Le "6+5" bientôt appliqué ?
Posté : 01 mars 2009, 07:02
Le "6+5" bientôt appliqué ?
Un rapport diligenté par la FIFA envisage que la règle du 6+5 (6 joueurs éligibles en équipe nationale + 5 joueurs étrangers sur la pelouse) puisse être conforme aux réglementations européennes qui jusqu'ici faisait obstacle à sa mise en oeuvre. Une bonne nouvelle pour les clubs français ?
La FIFA et l'UEFA travaillent de concert afin de redonner un peu de clarté sur le front de la nationalité des joueurs évoluant dans les clubs. Beaucoup s'insurgent que certaines équipes soient vidées de joueurs du pays d'origine, un peu à l'image d'Arsenal qui a parfois joué sans joueurs anglais. Marseille doit il jouer avec des joueurs français, Chelsea doit il employer davantage de joueurs anglais ?
Un principe : La libre circulation des travailleurs
Cette question a souvent été posée. Le débat était pourtant stérile puisque la réglementation européenne empêche toute discrimination à l'embauche fondée sur le simple fait de la nationalité en vertu d'accords entre les états et de conventions bilatérales parfois obscures avec des pays non ressortissants de l'Union Européenne. Le principe de la libre circulation des travailleurs (et donc des sportifs) est un axe fort et fondateur de l'Union européenne. Sepp Blatter rappelait récemment qu'il "était impossible de faire des discriminations sur le simple fait de la nationalité". Néanmoins une porte est entrouverte depuis qu'un rapport indépendant, diligenté par la FIFA, propose une voie novatrice qui va dans le sens des décisions des instances européennes notamment au sujet du sport en tant qu'activité économique.
"Selon ce rapport, nous risquons au pire d'être taxé de discrimination indirecte", réagissait le bon président de la FIFA dans les colonnes du Daily Mail. "Toute discrimination indirecte peut être défendue par des raisons d'intérêt général. Nous allons expliquer aux instances européeennes que nous cherchons à protéger la formation des jeunes joueurs et à protéger les équipes nationales", expliquait-il. Le juge européen, qui finalement détient l'avenir du football entre ses mains, va donc devoir apprécier si cette discrimination poursuit un but d'intérêt général (la formation des joueurs et la protection des équipes nationales) et si cette discrimination est proportionnée par rapport à l'objectif recherché. Michel Platini et Sepp Blatter agissent de concert dans cette histoire, pour le bien du football et pour certainement empêcher que la course à l'argent soit le véritable enjeu du ballon rond. Certains clubs formateurs (Le havre, Caen, Aston Villa...) doivent voir cela d'un très bon oeil. D'autres moins...
La règle du 6+5 progresse
La Fifa qui veut instaurer la règle du 6+5 obligeant les clubs à se limiter à cinq les joueurs étrangers d'une équipe "serait compatible avec le droit européen".
26 févr. 2009 18:14:44
La règle du 6+5 qui veut que chaque équipe se limite à cinq joueurs étrangers "est compatible avec le droit européen" selon les conclusions fournies par cinq professeurs "tous experts juridiques en droit européen" à la demande de l'Uefa.
L'Union européenne juge elle la règle discriminatoire et stime qu'elle violerait le principe de circulation des travailleurs inscrits dans les décrêts.
Mais allors a qui peut profiter le 6+5 ?
La FIFA et l'UEFA travaillent de concert afin de faire passer la règle du 6+5 (6 joueurs éligibles dans l'équipe nationale du pays où ils jouent+ 5 joueurs étrangers) auprès des instances européennes dans un but de préserver le côté national et identitaire des clubs. Goal.com a enquêté afin d'en savoir plus.
Sans prendre trop de risques, après enquête approfondie, la Premier League et son championnat à près de deux milliards d'euros, pourrait être le principal perdant en cas d'adéquation de la règle du 6+5 avec les lois européennes sur la liberté des travailleurs. Si cette règle voit le jour, la "révolution" ne pourrait avoir lieu, au mieux, que lors de la saison 2010-2011.
La Premier League loin devant les autres championnats...
Selon, SkySports, la Premier League serait de loin la plus touchée par cette règle si elle devait entrer en vigueur, avec plus de 65% des joueurs non anglais !
Premier League Bundesliga Serie A Ligue 1 Liga
65,1% 49,9% 40,3% 38% 35,2%
Les grandes équipes de Premier League sont donc plus (Arsenal) ou moins (Manchester United, Aston Villa) visées. Mais par exemple l'équipe d'Arsène Wenger a démarré son match de 8e de finale de la Ligue des Champions face à l'AS Rome sans aucun ressortissant anglais dans ses rangs. Le but recherché de ce dispositif est bien de garantir un nombre minimum du pays où évolue le club et de favoriser voire d'encourager la formation des footballeurs.
A cet effet la Ligue 1, souvent qualifié de bonne élève en terme de formation, pourrait être un des grands bénéficiaires de l'application de cette règle. Cette mesure aurait plusieurs effets. Elle ralentirait quelque peu l'exode des joueurs français même si celui-ci tend quelque peu à s'amenuiser en raison des nouvelles dispositions fiscales adoptées par les ministres successifs, notamment sur le droit à l'image. Ensuite les meilleurs joueurs du championnat français, étrangers ou non, seront forcément moins sollicités par l'étranger, puisqu'il y aura moins de places disponibles dans les autres championnats. Il faut maintenant convaincre le juge européen du bien fondé de cette règle, qui reste sur le fond une entrave à la libre circulation des travailleurs au sein de l'Union Européenne. Pas une mince affaire !
Alexandre Walraevens
Un rapport diligenté par la FIFA envisage que la règle du 6+5 (6 joueurs éligibles en équipe nationale + 5 joueurs étrangers sur la pelouse) puisse être conforme aux réglementations européennes qui jusqu'ici faisait obstacle à sa mise en oeuvre. Une bonne nouvelle pour les clubs français ?
La FIFA et l'UEFA travaillent de concert afin de redonner un peu de clarté sur le front de la nationalité des joueurs évoluant dans les clubs. Beaucoup s'insurgent que certaines équipes soient vidées de joueurs du pays d'origine, un peu à l'image d'Arsenal qui a parfois joué sans joueurs anglais. Marseille doit il jouer avec des joueurs français, Chelsea doit il employer davantage de joueurs anglais ?
Un principe : La libre circulation des travailleurs
Cette question a souvent été posée. Le débat était pourtant stérile puisque la réglementation européenne empêche toute discrimination à l'embauche fondée sur le simple fait de la nationalité en vertu d'accords entre les états et de conventions bilatérales parfois obscures avec des pays non ressortissants de l'Union Européenne. Le principe de la libre circulation des travailleurs (et donc des sportifs) est un axe fort et fondateur de l'Union européenne. Sepp Blatter rappelait récemment qu'il "était impossible de faire des discriminations sur le simple fait de la nationalité". Néanmoins une porte est entrouverte depuis qu'un rapport indépendant, diligenté par la FIFA, propose une voie novatrice qui va dans le sens des décisions des instances européennes notamment au sujet du sport en tant qu'activité économique.
"Selon ce rapport, nous risquons au pire d'être taxé de discrimination indirecte", réagissait le bon président de la FIFA dans les colonnes du Daily Mail. "Toute discrimination indirecte peut être défendue par des raisons d'intérêt général. Nous allons expliquer aux instances européeennes que nous cherchons à protéger la formation des jeunes joueurs et à protéger les équipes nationales", expliquait-il. Le juge européen, qui finalement détient l'avenir du football entre ses mains, va donc devoir apprécier si cette discrimination poursuit un but d'intérêt général (la formation des joueurs et la protection des équipes nationales) et si cette discrimination est proportionnée par rapport à l'objectif recherché. Michel Platini et Sepp Blatter agissent de concert dans cette histoire, pour le bien du football et pour certainement empêcher que la course à l'argent soit le véritable enjeu du ballon rond. Certains clubs formateurs (Le havre, Caen, Aston Villa...) doivent voir cela d'un très bon oeil. D'autres moins...
La règle du 6+5 progresse
La Fifa qui veut instaurer la règle du 6+5 obligeant les clubs à se limiter à cinq les joueurs étrangers d'une équipe "serait compatible avec le droit européen".
26 févr. 2009 18:14:44
La règle du 6+5 qui veut que chaque équipe se limite à cinq joueurs étrangers "est compatible avec le droit européen" selon les conclusions fournies par cinq professeurs "tous experts juridiques en droit européen" à la demande de l'Uefa.
L'Union européenne juge elle la règle discriminatoire et stime qu'elle violerait le principe de circulation des travailleurs inscrits dans les décrêts.
Mais allors a qui peut profiter le 6+5 ?
La FIFA et l'UEFA travaillent de concert afin de faire passer la règle du 6+5 (6 joueurs éligibles dans l'équipe nationale du pays où ils jouent+ 5 joueurs étrangers) auprès des instances européennes dans un but de préserver le côté national et identitaire des clubs. Goal.com a enquêté afin d'en savoir plus.
Sans prendre trop de risques, après enquête approfondie, la Premier League et son championnat à près de deux milliards d'euros, pourrait être le principal perdant en cas d'adéquation de la règle du 6+5 avec les lois européennes sur la liberté des travailleurs. Si cette règle voit le jour, la "révolution" ne pourrait avoir lieu, au mieux, que lors de la saison 2010-2011.
La Premier League loin devant les autres championnats...
Selon, SkySports, la Premier League serait de loin la plus touchée par cette règle si elle devait entrer en vigueur, avec plus de 65% des joueurs non anglais !
Premier League Bundesliga Serie A Ligue 1 Liga
65,1% 49,9% 40,3% 38% 35,2%
Les grandes équipes de Premier League sont donc plus (Arsenal) ou moins (Manchester United, Aston Villa) visées. Mais par exemple l'équipe d'Arsène Wenger a démarré son match de 8e de finale de la Ligue des Champions face à l'AS Rome sans aucun ressortissant anglais dans ses rangs. Le but recherché de ce dispositif est bien de garantir un nombre minimum du pays où évolue le club et de favoriser voire d'encourager la formation des footballeurs.
A cet effet la Ligue 1, souvent qualifié de bonne élève en terme de formation, pourrait être un des grands bénéficiaires de l'application de cette règle. Cette mesure aurait plusieurs effets. Elle ralentirait quelque peu l'exode des joueurs français même si celui-ci tend quelque peu à s'amenuiser en raison des nouvelles dispositions fiscales adoptées par les ministres successifs, notamment sur le droit à l'image. Ensuite les meilleurs joueurs du championnat français, étrangers ou non, seront forcément moins sollicités par l'étranger, puisqu'il y aura moins de places disponibles dans les autres championnats. Il faut maintenant convaincre le juge européen du bien fondé de cette règle, qui reste sur le fond une entrave à la libre circulation des travailleurs au sein de l'Union Européenne. Pas une mince affaire !
Alexandre Walraevens