Match esili ! Kaddhafi a gagné la guerre ! Zenga zenga !
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Re: Match esili ! Kaddhafi a gagné la guerre ! Zenga zenga !
Terrorisme : La véritable histoire de Lockerbie
06 octobre, 2009 by GeantVert
Qui a commandité l’attentat de Lockerbie en 1988 ? Faut-il réellement y voir la main du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ou bien les pistes mènent-elles désormais, 20 ans après la tragédie où 270 personnes ont trouvé la mort, à des responsabilités bien différentes. À l’heure où le journal britannique The Guardian, dans son numéro du 2 octobre 2009, publie un article intitulé "Les USA ont payé 2 millions de dollars au principal témoin à charge", le doute n’est plus permis. La piste libyenne a fait long feu, et la vérité en matière de terrorisme international semble une fois de plus être beaucoup plus complexe que ce que nos médias et nos gouvernements ont bien voulu nous faire croire.
Nous avions déjà publié dans nos pages les révélations d’al-Megrahi, le principal inculpé libyen relâché récemment par les autorités britanniques. Mais pour mieux comprendre l’écheveau complexe de cette affaire, voici un article de Massimo Mazzucco, l’auteur du film "The New American Century", paru sur son remarquable site LuogoComune.net et qui en retrace pour nous les principaux points.
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Les restes du vol Pan-Am 103
Article de Massimo Mazzucco paru sur LuogoComune le 2 octobre 2009
Ce qui suit est une tentative de reconstruction, nécessairement schématique, de l’histoire non officielle entre la Libye, la Grande-Bretagne et les USA, qui s’est articulée depuis toutes ces années autour de l’attentat de Lockerbie.
Son responsable présumé, Abdul al-Megrahi, a récemment été libéré par la Grande-Bretagne, “pour motif humanitaire” – selon les termes du communiqué officiel – et rapatrié en Libye. En réalité, comme nous allons le voir, il est maintenant clair qu’Abdul al-Megrahi était un simple bouc-émissaire dans cette affaire, qu’il n’avait rien à voir avec l’attentat et que sa libération serait la conséquence d’une urgente nécessité de la part des Anglais, et non pas un geste humanitaire.
On peut commencer ce récit au moment de l’attentat en 1984 dans une discothèque de Berlin, dans lequel moururent deux citoyens turcs et un soldat américain. Les autorités allemandes en attribuèrent la responsabilité au “terrorisme libyen”, et Ronald Reagan pensa alors qu’une réponse adaptée consistait à bombarder Tripoli.
Naturellement, le véritable objectif était de se débarrasser du colonel, assis avec suffisance depuis plusieurs années sur des millions de barils de pétrole…
…pour lesquels les Anglo-américains commençaient à ressentir une forte nostalgie (la première crise du pétrole remonte à 1973). Kadhafi s’en sortit sain et sauf, mais sa petite fille de deux ans ainsi que de nombreux innocents moururent lors des bombardements,.
Le 21 décembre 1988, le vol Pan-Am 103, entre Londres et New York, explose en plein vol au-dessus de l’Écosse, faisant 270 victimes. En plus de tous les passagers et des membres d’équipage, onze habitants de la petite ville de Lockerbie où s’écrasèrent les ailes et la partie centrale du fuselage, trouvèrent la mort.
Après 3 années d’enquête, conduites avec la collaboration active du FBI (plus de la moitié des passagers étaient américains), la justice écossaise conclut à la responsabilité de deux Libyens, Abdul al-Megrahi et Lamin Fhimah.
Le bruit, relativement facile à alimenter, commença alors à circuler, que par cet attentat, Kadhafi avait voulu se venger de la mort de sa fille, et ainsi l’idée des pirates de l’air libyens sembla à tous la plus naturelle du monde.
D’autres soutenaient que Kadhafi avait déjà exercé sa vengeance en 1986 avec la séquestration du vol Pan-Am à Karachi qui avait causé la mort d’une vingtaine d’otages. En tout cas, beaucoup ont dû voir dans ce tyran et sa fille décédée, un bien commode bouc-émissaire, auquel on pouvait attribuer les plus lointains attentats en Patagonie ou à l’Ile de Pâques.
Mais puisqu’aucun traité n’existait entre les deux pays, les Anglais ne pouvaient pas demander officiellement l’extradition des présumés coupables, et ils chargèrent alors des hommes du MI-6 (la CIA anglaise) d’ouvrir des canaux diplomatiques non officiels – ce qu’on appelle les “backdoors” ou “portes dérobées ” afin d’obtenir leur rémission par d’autres moyens.
Entre-temps, ce fut une escalade d’accusation, chantages et contre-accusations, qui atteint son point culminant avec toute une série de sanctions internationales imposées à la Libye par l’ONU, afin d’obtenir la livraison des deux présumés pirates de l’air. (N’est-il pas curieux que ce soient toujours les pays riches en pétrole à subir des chantages avec à la clef, embargos et sanctions et tout genre ?)
Mais Kadhafi tint bon et après 6 ans, les hommes du MI-6 n’étaient même pas parvenus à ouvrir une chatière dans la forteresse.
C’est alors qu’en 1994, un “agent des Services libyens” se présenta à l’ambassade anglaise à Tunis, demanda à parler avec le responsable local du MI-6 et lui fit une proposition alléchante. Il disposait –disait-il – d’une poignée de fidèles prêts à tout, même à tuer Kadhafi et à prendre le pouvoir. Mais il avait besoin d’argent pour préparer l’attentat (armes, bombes, logistique, etc.), et il offrait donc en échange, si les Anglais l’aidaient à renverser le colonel, la précieuse rémission des pirates de l’air de Lockerbie.
L’homme du MI-6, un certain David Watson, en référa à son responsable à Londres, Richard Bartlett. Après quelques jours, le feu vert de Bartlett arriva, précisant qu’il avait reçu du ministre des Affaires étrangères le “permis de tuer”, ainsi qu’un montant de 100.000 dollars pour la poignée d’hommes de main.
J’oublie de dire que cette “poignée d’hommes de main” s’appelait “al-Qaida”, et rapportait à un certain ben Laden, l’homme qui avait organisé, pour le compte de la CIA, les moudjahidin afghans qui renvoyèrent les Russes à la maison. (Comme on l’a su plus tard, le terme “al-Qaida” désigne en fait la base de données de la CIA contenant le nom de tous les moudjahidin)
C’est de la part de ben Laden que l’”agent des services libyens s’était présenté à Tunis chez Watson. (Ce personnage n’a jamais été identifié avec certitude, mais il est quasi certain qu’il s’agissait d’Anas al-Liby, le numéro 2 de ben Laden, qui à l’époque résidait curieusement dans le Soudan tout proche).
Autrement dit, les Services secrets anglais ont financé ben Laden pour assassiner Kadhafi.
Seul un enfant peut croire à la fable de l’agent libyen inconnu qui se présente à l’ambassade anglaise à Tunis, offre deux hommes en échange d’une nation et s’en va trois jours après en sifflotant avec 100.000 dollars en poche.
Ceci est la piètre histoire qu’il fallut inventer quand l’affaire de l’attentat contre Kadhafi – qui dans l’intervalle avait échoué – devint de notoriété publique. Ce sont les agents du MI-5 Annie Machon et David Shayler qui la dénoncèrent, après en avoir eu connaissance par leurs collègues du MI-6.
Ce fut un cas de “lanceur d’alertes” de premier ordre qui déchaîna un véritable scandale en Grande-Bretagne, mettant le pays dans l’embarras devant le monde entier.
Ce n’est pas un hasard si Machon et Shayler durent s’enfuir, se cachant pendant de longs mois dans une ferme du Nord de la France, avant d’affronter durant plusieurs années de longs procès qui ne se sont conclus que très récemment.
Sans eux, personne n’aurait jamais rien su de la tentative anglaise d’assassinat de Kadhafi, ni d’autres attentats contre des citoyens d’Israël, officiellement attribués à des Palestiniens, mais qui se révélèrent au contraire être l’oeuvre du Mossad [1].
Suite à l’attentat raté contre Kadhafi, le bras de fer pour obtenir les deux présumés pirates de l’air de Lockerbie reprit de plus belle, et à la longue le prix à payer pour les sanctions devint insupportable même pour l’orgueil du colonel.
Après de longues tractations, la Libye reconnut officiellement les “responsabilités de nos officiers” (al-Megrahi était chef de la sécurité des lignes aériennes entre la Libye et Londres) et remit les deux suspects, à condition qu’ils soient jugés devant un tribunal neutre, en Hollande, en présence d’observateurs internationaux.
Au procès en Hollande, Fhimah fut acquitté, mais al-Megrahi fut reconnu coupable et condamné à la prison à vie, avec une peine de sureté de 20 ans.
On peut se demander comment il a été possible de prouver l’identité des pirates de l’air, en partant d’un immense tas de débris fumants. Et bien, quand le FBI s’y met, tout devient possible : attention le spectacle va commencer.
En fouillant dans les restes du désastre, quelqu’un avait aperçu un fragment d’habit pour enfant, brûlé, mais pas trop, et qui portait tellement de traces d’explosifs qu’on en conclut qu’il avait été utilisé pour envelopper la bombe. Par miracle, le bout de vêtement conservait encore son étiquette, et en partant d’elle on put remonter au vendeur, un commerçant de l’ile de Malte nommé Tony Gauci. Lorsque les hommes du FBI se présentèrent chez lui, Gauci se rappela soudain qu’il avait vendu ce vêtement pour enfant à un “Libyan looking man” – ce sont ses propres termes, c’est-à-dire un “homme d’aspect libyen” (comme on le sait bien, les Libyens sont complètement différents de tous les autres Arabes) – le 7 décembre, c’est-à-dire 3 semaines avant l’attentat. De là à identifier al-Megrahi parmi une vingtaine de “Libyan looking man”, le pas fut facile à franchir.
Mais cela ne suffisait pas à le condamner. Le fait que le vêtement d’enfant se trouva à proximité de la bombe ne signifiait pas qu’il avait servi à l’envelopper. Infatigables, les hommes du FBI continuèrent leur enquête jusqu’à la découverte parmi les débris, d’un fragment de circuit électrique qui normalement est monté sur un certain type de radio Toshiba. C’est ce même modèle de radio – firent remarquer les hommes du FBI – qui fut utilisé par un Palestinien peu de temps auparavant pour confectionner une bombe de type Semptex.
Excellent indice, mais cela ne suffisait toujours pas.
Recherches, examens, analyses, et tout d’un coup on découvre un autre fragment de circuit électrique parmi les décombres, appartenant à une minuterie semblable à celle trouvée sur un agent libyen arrêté quelques mois plus tôt, qui circulait de nuit avec en poche une bombe de type Semptex.
Cela devenait intéressant, mais les indices ne suffisaient toujours pas.
Il y eut alors le coup de génie final des agents du FBI, qui d’un morceau de valise, remontèrent au modèle de Samsonite qui avait contenu la bombe, notant dans l’intervalle que cette valise, embarquée à Londres sur le vol Pan-Am, était partie de Malte.
Et là le cercle se refermait! Il suffisait de mettre bout à bout “libyen” + “semptex” + “minuterie” + “Samsonite” + “Malte”, et voilà que se dessinait une belle perpétuité pour le pauvre al-Megrahi.
Bien qu’il ait toujours clamé son innocence, et que le principal observateur de l’ONU, Hans Köchler, ait qualifié le procès de “spectaculaire erreur judiciaire ” (“a spectacular miscarriage of justice”), le monde entier fut rapidement convaincu que l’attentat était vraiment parti de Libye.
C’était en janvier 2001, quelques mois avant le 11-Septembre.
Entre-temps, Kadhafi avait remis ses idées en place, avait renoncé à la bombe atomique, et était même devenu le “bon exemple” de l’islamique apprivoisé que tous les autres pays dans le monde devaient imiter. (Saddam était prévenu).
Pour confirmer ses bonnes intentions, Kadhafi s’engagea à payer 2,7 milliards de dollars aux familles de victimes (presque 10 millions par famille), demandant en retour l’annulation définitive des sanctions contre la Libye, et l’effacement de son pays de la liste noire des “pays voyous”.
La majeure partie de cet argent finira dans les caisses des prestigieux cabinets d’avocats américains représentant les proches des victimes.
En 2002, al-Megrahi tenta un recours en appel, mais sa demande fut repoussée pour “manque de consistance des motivations”.
Al-Megrahi ne baissa pas les bras, et commença – probablement avec une aide venant de l’étranger – à rassembler toute la documentation possible pour préparer un second appel, beaucoup plus sérieux et mieux organisé que le premier.
Sa contre-enquête fut si efficace qu’en 2007, la Cour pénale écossaise de Révision établit, à la surprise générale, que le cas devait être rouvert. En effet, on avait appris dans l’intervalle que :
•Tony Gauci, le commerçant maltais de vêtements, avait vu une photo de al-Megrahi 4 jours avant de l’identifier. La défense de al-Megrahi affirme avoir les preuves que Gauci a reçu 2 millions de dollars [Voir article de The Guardian du 02 octobre 2009 - Ndlr] pour le témoignage qui mena à l’arrestation de l’accusé.
•Le technicien suisse qui avait confirmé que la minuterie était utilisée pour les bombes Semptex a avoué avoir menti au procès, après avoir refusé une offre de la part du FBI de 4 millions de dollars pour faire cette déclaration. Le technicien a aussi admis avoir dérobé dans sa société un exemplaire de ces “minuteries”, et l’avoir remis “à un homme chargé de l’enquête”.
•Il s’avéra que le morceau de circuit électrique considéré comme appartenant à la minuterie n’avait même pas subi de tests de présence d’explosifs.
•La fameuse valise “Samsonite” partie de Malte, avait circulé pendant 17 heures sur un carrousel vide de Heathrow avant d’être embarquée sur le vol Pan-Am, et pendant ce laps de temps quelqu’un l’avait forcée.
•La police de Heathrow a malheureusement “perdu” les documents relatifs à cette valise, et il est donc impossible de remonter aux personnes qui l’ont manipulée, ni même à celles qui l’ont embarquée dans l’avion.
•L’habitant de Lockerbie qui avait trouvé dans la forêt le manuel de la radio Toshiba déclara que le document présenté au procès était complètement différent de celui qu’il avait remis à la police.
Bref, les choses sont claires, inutile de tergiverser : Le FBI utilise encore les techniques et les manuels d’Edgar Hoover.
Pourtant, les médias firent semblant de rien, et la nouvelle du verdict de la Cour de Révision passa relativement inaperçue.
Mais le moment de l’appel de al-Megrahi était arrivé, et la date de la réouverture du procès avait été fixée à début avril.
Si ce procès s’était déroulé, al-Megrahi aurait très probablement été acquitté et les Anglais auraient subi une humiliation devant le monde entier.
De plus, il existait un risque non négligeable que Kadhafi demande la restitution des sommes versées comme dédommagement aux familles de victimes.
Voilà pourquoi les Anglais, pris d’une soudaine compassion, ont décidé de faire rapatrier de toute urgence al-Megrahi, entamant pour cela une procédure judiciaire complexe qui demandait avant toute chose que ce dernier retire sa demande d’appel.
Une fois cela acquis, al-Megrahi fut renvoyé à la maison. Bien qu’il ait renoncé à l’appel, al-Megrahi a déclaré qu’il rendrait public le dossier de plus de 300 pages que la défense lui avait préparé entre-temps.
Fin de l’histoire.
Il ne reste plus qu’une question : si ce ne sont pas les Libyens, alors qui donc a mis cette bombe dans le vol Pan-Am 103 ?
Personne ne connaît précisément la réponse, et à ce jour Internet fourmille de “théories alternatives” de tout type, la plupart ayant visiblement été lancées pour rajouter à la confusion.
À ceux qui ne veulent pas s’aventurer sur ce terrain dangereux, nous pouvons juste suggérer de s’interroger sur qui pouvait, pendant toutes ces années, avoir convenu de faire passer la Libye de Kadhafi pour un État de “terroristes”.
Massimo Mazzucco
Référence
(1) Annie Machon – Conférence de 2006 sur le 11/9 à Chicago
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06 octobre, 2009 by GeantVert
Qui a commandité l’attentat de Lockerbie en 1988 ? Faut-il réellement y voir la main du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ou bien les pistes mènent-elles désormais, 20 ans après la tragédie où 270 personnes ont trouvé la mort, à des responsabilités bien différentes. À l’heure où le journal britannique The Guardian, dans son numéro du 2 octobre 2009, publie un article intitulé "Les USA ont payé 2 millions de dollars au principal témoin à charge", le doute n’est plus permis. La piste libyenne a fait long feu, et la vérité en matière de terrorisme international semble une fois de plus être beaucoup plus complexe que ce que nos médias et nos gouvernements ont bien voulu nous faire croire.
Nous avions déjà publié dans nos pages les révélations d’al-Megrahi, le principal inculpé libyen relâché récemment par les autorités britanniques. Mais pour mieux comprendre l’écheveau complexe de cette affaire, voici un article de Massimo Mazzucco, l’auteur du film "The New American Century", paru sur son remarquable site LuogoComune.net et qui en retrace pour nous les principaux points.
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Les restes du vol Pan-Am 103
Article de Massimo Mazzucco paru sur LuogoComune le 2 octobre 2009
Ce qui suit est une tentative de reconstruction, nécessairement schématique, de l’histoire non officielle entre la Libye, la Grande-Bretagne et les USA, qui s’est articulée depuis toutes ces années autour de l’attentat de Lockerbie.
Son responsable présumé, Abdul al-Megrahi, a récemment été libéré par la Grande-Bretagne, “pour motif humanitaire” – selon les termes du communiqué officiel – et rapatrié en Libye. En réalité, comme nous allons le voir, il est maintenant clair qu’Abdul al-Megrahi était un simple bouc-émissaire dans cette affaire, qu’il n’avait rien à voir avec l’attentat et que sa libération serait la conséquence d’une urgente nécessité de la part des Anglais, et non pas un geste humanitaire.
On peut commencer ce récit au moment de l’attentat en 1984 dans une discothèque de Berlin, dans lequel moururent deux citoyens turcs et un soldat américain. Les autorités allemandes en attribuèrent la responsabilité au “terrorisme libyen”, et Ronald Reagan pensa alors qu’une réponse adaptée consistait à bombarder Tripoli.
Naturellement, le véritable objectif était de se débarrasser du colonel, assis avec suffisance depuis plusieurs années sur des millions de barils de pétrole…
…pour lesquels les Anglo-américains commençaient à ressentir une forte nostalgie (la première crise du pétrole remonte à 1973). Kadhafi s’en sortit sain et sauf, mais sa petite fille de deux ans ainsi que de nombreux innocents moururent lors des bombardements,.
Le 21 décembre 1988, le vol Pan-Am 103, entre Londres et New York, explose en plein vol au-dessus de l’Écosse, faisant 270 victimes. En plus de tous les passagers et des membres d’équipage, onze habitants de la petite ville de Lockerbie où s’écrasèrent les ailes et la partie centrale du fuselage, trouvèrent la mort.
Après 3 années d’enquête, conduites avec la collaboration active du FBI (plus de la moitié des passagers étaient américains), la justice écossaise conclut à la responsabilité de deux Libyens, Abdul al-Megrahi et Lamin Fhimah.
Le bruit, relativement facile à alimenter, commença alors à circuler, que par cet attentat, Kadhafi avait voulu se venger de la mort de sa fille, et ainsi l’idée des pirates de l’air libyens sembla à tous la plus naturelle du monde.
D’autres soutenaient que Kadhafi avait déjà exercé sa vengeance en 1986 avec la séquestration du vol Pan-Am à Karachi qui avait causé la mort d’une vingtaine d’otages. En tout cas, beaucoup ont dû voir dans ce tyran et sa fille décédée, un bien commode bouc-émissaire, auquel on pouvait attribuer les plus lointains attentats en Patagonie ou à l’Ile de Pâques.
Mais puisqu’aucun traité n’existait entre les deux pays, les Anglais ne pouvaient pas demander officiellement l’extradition des présumés coupables, et ils chargèrent alors des hommes du MI-6 (la CIA anglaise) d’ouvrir des canaux diplomatiques non officiels – ce qu’on appelle les “backdoors” ou “portes dérobées ” afin d’obtenir leur rémission par d’autres moyens.
Entre-temps, ce fut une escalade d’accusation, chantages et contre-accusations, qui atteint son point culminant avec toute une série de sanctions internationales imposées à la Libye par l’ONU, afin d’obtenir la livraison des deux présumés pirates de l’air. (N’est-il pas curieux que ce soient toujours les pays riches en pétrole à subir des chantages avec à la clef, embargos et sanctions et tout genre ?)
Mais Kadhafi tint bon et après 6 ans, les hommes du MI-6 n’étaient même pas parvenus à ouvrir une chatière dans la forteresse.
C’est alors qu’en 1994, un “agent des Services libyens” se présenta à l’ambassade anglaise à Tunis, demanda à parler avec le responsable local du MI-6 et lui fit une proposition alléchante. Il disposait –disait-il – d’une poignée de fidèles prêts à tout, même à tuer Kadhafi et à prendre le pouvoir. Mais il avait besoin d’argent pour préparer l’attentat (armes, bombes, logistique, etc.), et il offrait donc en échange, si les Anglais l’aidaient à renverser le colonel, la précieuse rémission des pirates de l’air de Lockerbie.
L’homme du MI-6, un certain David Watson, en référa à son responsable à Londres, Richard Bartlett. Après quelques jours, le feu vert de Bartlett arriva, précisant qu’il avait reçu du ministre des Affaires étrangères le “permis de tuer”, ainsi qu’un montant de 100.000 dollars pour la poignée d’hommes de main.
J’oublie de dire que cette “poignée d’hommes de main” s’appelait “al-Qaida”, et rapportait à un certain ben Laden, l’homme qui avait organisé, pour le compte de la CIA, les moudjahidin afghans qui renvoyèrent les Russes à la maison. (Comme on l’a su plus tard, le terme “al-Qaida” désigne en fait la base de données de la CIA contenant le nom de tous les moudjahidin)
C’est de la part de ben Laden que l’”agent des services libyens s’était présenté à Tunis chez Watson. (Ce personnage n’a jamais été identifié avec certitude, mais il est quasi certain qu’il s’agissait d’Anas al-Liby, le numéro 2 de ben Laden, qui à l’époque résidait curieusement dans le Soudan tout proche).
Autrement dit, les Services secrets anglais ont financé ben Laden pour assassiner Kadhafi.
Seul un enfant peut croire à la fable de l’agent libyen inconnu qui se présente à l’ambassade anglaise à Tunis, offre deux hommes en échange d’une nation et s’en va trois jours après en sifflotant avec 100.000 dollars en poche.
Ceci est la piètre histoire qu’il fallut inventer quand l’affaire de l’attentat contre Kadhafi – qui dans l’intervalle avait échoué – devint de notoriété publique. Ce sont les agents du MI-5 Annie Machon et David Shayler qui la dénoncèrent, après en avoir eu connaissance par leurs collègues du MI-6.
Ce fut un cas de “lanceur d’alertes” de premier ordre qui déchaîna un véritable scandale en Grande-Bretagne, mettant le pays dans l’embarras devant le monde entier.
Ce n’est pas un hasard si Machon et Shayler durent s’enfuir, se cachant pendant de longs mois dans une ferme du Nord de la France, avant d’affronter durant plusieurs années de longs procès qui ne se sont conclus que très récemment.
Sans eux, personne n’aurait jamais rien su de la tentative anglaise d’assassinat de Kadhafi, ni d’autres attentats contre des citoyens d’Israël, officiellement attribués à des Palestiniens, mais qui se révélèrent au contraire être l’oeuvre du Mossad [1].
Suite à l’attentat raté contre Kadhafi, le bras de fer pour obtenir les deux présumés pirates de l’air de Lockerbie reprit de plus belle, et à la longue le prix à payer pour les sanctions devint insupportable même pour l’orgueil du colonel.
Après de longues tractations, la Libye reconnut officiellement les “responsabilités de nos officiers” (al-Megrahi était chef de la sécurité des lignes aériennes entre la Libye et Londres) et remit les deux suspects, à condition qu’ils soient jugés devant un tribunal neutre, en Hollande, en présence d’observateurs internationaux.
Au procès en Hollande, Fhimah fut acquitté, mais al-Megrahi fut reconnu coupable et condamné à la prison à vie, avec une peine de sureté de 20 ans.
On peut se demander comment il a été possible de prouver l’identité des pirates de l’air, en partant d’un immense tas de débris fumants. Et bien, quand le FBI s’y met, tout devient possible : attention le spectacle va commencer.
En fouillant dans les restes du désastre, quelqu’un avait aperçu un fragment d’habit pour enfant, brûlé, mais pas trop, et qui portait tellement de traces d’explosifs qu’on en conclut qu’il avait été utilisé pour envelopper la bombe. Par miracle, le bout de vêtement conservait encore son étiquette, et en partant d’elle on put remonter au vendeur, un commerçant de l’ile de Malte nommé Tony Gauci. Lorsque les hommes du FBI se présentèrent chez lui, Gauci se rappela soudain qu’il avait vendu ce vêtement pour enfant à un “Libyan looking man” – ce sont ses propres termes, c’est-à-dire un “homme d’aspect libyen” (comme on le sait bien, les Libyens sont complètement différents de tous les autres Arabes) – le 7 décembre, c’est-à-dire 3 semaines avant l’attentat. De là à identifier al-Megrahi parmi une vingtaine de “Libyan looking man”, le pas fut facile à franchir.
Mais cela ne suffisait pas à le condamner. Le fait que le vêtement d’enfant se trouva à proximité de la bombe ne signifiait pas qu’il avait servi à l’envelopper. Infatigables, les hommes du FBI continuèrent leur enquête jusqu’à la découverte parmi les débris, d’un fragment de circuit électrique qui normalement est monté sur un certain type de radio Toshiba. C’est ce même modèle de radio – firent remarquer les hommes du FBI – qui fut utilisé par un Palestinien peu de temps auparavant pour confectionner une bombe de type Semptex.
Excellent indice, mais cela ne suffisait toujours pas.
Recherches, examens, analyses, et tout d’un coup on découvre un autre fragment de circuit électrique parmi les décombres, appartenant à une minuterie semblable à celle trouvée sur un agent libyen arrêté quelques mois plus tôt, qui circulait de nuit avec en poche une bombe de type Semptex.
Cela devenait intéressant, mais les indices ne suffisaient toujours pas.
Il y eut alors le coup de génie final des agents du FBI, qui d’un morceau de valise, remontèrent au modèle de Samsonite qui avait contenu la bombe, notant dans l’intervalle que cette valise, embarquée à Londres sur le vol Pan-Am, était partie de Malte.
Et là le cercle se refermait! Il suffisait de mettre bout à bout “libyen” + “semptex” + “minuterie” + “Samsonite” + “Malte”, et voilà que se dessinait une belle perpétuité pour le pauvre al-Megrahi.
Bien qu’il ait toujours clamé son innocence, et que le principal observateur de l’ONU, Hans Köchler, ait qualifié le procès de “spectaculaire erreur judiciaire ” (“a spectacular miscarriage of justice”), le monde entier fut rapidement convaincu que l’attentat était vraiment parti de Libye.
C’était en janvier 2001, quelques mois avant le 11-Septembre.
Entre-temps, Kadhafi avait remis ses idées en place, avait renoncé à la bombe atomique, et était même devenu le “bon exemple” de l’islamique apprivoisé que tous les autres pays dans le monde devaient imiter. (Saddam était prévenu).
Pour confirmer ses bonnes intentions, Kadhafi s’engagea à payer 2,7 milliards de dollars aux familles de victimes (presque 10 millions par famille), demandant en retour l’annulation définitive des sanctions contre la Libye, et l’effacement de son pays de la liste noire des “pays voyous”.
La majeure partie de cet argent finira dans les caisses des prestigieux cabinets d’avocats américains représentant les proches des victimes.
En 2002, al-Megrahi tenta un recours en appel, mais sa demande fut repoussée pour “manque de consistance des motivations”.
Al-Megrahi ne baissa pas les bras, et commença – probablement avec une aide venant de l’étranger – à rassembler toute la documentation possible pour préparer un second appel, beaucoup plus sérieux et mieux organisé que le premier.
Sa contre-enquête fut si efficace qu’en 2007, la Cour pénale écossaise de Révision établit, à la surprise générale, que le cas devait être rouvert. En effet, on avait appris dans l’intervalle que :
•Tony Gauci, le commerçant maltais de vêtements, avait vu une photo de al-Megrahi 4 jours avant de l’identifier. La défense de al-Megrahi affirme avoir les preuves que Gauci a reçu 2 millions de dollars [Voir article de The Guardian du 02 octobre 2009 - Ndlr] pour le témoignage qui mena à l’arrestation de l’accusé.
•Le technicien suisse qui avait confirmé que la minuterie était utilisée pour les bombes Semptex a avoué avoir menti au procès, après avoir refusé une offre de la part du FBI de 4 millions de dollars pour faire cette déclaration. Le technicien a aussi admis avoir dérobé dans sa société un exemplaire de ces “minuteries”, et l’avoir remis “à un homme chargé de l’enquête”.
•Il s’avéra que le morceau de circuit électrique considéré comme appartenant à la minuterie n’avait même pas subi de tests de présence d’explosifs.
•La fameuse valise “Samsonite” partie de Malte, avait circulé pendant 17 heures sur un carrousel vide de Heathrow avant d’être embarquée sur le vol Pan-Am, et pendant ce laps de temps quelqu’un l’avait forcée.
•La police de Heathrow a malheureusement “perdu” les documents relatifs à cette valise, et il est donc impossible de remonter aux personnes qui l’ont manipulée, ni même à celles qui l’ont embarquée dans l’avion.
•L’habitant de Lockerbie qui avait trouvé dans la forêt le manuel de la radio Toshiba déclara que le document présenté au procès était complètement différent de celui qu’il avait remis à la police.
Bref, les choses sont claires, inutile de tergiverser : Le FBI utilise encore les techniques et les manuels d’Edgar Hoover.
Pourtant, les médias firent semblant de rien, et la nouvelle du verdict de la Cour de Révision passa relativement inaperçue.
Mais le moment de l’appel de al-Megrahi était arrivé, et la date de la réouverture du procès avait été fixée à début avril.
Si ce procès s’était déroulé, al-Megrahi aurait très probablement été acquitté et les Anglais auraient subi une humiliation devant le monde entier.
De plus, il existait un risque non négligeable que Kadhafi demande la restitution des sommes versées comme dédommagement aux familles de victimes.
Voilà pourquoi les Anglais, pris d’une soudaine compassion, ont décidé de faire rapatrier de toute urgence al-Megrahi, entamant pour cela une procédure judiciaire complexe qui demandait avant toute chose que ce dernier retire sa demande d’appel.
Une fois cela acquis, al-Megrahi fut renvoyé à la maison. Bien qu’il ait renoncé à l’appel, al-Megrahi a déclaré qu’il rendrait public le dossier de plus de 300 pages que la défense lui avait préparé entre-temps.
Fin de l’histoire.
Il ne reste plus qu’une question : si ce ne sont pas les Libyens, alors qui donc a mis cette bombe dans le vol Pan-Am 103 ?
Personne ne connaît précisément la réponse, et à ce jour Internet fourmille de “théories alternatives” de tout type, la plupart ayant visiblement été lancées pour rajouter à la confusion.
À ceux qui ne veulent pas s’aventurer sur ce terrain dangereux, nous pouvons juste suggérer de s’interroger sur qui pouvait, pendant toutes ces années, avoir convenu de faire passer la Libye de Kadhafi pour un État de “terroristes”.
Massimo Mazzucco
Référence
(1) Annie Machon – Conférence de 2006 sur le 11/9 à Chicago
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Re: Match esili ! Kaddhafi a gagné la guerre ! Zenga zenga !
Permettez-moi de citer Jean-Marie Lepen
«Je sais par expérience que dans le monde démocratique le mensonge est le procédé le plus habituel de communication»
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Re: Match esili ! Kaddhafi a gagné la guerre ! Zenga zenga !
Quelques heures après l'annonce de l'arrestation en Libye de Seif Al-Islam Kadhafi, le fils du défunt "Guide", la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré que Tripoli avait "l'obligation" de coopérer avec La Haye. La Cour n'a cependant pas exclue que le procès de l'héritier politique de son père se tienne an Libye. Seif Al-Islam était le dernier fils encore en cavale de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, tué le 20 octobre.
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"Un mandat d'arrêt a été lancé par la CPI. Les autorités libyennes ont donc l'obligation de coopérer avec la cour", a déclaré le porte-parole de la CPI Fadi El-Abdallah. "Si les autorités libyennes estiment qu'un procès au niveau national est une meilleure solution, ils devront alors demander à la CPI que l'affaire ne soit pas recevable à La Haye, selon le principe de complémentarité." Le procureur de la CPI doit se rendre en Libye la semaine prochaine.
"NOUS ALLONS LE JUGER EN LIBYE"
Le gouvernement libyen s'est lui montré beaucoup plus catégorique : Saïf al Islam Kadhafi sera jugé dans son pays plutôt que d'être transféré devant la CPI, a déclaré le ministre libyen de l'information Mahmoud Chammam. "Voici le dernier chapitre du drame libyen", a-t-il ajouté. "Nous allons le juger en Libye et il sera jugé d'après les lois libyennes pour ses crimes".
Sous le coup d'un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour crimes contre l'humanité, Saïf Al-Islam avait fui Tripoli avec son père et son frère Mouatassim. Accusé d'avoir joué un "rôle-clé dans la mise en œuvre d'un plan" conçu par son père pour "réprimer par tous les moyens" le soulèvement populaire, il s'était réfugié à Syrte et avait réussi à échapper aux troupes du Conseil national de transition qui ont tués l'ancien leader libyen et Mouatassim.
Saïf Al-Islam Kadhafi, le 23 août à tripoli.
Saïf Al-Islam Kadhafi, le 23 août à tripoli.AFP/IMED LAMLOUM
Dans l'imméadiat, Saïf al Islam, qui a été capturé dans le sud du pays, près d'Obari, une localité située au sud-ouest de l'oasis de Sebha, sera transféré à Zenten , à 170 km au sud-ouest de Tripoli, a précisé le chef "des opérations des thowar (révolutionnaires) de Zenten". A l'annonce de sa capture, des coups de klaxons et des tirs de joie ont retenti dans la capitale libyenne pour célébrer la nouvelle.
Le fils de Kadhafi a déclaré à une journaliste de Reuters, présente à bord de l'avion cargo de fabrication soviétique qui le conduisait à Zenten, qu'il était bien portant, et que les blessures à sa main droite étaient dues à un raid aérien de l'Otan remontant à un mois.
SAÏF AL-ISLAM NÉGOCIAIT SA REDDITION AVEC LA CPI
Le 2 novembre, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU avoir eu des contacts informels avec Saïf Al-Islam et avoir reçu des questions "sur les conditions légales relatives à sa possible reddition".
D'après un haut responsable militaire du Conseil national de transition (CNT), Saïf Al-Islam aurait proposé fin octobre de se rendre à la CPI, en compagnie de l'ancien chef des services du renseignement du régime déchu, Abdoullah Al-Senoussi, lui aussi en fuite. Les deux hommes cherchaient vraisemblablement à passer un accord avec La Haye par le truchement d'un pays voisin.
Saïf Al-Islam Kadhafi et Abdoullah Al-Senoussi auraient en effet conclu qu'ils n'étaient plus en sécurité en Libye et qu'ils ne le seraient pas plus en Algérie ou au Niger. "Ils pensent qu'il n'est pas sûr pour eux de rester là où ils sont ou d'aller où que ce soit", avait expliqué le responsable du CNT, précisant que le Niger réclamait une trop forte somme d'argent.
Selon des sources sécuritaires nigérienne et malienne, l'ancien chef des services de renseignements libyens se serait réfugié au Mali fin octobre. Les autres enfants de l'ancien dirigeant ont trouvé refuge dans des pays voisins, Mohamed, Hannibal et Aïcha en Algérie avec Safiya, la veuve de Kadhafi, et Saadi au Niger.
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"Un mandat d'arrêt a été lancé par la CPI. Les autorités libyennes ont donc l'obligation de coopérer avec la cour", a déclaré le porte-parole de la CPI Fadi El-Abdallah. "Si les autorités libyennes estiment qu'un procès au niveau national est une meilleure solution, ils devront alors demander à la CPI que l'affaire ne soit pas recevable à La Haye, selon le principe de complémentarité." Le procureur de la CPI doit se rendre en Libye la semaine prochaine.
"NOUS ALLONS LE JUGER EN LIBYE"
Le gouvernement libyen s'est lui montré beaucoup plus catégorique : Saïf al Islam Kadhafi sera jugé dans son pays plutôt que d'être transféré devant la CPI, a déclaré le ministre libyen de l'information Mahmoud Chammam. "Voici le dernier chapitre du drame libyen", a-t-il ajouté. "Nous allons le juger en Libye et il sera jugé d'après les lois libyennes pour ses crimes".
Sous le coup d'un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour crimes contre l'humanité, Saïf Al-Islam avait fui Tripoli avec son père et son frère Mouatassim. Accusé d'avoir joué un "rôle-clé dans la mise en œuvre d'un plan" conçu par son père pour "réprimer par tous les moyens" le soulèvement populaire, il s'était réfugié à Syrte et avait réussi à échapper aux troupes du Conseil national de transition qui ont tués l'ancien leader libyen et Mouatassim.
Saïf Al-Islam Kadhafi, le 23 août à tripoli.
Saïf Al-Islam Kadhafi, le 23 août à tripoli.AFP/IMED LAMLOUM
Dans l'imméadiat, Saïf al Islam, qui a été capturé dans le sud du pays, près d'Obari, une localité située au sud-ouest de l'oasis de Sebha, sera transféré à Zenten , à 170 km au sud-ouest de Tripoli, a précisé le chef "des opérations des thowar (révolutionnaires) de Zenten". A l'annonce de sa capture, des coups de klaxons et des tirs de joie ont retenti dans la capitale libyenne pour célébrer la nouvelle.
Le fils de Kadhafi a déclaré à une journaliste de Reuters, présente à bord de l'avion cargo de fabrication soviétique qui le conduisait à Zenten, qu'il était bien portant, et que les blessures à sa main droite étaient dues à un raid aérien de l'Otan remontant à un mois.
SAÏF AL-ISLAM NÉGOCIAIT SA REDDITION AVEC LA CPI
Le 2 novembre, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU avoir eu des contacts informels avec Saïf Al-Islam et avoir reçu des questions "sur les conditions légales relatives à sa possible reddition".
D'après un haut responsable militaire du Conseil national de transition (CNT), Saïf Al-Islam aurait proposé fin octobre de se rendre à la CPI, en compagnie de l'ancien chef des services du renseignement du régime déchu, Abdoullah Al-Senoussi, lui aussi en fuite. Les deux hommes cherchaient vraisemblablement à passer un accord avec La Haye par le truchement d'un pays voisin.
Saïf Al-Islam Kadhafi et Abdoullah Al-Senoussi auraient en effet conclu qu'ils n'étaient plus en sécurité en Libye et qu'ils ne le seraient pas plus en Algérie ou au Niger. "Ils pensent qu'il n'est pas sûr pour eux de rester là où ils sont ou d'aller où que ce soit", avait expliqué le responsable du CNT, précisant que le Niger réclamait une trop forte somme d'argent.
Selon des sources sécuritaires nigérienne et malienne, l'ancien chef des services de renseignements libyens se serait réfugié au Mali fin octobre. Les autres enfants de l'ancien dirigeant ont trouvé refuge dans des pays voisins, Mohamed, Hannibal et Aïcha en Algérie avec Safiya, la veuve de Kadhafi, et Saadi au Niger.
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Re: Match esili ! Kaddhafi a gagné la guerre ! Zenga zenga !
Seif al-Islam Kadhafi, dont l'arrestation a été annoncée samedi 19 novembre par les nouvelles autorités libyennes, était le dernier fils encore en cavale de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, tué le 20 octobre. Il est également le seul à avoir été arrêté. Une partie des enfants de l'ex-"Guide" sont morts, tandis que d'autres et son épouse Safiya sont réfugiés en Algérie ou au Niger.
* Seif al-Islam, l'ex-reformateur: ARRÊTÉ
Régulièrement présenté comme le futur successeur de son père, Seif Al-Islam est le fils aîné de la seconde épouse de Mouammar Kadhafi, Safiya Farkash. Né en juin 1972, docteur en philosophie de la London School of Economics, longtemps considéré comme "réformateur", il s'est fait connaître lors de sa médiation dans l'affaire des infirmières bulgares libérées en 2007 après huit ans de détention.
Il a négocié les accords d'indemnisation des familles des victimes de l'attentat de Lockerbie contre un DC-10 d'UTA. Devenu le symbole de la répression sanglante de la rébellion, il faisait l'objet depuis fin juin d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité.
* Mohamed, l'aîné influent et discret: RÉFUGIÉ
Mohamed Kadhafi, né en 1970, aîné de la famille et fils unique du premier mariage de Mouammar Kadhafi avec Fatiha al-Nouri (divorce en 1970), présidait l'organisme des Télécommunications et le Comité national olympique. Cet homme de réseaux, influent et discret, s'est réfugié en Algérie le 29 août.
* Saadi Kadhafi, le sportif : RÉFUGIÉ
Le troisième fils du colonel Kadhafi, Saadi, a tenté une carrière de footballeur professionnel en Italie, avant de rejoindre l'armée libyenne.
Le troisième fils du colonel Kadhafi, Saadi, a tenté une carrière de footballeur professionnel en Italie, avant de rejoindre l'armée libyenne.AFP/Olivier CHOUCHANA
Footballeur à la réputation de playboy, né en mai 1973, le troisième fils de Kadhafi a tenté sans succès une carrière professionnelle en Italie, avant de diriger une unité d'élite de l'armée libyenne. Réfugié depuis le 11 septembre au Niger, il est recherché par les nouvelles autorités libyennes qui l'accusent de "s'être emparé de biens par la force et l'intimidation quand il dirigeait la Fédération libyenne de football".
* Hannibal, l'habitué des commissariats : RÉFUGIÉ
Né en 1978, militaire de formation, il est à l'origine de tensions avec la Suisse. Poursuivi pour violences sur des domestiques, il avait été arrêté, avec son épouse Aline, en 2008 à Genève puis libérés sous caution. L'affaire avait été classée. En 2005, la justice française l'avait condamné à quatre mois de prison avec sursis pour des violences sur sa compagne enceinte. Il s'est réfugié en Algérie.
* Aïcha Kadhafi, la juriste : RÉFUGIÉE
Née en 1977, cette avocate a présidé la fondation caritative Waatassimou. Elle a défendu notamment l'ex-président irakien Saddam Hussein et devait négocier avec les islamistes d'Abou Sayyaf la libération des otages occidentaux aux Philippines. Elle s'est réfugiée le 29 août en Algérie où elle a donné naissance à une petite fille.
* Mouatassim, le militaire : MORT
Né en 1975, médecin et militaire de carrière, il avait dirigé le Conseil de sécurité nationale et était le principal concurrent de Seif Al-Islam. Soupçonné d'une tentative de putsch, il était finalement revenu en grâce après un exil égyptien. Il a été retrouvé mort le 20 octobre à Syrte.
* Seif al-Arab, l'officier : MORT
Né en 1980, Seif Al-Arab était le plus discret. Simple officier formé en Allemagne, il était proche de son père. Il a été tué, selon plusieurs sources, le 30 avril 2011 dans un raid de l'Otan.
* Khamis, bras arme du régime : MORT
Né le 27 mai 1983, Khamis était le benjamin des fils Kadhafi. Formé en Russie, il a été chargé du commandement de l'unité d'élite des Forces spéciales. Il a joué un rôle important dans la répression de la révolte à Benghazi et commandait la dernière base militaire à être tombée à Tripoli. Sa mort, annoncée fin août par le Conseil national de transition (CNT), a été confirmée mi-octobre.
* Milad et Hannah, les adoptés
Mouammar Kadhafi a aussi adopté deux enfants, un garçon, Milad, très discret, et une fille, Hannah, qui aurait péri, alors âgée de 15 mois, lors du raid américain de 1986 sur Tripoli mais qui selon des informations de presse aurait en réalité survécu.
* Seif al-Islam, l'ex-reformateur: ARRÊTÉ
Régulièrement présenté comme le futur successeur de son père, Seif Al-Islam est le fils aîné de la seconde épouse de Mouammar Kadhafi, Safiya Farkash. Né en juin 1972, docteur en philosophie de la London School of Economics, longtemps considéré comme "réformateur", il s'est fait connaître lors de sa médiation dans l'affaire des infirmières bulgares libérées en 2007 après huit ans de détention.
Il a négocié les accords d'indemnisation des familles des victimes de l'attentat de Lockerbie contre un DC-10 d'UTA. Devenu le symbole de la répression sanglante de la rébellion, il faisait l'objet depuis fin juin d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité.
* Mohamed, l'aîné influent et discret: RÉFUGIÉ
Mohamed Kadhafi, né en 1970, aîné de la famille et fils unique du premier mariage de Mouammar Kadhafi avec Fatiha al-Nouri (divorce en 1970), présidait l'organisme des Télécommunications et le Comité national olympique. Cet homme de réseaux, influent et discret, s'est réfugié en Algérie le 29 août.
* Saadi Kadhafi, le sportif : RÉFUGIÉ
Le troisième fils du colonel Kadhafi, Saadi, a tenté une carrière de footballeur professionnel en Italie, avant de rejoindre l'armée libyenne.
Le troisième fils du colonel Kadhafi, Saadi, a tenté une carrière de footballeur professionnel en Italie, avant de rejoindre l'armée libyenne.AFP/Olivier CHOUCHANA
Footballeur à la réputation de playboy, né en mai 1973, le troisième fils de Kadhafi a tenté sans succès une carrière professionnelle en Italie, avant de diriger une unité d'élite de l'armée libyenne. Réfugié depuis le 11 septembre au Niger, il est recherché par les nouvelles autorités libyennes qui l'accusent de "s'être emparé de biens par la force et l'intimidation quand il dirigeait la Fédération libyenne de football".
* Hannibal, l'habitué des commissariats : RÉFUGIÉ
Né en 1978, militaire de formation, il est à l'origine de tensions avec la Suisse. Poursuivi pour violences sur des domestiques, il avait été arrêté, avec son épouse Aline, en 2008 à Genève puis libérés sous caution. L'affaire avait été classée. En 2005, la justice française l'avait condamné à quatre mois de prison avec sursis pour des violences sur sa compagne enceinte. Il s'est réfugié en Algérie.
* Aïcha Kadhafi, la juriste : RÉFUGIÉE
Née en 1977, cette avocate a présidé la fondation caritative Waatassimou. Elle a défendu notamment l'ex-président irakien Saddam Hussein et devait négocier avec les islamistes d'Abou Sayyaf la libération des otages occidentaux aux Philippines. Elle s'est réfugiée le 29 août en Algérie où elle a donné naissance à une petite fille.
* Mouatassim, le militaire : MORT
Né en 1975, médecin et militaire de carrière, il avait dirigé le Conseil de sécurité nationale et était le principal concurrent de Seif Al-Islam. Soupçonné d'une tentative de putsch, il était finalement revenu en grâce après un exil égyptien. Il a été retrouvé mort le 20 octobre à Syrte.
* Seif al-Arab, l'officier : MORT
Né en 1980, Seif Al-Arab était le plus discret. Simple officier formé en Allemagne, il était proche de son père. Il a été tué, selon plusieurs sources, le 30 avril 2011 dans un raid de l'Otan.
* Khamis, bras arme du régime : MORT
Né le 27 mai 1983, Khamis était le benjamin des fils Kadhafi. Formé en Russie, il a été chargé du commandement de l'unité d'élite des Forces spéciales. Il a joué un rôle important dans la répression de la révolte à Benghazi et commandait la dernière base militaire à être tombée à Tripoli. Sa mort, annoncée fin août par le Conseil national de transition (CNT), a été confirmée mi-octobre.
* Milad et Hannah, les adoptés
Mouammar Kadhafi a aussi adopté deux enfants, un garçon, Milad, très discret, et une fille, Hannah, qui aurait péri, alors âgée de 15 mois, lors du raid américain de 1986 sur Tripoli mais qui selon des informations de presse aurait en réalité survécu.
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Re: Match esili ! Kaddhafi a gagné la guerre ! Zenga zenga !
Cigarettes, whisky et p'tit's pépées.................
Une esclave sexuelle de Kadhafi raconte son calvaire
| 15.11.11 | 14h37 • Mis à jour le 16.11.11 | 13h23
Une jeune Libyenne, rencontrée à Tripoli, a raconté au "Monde" comment elle a été enlevée à 15 ans et cloîtrée pendant cinq ans. Violée, frappée, elle a fini par s'enfuir. Voici son récit.Kate Brooks pour "Le Monde"
Elle a 22 ans, elle est belle comme le jour et elle est fracassée. Il lui arrive de rire, oh, à peine quelques secondes, et une étincelle d'enfance éclaire alors un visage griffé par la vie. "Vous me donnez quel âge ?", dit-elle en retirant ses lunettes de soleil. Elle attend, esquisse un pâle sourire, et murmure : "Moi, j'ai l'impression d'avoir 40 ans." Et cela lui paraît si vieux.
Elle détourne le regard, saisit un bout de voile noir pour couvrir nerveusement le bas de son visage, des larmes apparaissent dans ses yeux sombres. "Mouammar Kadhafi a saccagé ma vie." Elle veut tout raconter. Elle pense que c'est dangereux, mais elle accepte de témoigner, lors d'une rencontre qui durera plusieurs heures dans un hôtel de Tripoli. Elle sait qu'elle est confuse, qu'il lui manquera des mots pour décrire l'univers de perversion et de folie dans lequel elle fut précipitée.
Mais il lui faut parler. Des souvenirs trop lourds encombrent sa mémoire. Des "souillures", dit-elle, qui lui donnent des cauchemars. "J'aurai beau raconter, personne, jamais, ne saura d'où je viens ni ce que j'ai vécu. Personne ne pourra imaginer. Personne." Elle secoue la tête d'un air désespéré. "Quand j'ai vu le cadavre de Kadhafi exposé à la foule, j'ai eu un bref plaisir. Puis dans la bouche, j'ai senti un sale goût." Elle aurait voulu qu'il vive. Qu'il soit capturé et jugé par un tribunal international. Tous ces derniers mois, elle n'a pensé qu'à cela. "Je me préparais à l'affronter et à lui demander, les yeux dans les yeux : Pourquoi ? Pourquoi tu m'as fait ça ? Pourquoi tu m'as violée ? Pourquoi tu m'as battue, droguée, insultée ? Pourquoi tu m'as appris à boire, à fumer ? Pourquoi tu m'as volé ma vie ?"
Elle a 9 ans lorsque sa famille, originaire de l'est du pays, déménage à Syrte, la ville natale du colonel Kadhafi. Elle en a 15, en 2004, lorsqu'elle est choisie, parmi les filles de son lycée, pour offrir un bouquet au "Guide" en visite dans l'école où il a des cousins. "C'était un grand honneur. Je l'appelais "papa Mouammar" et j'en avais la chair de poule." Le colonel a posé sa main sur son épaule et caressé ses cheveux, lentement. Un signe à l'adresse de ses gardes du corps, signifiant : "Celle-là, je la veux." Elle l'a appris plus tard.
Le lendemain, trois femmes en uniforme, vouées au service du dictateur - Salma, Mabrouka et Feiza - se présentent au salon de coiffure que tient sa mère. "Mouammar veut te voir. Il souhaite te donner des cadeaux." L'adolescente - appelons-la Safia - les suit de bon gré. "Comment se douter de quelque chose ? C'était le héros, le prince de Syrte."
On la conduit dans le désert, où la caravane du colonel, 62 ans, est installée pour un séjour de chasse. Il la reçoit rapidement, hiératique, les yeux perçants. Il lui pose des questions sur sa famille, les origines de son père, de sa mère, leurs moyens financiers. Puis il lui demande froidement de rester vivre avec lui. La jeune fille est interloquée. "Tu auras tout ce que tu veux, des maisons, des voitures..." Elle panique, secoue la tête, dit tenir à sa famille, vouloir faire des études. "Je m'occuperai de tout, répond-il. Tu seras en sécurité ; je t'assure, ton père comprendra." Et il appelle Mabrouka pour qu'elle prenne en main l'adolescente.
Dans les heures qui suivent, Safia, effarée, est équipée de sous-vêtements et de "tenues sexy". On lui apprend à danser, à se dévêtir au son de la musique, et "d'autres devoirs". Elle sanglote, demande à rentrer chez ses parents. Mabrouka sourit. Le retour à une vie normale ne fait plus partie des options.
Les trois premiers soirs, Safia dansera seule devant Kadhafi. Il écoute la cassette d'un musicien "qu'il fera tuer plus tard". Il la regarde, ne la touche pas. Il lance simplement : "Tu seras ma pute." La caravane rentre à Syrte, Safia dans les bagages.
Et le soir de son retour, au palais, il la viole. Elle se débat. Il la tabasse, lui tire les cheveux. Elle tente de fuir. Mabrouka et Salma interviennent et la frappent. "Il a continué les jours suivants. Je suis devenue son esclave sexuelle. Il m'a violée pendant cinq ans."
Elle se retrouve vite à Tripoli, dans l'antre de Bab Al-Azizia, le domaine ultra-protégé par trois murs d'enceinte où vivent, dans divers bâtiments, le maître de la Libye, sa famille, des collaborateurs, des troupes d'élite. Au début, Safia partage une petite chambre dans la résidence du maître avec une autre fille de Benghazi, kidnappée elle aussi mais qui, un jour, parviendra à fuir. Au même niveau, dans des pièces minuscules, se tiennent en permanence une vingtaine de filles, la plupart ayant entre 18 et 19 ans, en général recrutées par les trois mêmes émissaires. Ces trois femmes brutales, omniprésentes, régentent cette sorte de harem, où les jeunes filles, grimées en gardes du corps, sont à la disposition personnelle du colonel. La plupart ne restent que quelques mois, avant de disparaître, une fois le maître lassé. Elles n'ont entre elles qu'un minimum de contacts, toute conversation personnelle étant interdite.
Safia se sait la plus jeune et passe son temps dans sa chambre à regarder la télévision. On lui refuse cahier et crayon. Alors elle passe des heures, assise devant son miroir, à se parler tout haut et à pleurer. Elle doit toujours être prête au cas où le colonel l'appelle, jour et nuit. Ses appartements à lui sont à l'étage supérieur. Au début, il la sonne constamment. Puis il la délaisse pour d'autres, choisies parmi les amazones, parfois consentantes - certaines disent "s'offrir au Guide" -, mais le plus souvent contraintes. Il continue de la réclamer au moins deux ou trois fois par semaine. Toujours violent, sadique. Elle a des bleus, des morsures et le sein déchiré. Elle a des hémorragies. Gala, une infirmière ukrainienne, est sa "seule amie". Elle pratique chaque semaine des prises de sang sur les jeunes femmes.
Des fêtes sont régulièrement organisées avec des mannequins italiens, belges, africains, ou des stars de films égyptiens qu'apprécient les fils du colonel et d'autres dignitaires. Dîners, danses, musique, "partouzes". Kadhafi s'y montre généreux. Safia se rappelle avoir vu des valises - elle dit "des Samsonite" - d'euros et de dollars. "Il donnait aux étrangères, jamais aux Libyennes." Safia ne veut pas participer à ces fêtes, "j'avais trop peur qu'il me demande de faire un strip-tease". Deux chefs d'Etat africains profitent aussi volontiers des filles "gardes du corps". "Pour Mouammar, ce n'était que de simples objets sexuels qu'il pouvait passer aux autres, après les avoir lui-même essayés." Le colonel, dit-elle, avait aussi de nombreux partenaires sexuels masculins.
Sa femme et le reste de la famille qui habitent d'autres bâtiments de Bab Al-Azizia sont au courant des moeurs du dictateur. "Mais ses filles ne voulaient pas le voir en compagnie d'autres femmes. Il allait donc les rencontrer le vendredi dans son autre résidence près de l'aéroport." Dans le jacuzzi installé dans sa chambre et duquel il consulte son ordinateur, il exige jeux et massages. Il oblige Safia à fumer, à boire du whisky "Black Label", à prendre de la cocaïne. Elle déteste, elle a peur. La deuxième fois, elle fait "une overdose" et se retrouve à l'hôpital de Bab Al-Azizia. Lui en prend sans cesse. "Il est constamment sous substance et ne dort jamais."
Il l'emmène, en juin 2007, dans une tournée officielle de deux semaines en Afrique. Mali, Guinée-Conakry, Sierra Leone, Côte d'Ivoire, Ghana. Il l'affuble d'un treillis kaki et la présente comme garde du corps, ce qu'elle n'est pas, même si Mabrouka lui a appris à recharger, démonter, nettoyer et utiliser une kalachnikov. "La tenue bleue était réservée aux vraies gardes entraînées. La tenue kaki n'était en général que du cirque !" Un soir, en Côte d'Ivoire, elle utilise du rouge à lèvres pour lui faire croire qu'elle a ses règles et qu'il la laisse tranquille. Il devient fou de rage, et la tabasse. Elle veut s'enfuir. Mabrouka assure : "Où que tu te caches, Mouammar te retrouvera et te tuera."
Les parents de Safia ont vite été mis au courant du sort de leur fille. Sa mère a pu venir la voir, une fois, au palais. Safia peut parfois la joindre par téléphone, mais la conversation est toujours écoutée. On l'a prévenue que si ses parents se plaignaient, on les tuerait. Le père est tellement honteux qu'il ne veut rien savoir. C'est lui pourtant qui organisera la fuite de sa fille. Car lassé de la voir déprimer, Kadhafi l'autorise par trois fois à rendre une courte visite à sa famille dans une voiture du palais. Lors de la quatrième, en 2009, déguisée en vieille femme, elle parvient à quitter la maison et, grâce à une complicité à l'aéroport, à prendre l'avion pour la France.
Elle y restera un an avant de repartir en Libye, de s'y cacher, de s'opposer à sa mère qui veut la marier très vite à un vieux cousin veuf, de fuir en Tunisie, de se marier en cachette en avril 2011, espérant partir avec son jeune mari vers Malte ou l'Italie. La guerre les séparera, il est grièvement blessé, elle n'aura pas de nouvelles durant plusieurs mois.
Elle fume, elle pleure, souvent. Elle se sent "démolie". Elle voudrait témoigner devant un tribunal mais elle sait bien que l'opprobre dans son pays sera tel qu'il la rendra infréquentable. "La femme est forcément coupable." Sa vie est en danger, "Kadhafi a encore des fidèles." Elle ne sait plus où se poser.
Annick Cojean
Article paru dans l'édition du 16.11.11







Une esclave sexuelle de Kadhafi raconte son calvaire
| 15.11.11 | 14h37 • Mis à jour le 16.11.11 | 13h23
Une jeune Libyenne, rencontrée à Tripoli, a raconté au "Monde" comment elle a été enlevée à 15 ans et cloîtrée pendant cinq ans. Violée, frappée, elle a fini par s'enfuir. Voici son récit.Kate Brooks pour "Le Monde"
Elle a 22 ans, elle est belle comme le jour et elle est fracassée. Il lui arrive de rire, oh, à peine quelques secondes, et une étincelle d'enfance éclaire alors un visage griffé par la vie. "Vous me donnez quel âge ?", dit-elle en retirant ses lunettes de soleil. Elle attend, esquisse un pâle sourire, et murmure : "Moi, j'ai l'impression d'avoir 40 ans." Et cela lui paraît si vieux.
Elle détourne le regard, saisit un bout de voile noir pour couvrir nerveusement le bas de son visage, des larmes apparaissent dans ses yeux sombres. "Mouammar Kadhafi a saccagé ma vie." Elle veut tout raconter. Elle pense que c'est dangereux, mais elle accepte de témoigner, lors d'une rencontre qui durera plusieurs heures dans un hôtel de Tripoli. Elle sait qu'elle est confuse, qu'il lui manquera des mots pour décrire l'univers de perversion et de folie dans lequel elle fut précipitée.
Mais il lui faut parler. Des souvenirs trop lourds encombrent sa mémoire. Des "souillures", dit-elle, qui lui donnent des cauchemars. "J'aurai beau raconter, personne, jamais, ne saura d'où je viens ni ce que j'ai vécu. Personne ne pourra imaginer. Personne." Elle secoue la tête d'un air désespéré. "Quand j'ai vu le cadavre de Kadhafi exposé à la foule, j'ai eu un bref plaisir. Puis dans la bouche, j'ai senti un sale goût." Elle aurait voulu qu'il vive. Qu'il soit capturé et jugé par un tribunal international. Tous ces derniers mois, elle n'a pensé qu'à cela. "Je me préparais à l'affronter et à lui demander, les yeux dans les yeux : Pourquoi ? Pourquoi tu m'as fait ça ? Pourquoi tu m'as violée ? Pourquoi tu m'as battue, droguée, insultée ? Pourquoi tu m'as appris à boire, à fumer ? Pourquoi tu m'as volé ma vie ?"
Elle a 9 ans lorsque sa famille, originaire de l'est du pays, déménage à Syrte, la ville natale du colonel Kadhafi. Elle en a 15, en 2004, lorsqu'elle est choisie, parmi les filles de son lycée, pour offrir un bouquet au "Guide" en visite dans l'école où il a des cousins. "C'était un grand honneur. Je l'appelais "papa Mouammar" et j'en avais la chair de poule." Le colonel a posé sa main sur son épaule et caressé ses cheveux, lentement. Un signe à l'adresse de ses gardes du corps, signifiant : "Celle-là, je la veux." Elle l'a appris plus tard.
Le lendemain, trois femmes en uniforme, vouées au service du dictateur - Salma, Mabrouka et Feiza - se présentent au salon de coiffure que tient sa mère. "Mouammar veut te voir. Il souhaite te donner des cadeaux." L'adolescente - appelons-la Safia - les suit de bon gré. "Comment se douter de quelque chose ? C'était le héros, le prince de Syrte."
On la conduit dans le désert, où la caravane du colonel, 62 ans, est installée pour un séjour de chasse. Il la reçoit rapidement, hiératique, les yeux perçants. Il lui pose des questions sur sa famille, les origines de son père, de sa mère, leurs moyens financiers. Puis il lui demande froidement de rester vivre avec lui. La jeune fille est interloquée. "Tu auras tout ce que tu veux, des maisons, des voitures..." Elle panique, secoue la tête, dit tenir à sa famille, vouloir faire des études. "Je m'occuperai de tout, répond-il. Tu seras en sécurité ; je t'assure, ton père comprendra." Et il appelle Mabrouka pour qu'elle prenne en main l'adolescente.
Dans les heures qui suivent, Safia, effarée, est équipée de sous-vêtements et de "tenues sexy". On lui apprend à danser, à se dévêtir au son de la musique, et "d'autres devoirs". Elle sanglote, demande à rentrer chez ses parents. Mabrouka sourit. Le retour à une vie normale ne fait plus partie des options.
Les trois premiers soirs, Safia dansera seule devant Kadhafi. Il écoute la cassette d'un musicien "qu'il fera tuer plus tard". Il la regarde, ne la touche pas. Il lance simplement : "Tu seras ma pute." La caravane rentre à Syrte, Safia dans les bagages.
Et le soir de son retour, au palais, il la viole. Elle se débat. Il la tabasse, lui tire les cheveux. Elle tente de fuir. Mabrouka et Salma interviennent et la frappent. "Il a continué les jours suivants. Je suis devenue son esclave sexuelle. Il m'a violée pendant cinq ans."
Elle se retrouve vite à Tripoli, dans l'antre de Bab Al-Azizia, le domaine ultra-protégé par trois murs d'enceinte où vivent, dans divers bâtiments, le maître de la Libye, sa famille, des collaborateurs, des troupes d'élite. Au début, Safia partage une petite chambre dans la résidence du maître avec une autre fille de Benghazi, kidnappée elle aussi mais qui, un jour, parviendra à fuir. Au même niveau, dans des pièces minuscules, se tiennent en permanence une vingtaine de filles, la plupart ayant entre 18 et 19 ans, en général recrutées par les trois mêmes émissaires. Ces trois femmes brutales, omniprésentes, régentent cette sorte de harem, où les jeunes filles, grimées en gardes du corps, sont à la disposition personnelle du colonel. La plupart ne restent que quelques mois, avant de disparaître, une fois le maître lassé. Elles n'ont entre elles qu'un minimum de contacts, toute conversation personnelle étant interdite.
Safia se sait la plus jeune et passe son temps dans sa chambre à regarder la télévision. On lui refuse cahier et crayon. Alors elle passe des heures, assise devant son miroir, à se parler tout haut et à pleurer. Elle doit toujours être prête au cas où le colonel l'appelle, jour et nuit. Ses appartements à lui sont à l'étage supérieur. Au début, il la sonne constamment. Puis il la délaisse pour d'autres, choisies parmi les amazones, parfois consentantes - certaines disent "s'offrir au Guide" -, mais le plus souvent contraintes. Il continue de la réclamer au moins deux ou trois fois par semaine. Toujours violent, sadique. Elle a des bleus, des morsures et le sein déchiré. Elle a des hémorragies. Gala, une infirmière ukrainienne, est sa "seule amie". Elle pratique chaque semaine des prises de sang sur les jeunes femmes.
Des fêtes sont régulièrement organisées avec des mannequins italiens, belges, africains, ou des stars de films égyptiens qu'apprécient les fils du colonel et d'autres dignitaires. Dîners, danses, musique, "partouzes". Kadhafi s'y montre généreux. Safia se rappelle avoir vu des valises - elle dit "des Samsonite" - d'euros et de dollars. "Il donnait aux étrangères, jamais aux Libyennes." Safia ne veut pas participer à ces fêtes, "j'avais trop peur qu'il me demande de faire un strip-tease". Deux chefs d'Etat africains profitent aussi volontiers des filles "gardes du corps". "Pour Mouammar, ce n'était que de simples objets sexuels qu'il pouvait passer aux autres, après les avoir lui-même essayés." Le colonel, dit-elle, avait aussi de nombreux partenaires sexuels masculins.
Sa femme et le reste de la famille qui habitent d'autres bâtiments de Bab Al-Azizia sont au courant des moeurs du dictateur. "Mais ses filles ne voulaient pas le voir en compagnie d'autres femmes. Il allait donc les rencontrer le vendredi dans son autre résidence près de l'aéroport." Dans le jacuzzi installé dans sa chambre et duquel il consulte son ordinateur, il exige jeux et massages. Il oblige Safia à fumer, à boire du whisky "Black Label", à prendre de la cocaïne. Elle déteste, elle a peur. La deuxième fois, elle fait "une overdose" et se retrouve à l'hôpital de Bab Al-Azizia. Lui en prend sans cesse. "Il est constamment sous substance et ne dort jamais."
Il l'emmène, en juin 2007, dans une tournée officielle de deux semaines en Afrique. Mali, Guinée-Conakry, Sierra Leone, Côte d'Ivoire, Ghana. Il l'affuble d'un treillis kaki et la présente comme garde du corps, ce qu'elle n'est pas, même si Mabrouka lui a appris à recharger, démonter, nettoyer et utiliser une kalachnikov. "La tenue bleue était réservée aux vraies gardes entraînées. La tenue kaki n'était en général que du cirque !" Un soir, en Côte d'Ivoire, elle utilise du rouge à lèvres pour lui faire croire qu'elle a ses règles et qu'il la laisse tranquille. Il devient fou de rage, et la tabasse. Elle veut s'enfuir. Mabrouka assure : "Où que tu te caches, Mouammar te retrouvera et te tuera."
Les parents de Safia ont vite été mis au courant du sort de leur fille. Sa mère a pu venir la voir, une fois, au palais. Safia peut parfois la joindre par téléphone, mais la conversation est toujours écoutée. On l'a prévenue que si ses parents se plaignaient, on les tuerait. Le père est tellement honteux qu'il ne veut rien savoir. C'est lui pourtant qui organisera la fuite de sa fille. Car lassé de la voir déprimer, Kadhafi l'autorise par trois fois à rendre une courte visite à sa famille dans une voiture du palais. Lors de la quatrième, en 2009, déguisée en vieille femme, elle parvient à quitter la maison et, grâce à une complicité à l'aéroport, à prendre l'avion pour la France.
Elle y restera un an avant de repartir en Libye, de s'y cacher, de s'opposer à sa mère qui veut la marier très vite à un vieux cousin veuf, de fuir en Tunisie, de se marier en cachette en avril 2011, espérant partir avec son jeune mari vers Malte ou l'Italie. La guerre les séparera, il est grièvement blessé, elle n'aura pas de nouvelles durant plusieurs mois.
Elle fume, elle pleure, souvent. Elle se sent "démolie". Elle voudrait témoigner devant un tribunal mais elle sait bien que l'opprobre dans son pays sera tel qu'il la rendra infréquentable. "La femme est forcément coupable." Sa vie est en danger, "Kadhafi a encore des fidèles." Elle ne sait plus où se poser.
Annick Cojean
Article paru dans l'édition du 16.11.11
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Re: Match esili ! Kaddhafi a gagné la guerre ! Zenga zenga !
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Encore heureux que l'on puisse se rabattre sur Kompany et Lukaku.....bien que pour ce dernier ....
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