35 ANS PLUS TARD

[Yanne]

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Trente-cinq ans plus tard
08-03-2009
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Objet : Trente-cinq ans plus tard
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Zoom Petite inquiétude à trois heures du coup d’envoi. Dame pluie faisait de siennes sur Abijan. Le ciel brusquement s’obscurcissait et la ville était copieusement mouillée. Ce n’était pas prévu mais cela n’avait pas rafraîchi l’enthousiasme des supporters ghanéens venus en voisins comme ils l’avaient déjà fait à Bouaké. Un orage, sans plus, histoire d’arroser la superbe pelouse du stade Félix Houphouët-Boigny familièrement appelée par les journalistes locaux le « Felicia ». Mariage pluvieux, mariage heureux, selon un très vieux dicton.

Un spectacle musical très rythmé déchaîne une grosse ambiance dans le stade. Très applaudi le ballet de deux équipes de danseurs-footballeurs, exécuté de manière très humoristique.
15h40 en heure locale, l’escorte présidentielle entre au stade. Le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo effectue un tour complet du stade comme il l’avait fait le premier jour saluant les quelque 30.000 spectateurs présents dans les tribunes. Tout a été organisé depuis plusieurs jours à la minute près. . Laurent Pokou, le légendaire « Homme d’Asmara », héros du football ivoirien depuis quatre décennies, précède les deux équipes. Il porte le Trophée sorti pour la première fois de son écrin. Maillot blancs, culottes blanches, les Ghanéens sont impeccablement alignés à la droite de l’arbitre ivoirien Doué Normandiez Désiré. Maillots bleus à parements or, culottes rouges, les Congolais, têtes bien levées écoutent les hymnes nationaux après avoir chacun été présentés au Président de la République ivoirienne, accompagné du Président de la CAF.
Le ciel est couvert mais il ne pleut plus.

Une semaine après un premier face-à-face à Bouaké Congolais et Ghanéens se retrouvent, pour l’ultime rencontre du premier Championnat d’Afrique des Nations. L’imposant succès des Ghanéens lors du match précédent (3-0) ne les garantit de rien. Intéressant d’ailleurs de comparer l’alignement des deux équipes avec celui du 1er mars à Bouaké. Le Ghana a gardé la même équipe, Ibrahim Ayew débutant la rencontre alors qu’il était rentré après une demi-heure de jeu lors de la partie précédente. Mutumbile Santos a, lui, modifié son ossature défensive en faisant entrer Gladys Bokese dans l’axe et Bawaka Mabele à gauche. Au milieu de terrain, Mbenza Bedi est aligné d’entrée alors qu’il avait fait son apparition en fin de première période à Bouaké. Et devant Luyete Mvete a laissé sa place à Matondo Saliaku.
Les Ghanéens, à gauche de la tribune présidentielle, ont le privilège du coup d’envoi. Prudence la pelouse est glissante.. Mputu tire la première salve. L’homme qui peut tout faire met à contribution Philemon MacCarthy. Le gardien reprend du bout des doigts. La première intervention est toujours importante. On a senti comme une hésitation du Ghanéen. Ne pas se laisser surprendre. Les Ghanéens développent leur jeu fait de passes mi-longues assez précises. Façon de dire aux Congolais : on est là. La pluie a eu un effet bénéfique. La température est beaucoup plus respirable ce qui devrait être bénéfique au jeu. En ce début de match, on tente de chaque côté de surprendre l’adversaire par des contre-attaques. Le Ghana bénéficie du premier corner ; dans les trente secondes qui suivent, il est imité par le Congo. Sans danger. Les deux équipes se connaissent. Pas besoin de s’observer. Les Congolais à la 13e minute contraignent MacCarthy à un second sauvetage. Ibrahim Ayew, très en jambe, lancent quelques incursions foudroyantes dans le camp congolais sans trouver l’ouverture. Le Congo prend un petit ascendant avec son capitaine et milieu de terrain Lofo Bongeli très clairvoyant. La finale est bien lancée au grand bonheur du public, partagé entre les deux équipes. Vingtième minute, tir brossé d’Ayew ; ça ne passe pas loin de Kidiaba Muteba peu sollicité jusqu’alors. La partie est alerte, le rythme soutenu, le public, pas avare d’applaudissements, est heureux. Il assiste à une belle finale. Un petit but Messieurs, puis deux, puis trois, et il serait comblé.
29e minute, Muteba est très en avant de sa ligne de but, hors même de la seurface de réparation, le but est ouvert. Owusu Ansah fappe assez largement sur la gauche du but congolais. Sans hésitation la meilleure occasion ghanéenne. 33e minute, but ghanéen suite à un coup franc inscrit par Yaw Antwi, refusé logiquement pour hors-jeu. Le public apprécie la virtuosité ghanéenne mais il semble plus nombreux à avoir pris, au moins provisoirement, parti pour le Congo, présumé challenger avant la finale. Passe de Mputu, frappe de trente mètres dans la foulée de Bedi. Le gardien se couche sur ce ballon légèrement fusant. Les attaques des Blancs se font pus incisives. Cherchent-ils à user la défense commandée par Bokese ? On le saura après la pause.

A peine une minute depuis que les joueurs sont rentrés des vestiaires et Alain Kaluyitukadioko trompe sur un centre venu de la gauche, après un contrôle de la poitrine, le gardien à bout portant. 1-0 pour la RD Congo. Les Ghanéens ont déjà été menés deux fois au score pendant le tournoi, ils n’ont jamais été battus. Les Bleus s’enhardissent et Lofo alerte MacCarthy d’une frappe lourde et précise. A présent, c’est Mputu qui déboule comme une locomotive, bloqué au dernier moment. Imperturbable Mutumbile Santos reste scotché, debout à côté du banc des remplaçants. 67e minute, excellent centre d’ Asampong Taylor pour la tête d’Antwi six mètres devant la ligne de buts et précédé par le pied d’un défenseur congolais qui, à l’image de ses coéquipiers, semble relativement serein. Mutumbile Santos se frappe des deux mains sur les cuisses, un de ses joueurs vient de perdre le ballon…au milieu de terrain.

Il reste un quart d’heure. Long centre de la gauche pour Bedi Mpenza seul, démarqué à l’entrée de la surface de vérité, frappe croisée instantanée et deuxième but pour le Congo. Cela commence à sentir le sacre pour les Léopards. Le public a définitivement adopté les Bleus et Rouges. Chacun de leur prise de balle leur vaut un soulèvement d’applaudissements. Kinshasa et Lubumbashi doivent déjà pavoiser. Plus qu’une poignée de minutes, trois dans le temps additionnel.
La RD Congo devient le premier pays à inscrire son nom au palmarès du Championnat d’Afrique des Nations après une bien bonne finale digne d’une CAN. Son premier trophée continental depuis sa victoire à la CAN 1974 en Egypte.

Les joueurs congolais dansent sur la pelouse du stade Houphouët-Boigny. Ils sont heureux, on les comprend. On apporte les podiums qu’on assemble devant la tribune présidentielle. Le représentant du secrétaire-général de l’ONU remet au Premier ministre ivoirien Guillaume Soro un trophée dit de la Réconciliation pour avoir utilisé le sport à la promotion de la Paix. Puis le Président du COCHAN transmet le drapeau du CHAN au Soudan, organisateur de la deuxième édition en 2011. Enfin le Président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, accompagné du Président de la CAF, Issa Hayatou, remettent le trophée du Fair-Paly à Lofo Bongeli, capitaine de l’équipe de RD Congo. Les joueurs du Ghana montent à leur tour sur le podium pour recevoir du premier vice-président de la CAF, le général Seyi Memene, leurs médailles d’argent. Ils s’assoient sur le podium. Vient, à présent, le tour des héros du jour. La Coupe d’abord, la deuxième après celle du Fair-play et les médailles. En or celles-là.
Au revoir Abidjan. Rendez-vous dans deux ans à Khartoum.


Réactions
Mutumbile Santos (entraîneur de la RD Congo) : « Trois trophées au soir de la finale, celui du champion, celui du fair-play et celui du meilleur joueur. Nous sommes comblés. Et, sur le coup, nous avons un peu de mal à réaliser tant de bonheur d’un seul coup. J’avais vu et revu notre match de la semaine dernière. Je savais qu’il fallait priver le Ghana de ballons. Mes joueurs ont été exemplaires, se sont battus au-delà

[Ilunga]

"La RD Congo devient le premier pays à inscrire son nom au palmarès du Championnat d’Afrique des Nations après une bien bonne finale digne d’une CAN. Son premier trophée continental depuis sa victoire à la CAN 1974 en Egypte."

Effectivement...C'était une finale de très WAUT niveau...

[Depaulga]

"La RD Congo devient le premier pays à inscrire son nom au palmarès du Championnat d’Afrique des Nations après une bien bonne finale digne d’une CAN. Son premier trophée continental depuis sa victoire à la CAN 1974 en Egypte."

Effectivement...C'était une finale de très WAUT niveau...

Peut être c'est le reveil de toute une natio qui sait?