Pourriez-vous lire attentivement cet article de nos amis de Kongo Times?
«Catenaccio». Le cadenas. Voilà la jolie formule imaginée, dans les années 70, par le célèbre entraîneur italien Helenio Herera. Elle consistait à rendre très dense le rideau de la défense. La plupart de ses éléments étaient concernés par le verrou à appliquer avant de lancer, en contres rapides, trois voire deux éléments seulement pour aller perturber la quiétude dans le camp adverse. Il ne perdait donc pas de vue que pour gagner un match, il fallait également penser à marquer au moins un but. Une fois cet objectif atteint, ses onze joueurs se transformaient, tous, en défenseurs avec pour consigne stricte de bétonner.
Le comité exécutif de la Fédération congolaise de football association (FECOFA), élu en février 2005 à Kisangani, a su traduire les leçons du technicien du pays de Benito Mussolini.
Les personnes qui ont une étendue certaine des connaissances du football doivent les garder par devers eux à cause des dispositions les écartant du domaine de leur spécialisation. Même les Moïse Katumbi, malgré toutes les sommes investies ou qu’ils investissent encore dans l’objet de leur passion, ne possèdent aucune chance d’y accéder un jour pour n’avoir jamais opéré dans une Ligue provinciale. Mutatis mutandis, Pathy Mungomba, malgré ses apports à travers son équipe, le FC Les Stars de Kinshasa, grand fournisseur aujourd’hui des talents dans les grands clubs de la RDC et des pays limitrophes, ses ambitions de servir au haut niveau sont bloquées par des textes taillés sur mesure puisqu’il doit préalablement justifier de son passage dans un des Cercles de football de Kinshasa ou d’ailleurs.
Pour compétir le mercredi 10 juin 2009 à Lubumbashi, l’une des conditions est d’avoir été membre du comité exécutif de la FECOFA, du comité de gestion de la Ligue nationale de football (LINAFOOT), de la Ligue nationale de football féminin (LINAFF) ou de la Ligue nationale de football des jeunes (LINAFJ), du comité exécutif d’une Ligue provinciale.
C’est clair comme de l’eau claire dans un verre clair. En plus, il est demandé au candidat dont le mandat est en cours dans les entités subdélégataires de démissionner préalablement pour être éligible à la structure supérieure. Plus grave, les textes confectionnés à dessein obligent celui-ci d’être proposé par au moins un membre de l’actuel comité exécutif de la FECOFA.
Pour ceux qui s’y sont installés depuis Kisangani, la démission ne les vise pas du tout. Par outrecuidance, ne sont-ils par leurs propres parrains? Sans vergogne, pour ne s’être volontairement pas désignés électeurs, ils ont imaginé monter des Ligues nationales de football féminin et des jeunes pour s’occuper de la tâche. Ainsi, les membres nommés de ces deux structures vont se mêler aux élus d’autres entités pour accomplir cette besogne de les réélire. Quand bien même ils n’ont jamais été opérationnels, en dépit d’un tournoi organisé pour les dames, à Lubumbashi, rassemblées, s’il vous plaît, dans des sélections provinciales alors qu’une Ligue ne doit essentiellement prendre en compte que les clubs à réunir en championnat avec des participants venus des Ligues provinciales ou, à défaut, des Ententes urbaines. Malgré cette inactivité patente et l’incompatibilité de leurs fonctions, l’esprit de tricherie est tel que les femmes et les hommes de ces deux structures seront emmenés pour accomplir le geste qui justifie leur présence là-dedans.
Que cherche-t-on encore à prouver en sollicitant un nouveau mandat alors que le comité en place a été incapable de supporter le déplacement d’une équipe nationale à l’extérieur? Le forfait encaissé pour n’avoir pas su assurer le voyage des «Léopards» cadets à Bangui est encore frais dans les mémoires. Qui oubliera le calvaire enduré par les sélectionnés de toutes les équipes nationales, et de toutes les versions, manquant d’eau, de moyen de transport et de quoi se restaurer pendant la période de préparation? Il était même toujours répété au cours des conférences de presse, tenues au siège de la FECOFA et ailleurs, parfois devant des personnalités du football international, que les joueurs congolais et leurs équipes nationales et des clubs, manquaient de valeur marchande, que la diététique n’était pas adaptée pour leur permettre de viser les cimes sur le continent. Ceci explique le manque de sollicitude, et même de compétence, de la part de ceux qui étaient censés assurer leur encadrement parce qu’ils n’y ont jamais cru personnellement. Que dire, en particulier, de la Ligue de football de Kinshasa (LIFKIN) qui avait,dans une formule diabolique, fait organiser à son nom un championnat d’élite à deux tours, en deux saisons, ayant envoyé en chômage 12 clubs pendant 5 à 6 mois avec pour conséquence plus de 500 athlètes poussés à aller frauder à Brazzaville et en provinces, parfois sous de faux noms, sans que les dirigeants de la FECOFA ne s’en aperçoivent malgré quelques cris d’alarme. Leurs préoccupations étant visiblement ailleurs. Tant et si bien que l’absence de vision et de sérieux se limite à l’organisation des compétitions dans les formules stéréotypées de l’heure - deux Coupes du Congo dont l’une sera organisée, cette année, par elle-même et l’autre par la LINAFOOT - dont ils se contentent sans songer à offrir un schéma technique et tactique bien spécifique aux représentants congolais, un visage propre au football de la RDC, en clubs comme en équipes nationales, tel est le cas avec celui du Ghana qui a une identité propre.
En Côte d’Ivoire, la cagnotte de la FIFA (Fédération internationale de football association), soit un million de dollars reparti sur quatre ans, a servi à la promotion de la discipline en haut niveau avec la remise à chaque club de la Super-division, c’est-à-dire qui participe au play off du championnat national, d’une somme de 32 millions de FCFA. Au Congo, à une quarantaine de kilomètres de Brazzaville, le Centre Sportif construit avec l’argent provenant de la même structure faîtière mondiale, est opérationnel. Que dire de la dame, présidente de la Fédération rwandaise de football, qui est en train de promouvoir la discipline avec l’implantation de petits centres modernes dans tous les districts de son pays.
L’autre point sur lequel devront se pencher les opérateurs sportifs congolais est celui du sponsoring dont ne bénéficient nullement les principaux producteurs du spectacle et des recettes, les athlètes. Leurs dirigeants se coupent les quatre veines pour maintenir en vie les clubs, exploités de manière éhontée, sans contrepartie. Que cela soit la FIFA, la société brassicole ayant versé régulièrement les montants convenus avec les organisateurs des championnats au niveau national ou de la Coupe du Congo, l’entreprise des télécommunications dans le même rôle, la fédération et la Ligue nationale ont utilisé les enveloppes mises à leur disposition pour leur confort plutôt que de songer à l’entretien et à la gestion au quotidien des clubs sans lesquels les résultats et les trophées en Afrique et dans les compétitions mondiales vont rester un rivage inaccessible…
Dernière question: Pourquoi le ministère ayant en charge les Sports n’a toujours pas réagi devant des flagrances telles que le non respect des statuts-types émanant d’un arrêté ministériel, bien entendu à harmoniser avec les textes de la FIFA, pour que le football congolais ne demeure pas l’otage d’un groupe d’individus incapables d’assurer «l’organisation, le développement, la gestion et le contrôle de la pratique du football en RDC», comme le recommandent si bien les statuts de la FECOFA?
Le débat est ouvert.
SIKI NTETANI MBEMBA
http://afrique.kongotimes.info/news/399 ... 05-22.html