Le transfert d’un joueur vers l’étranger rapporte une « contribution de solidarité » à ses clubs formateurs. Qui ne sont pas toujours au courant.
« Nabil Dirar ? Oui, on m’a dit qu’il était passé chez nous. En fait, c’est lui qui l’a rappelé sur un plateau télé. Pour tout vous dire, on avait un peu oublié qu’il avait joué au club… » La confession vient du président de Haren, club brabançon de 4e provinciale, là où Dirar a signé sa première carte d’affiliation, à 14 ans.
Mais ce que Willy Simon ne sait pas, c’est qu’en tant que formateur du joueur, son club a droit à une partie du transfert acté le 31 janvier dernier. Un pourcentage de 5 %, ponctionné sur les 5,5 millions € qu’a rapporté à Bruges ce départ. Ces 275 000 €, Haren se les partage avec l’Union Saint-Gilloise, Diegem, Westerlo et Bruges, bref, avec les autres « clubs formateurs » du joueur, envolé pour Monaco, au pro rata des saisons disputées.
Haren, où Dirar a joué un peu moins de deux saisons, devrait toucher près de 26 000 € ! Pour un club de P4, dont le budget avoisine les 100 000 €, voilà qui mettrait du beurre dans les épinards. D’autant que, si l’ancienne perle locale plie à nouveau ses bagages pour filer dans un autre championnat, les Brabançons toucheraient encore 0,75 % de ce transfert.
C’est en 2001 que la FIFA a mis en place un double mécanisme de « contribution de solidarité » et « d’indemnité de formation » (voir encadré “ comment ça marche ”). Il ne s’applique que lorsque le transfert concerne des équipes de deux pays différents. Seuls les clubs « formateurs » touchent ces droits, c’est-à-dire ceux où le joueur a évolué entre douze et 23 ans.
Cette « dringuelle », qui a pour but de compenser les coûts de formation, peut donc être très volumineuse. Surtout lorsque le transfert à l’étranger correspond aussi au premier contrat professionnel, ce qui peut majorer la prime de 90 000 €.
Mangala à Porto : Wépion devrait toucher 18 000 €
De son côté, en filant à Porto pour 6 millions €, l’ex-Standarman Mangala aurait dû rapporter près de 18 000 € à Wépion (P2). Mais là aussi, on tombe des nues : « Je n’étais pas du tout au courant de cette règle !», s’étonne le correspondant qualifié local, Willy Henry.
Tout club du Royaume ayant abrité un oiseau rare est susceptible de bénéficier de cette contribution de solidarité. Mais dans les faits, beaucoup ignorent ce droit. Et dans le milieu du football, comme partout ailleurs, on ne parle pas facilement argent. Et on ne se refile pas forcément les bons tuyaux.
Le club qui débourse pour un nouveau joueur est censé contacter tous les anciennes maisons de sa pépite. Mais, évidemment, beaucoup « oublient » cette partie du contrat. Sur le bureau de la Chambre des Résolutions des Litiges de la FIFA, seize dossiers concernent des clubs belges, qui se trouvent souvent du côté des lésés (estimation des gains à 530 000 €), mais parfois des négligents (285 000 €)… et là, on ne parle que de la saison 2011-2012.¦
.je prends juste le cas de mbokani.Non seulement mazembe doit toucher une indemnité,mais aussi bel'or,mais aussi et surtout son tou 1èr club l'ES Jade.Est-ce le cas chez nous?
