Soupçons de racisme dans le foot français

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Ilunga
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Message par Ilunga »

Otis NGOMA, fais comme ton homologue sénégalais, tu dois profiter de cette polémique sur les "quotas" en France pour faire venir les hésitants : Jirès KEMBO, NZONZI, MVUEMBA, KITAMBALA et cie...Kotikala kidiba te ! po kolo !

http://www.afriquefoot.fr/afrique/seneg ... onaux/7000






Sénégal : Amara Traoré en tournée auprès des binationaux
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Par Malik, le 05 mai 2011 à 5h44

En pleine polémique sur l’affaire des quotas, le sélectionneur du Sénégal, Amara Traoré, va se rendre en Europe pour y faire du lobbying en faveur de la tanière des Lions.

Le technicien devrait en effet rencontrer plusieurs jeunes joueurs binationaux hésitant entre l’équipe nationale française et sénégalaise.

Parmi eux, figure notamment Armand Traoré, l’arrière gauche de la Juventus de Turin, qui a choisi mercredi de jouer avec les Lions du Sénégal en réaction au projet de quotas ethniques étudié par la Fédération française de football.

« Je me sens visé par cette polémique. Je fais partie de ces Blacks mentionnés par Laurent Blanc, François Blanquart et Eric Mombaerst. C’est ridicule et c’est un procédé raciste et discriminatoire », avait déclaré l’ancien international espoir français dans le Parisien.

C’est à la suite de ces déclarations qu’Amara Traoré a pris la décision d’aller voir le Turinois pour s’assurer qu’il ne changera pas de décision.

En outre, l’entraîneur national devrait également rentre une visite au Toulousain Cheikh Mbengue ainsi qu’au Lyonnais Lamine Gassama, qui sont eux aussi susceptibles de rallier la sélection sénégalaise.

Des renforts qui pourraient s’avérer opportuns pour les Lions, à quelques semaines de leur match contre le Cameroun, prévu le 5 juin prochain à Yaoundé, dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2012.
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Message par Ilunga »

"Laurent Blanc a oublié que la France, qui a remporté la Coupe du monde 1998, l’a fait grâce «aux sales Arabes et Noirs» qui avaient pour nom, Thuram, Desailly, Karembeu, Zidane, Henry… ; demain, soutiendra-t-il le regard des Arabes Nasri, Benzema et des Noirs Nass et Aliou Diarra, Malouda, Sagna et tous les autres joueurs dont les origines ont fait l’objet d’un procès de la DTN ? La charte olympique, les statuts de la Fédération française, de la FIFA, sans parler de la Constitution française interdisent toute forme de discrimination liée aux origines, religion, langue, couleur…"


"A présent, les sportifs français d’origine étrangère ne sont pas la cible uniquement de supporters racistes, mais des structures et instances elles mêmes du football."


http://www.elwatan.com/sports/football- ... 54_110.php
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Message par Ilunga »

Roger Bambuck: «le sport français est en très grand danger» PDF Imprimer Envoyer
Samedi, 30 Avril 2011 15:02

Ancien recordman du monde du 100 mètres, et ministre des Sports de 1988 à 1991, Roger Bambuck réagit aux révélations de Mediapart sur le principe de quotas discriminatoires officieux approuvés par certains dirigeants du football français, dont le sélectionneur Laurent Blanc, pour limiter le nombre de joueurs noirs ou arabes.

Comment accueillez-vous les révélations de Mediapart ?
Ma première réaction, c’est l’incrédulité. Si ce n’était pas Mediapart, j’aurais pensé que les journalistes voulaient faire du buzz avec un sujet déjà énormément instrumentalisé. Ceci étant, la question du déterminisme en matière de sport est quelque chose de récurrent. Dire qu’un Noir serait plus physique ou courrait plus vite, c’est comme dire qu’un juif est un meilleur banquier. Tout ça est tellement à l’opposé des valeurs universelles du sport. Imaginer des quotas, c’est imaginer un football pour les Caucasiens et un football pour les autres. La distinction se fait par le talent, l’habileté, le travail. L’imaginer en fonction de la naissance, c’est une autre société, mais pas celle que je souhaite. Ce serait en outre un incroyable retour en arrière: souvenez-vous qu’au début du XXe siècle, les Noirs étaient interdits de jouer au foot dans les clubs de championnat.

Les instances du football évoquent la question problématique des binationaux pour justifier leur politique… Cette question de la nationalité sportive est en débat à la Fifa depuis que Ferenc Puskas a joué pour la Hongrie puis pour l’Espagne. Mais c’est tout de même étrange d’être dans un pays qui accorde la nationalité selon son bon vouloir, mais qui ferait en sorte que les jeunes joueurs de foot gardent une nationalité à vie. Pourquoi y aurait-il un particularisme de la citoyenneté française pour le football? A mon époque de ministre, il y avait un quota de joueurs étrangers par clubs, puis le débat portait sur l’existence de joueurs non-communautaires. Des distinctions qui ne répondent à rien d’autre qu’une logique d’apartheid, et qui tombent peu à peu. Mais jamais il ne pouvait être imaginé de discriminer à l’accueil de centres de formation.



Vous estimez donc que la Fédération fait fausse route?
Aujourd’hui, le sport français est en très grand danger s’il n’accomplit pas sa mission première, qui est d’assurer à tous les individus l’égalité des chances. Il doit promouvoir l’être humain, et pas justifier des quotas répondant à l’intérêt économique. Ce serait considérer que les non-blancs ne font pas partie de l’humanité. On s’est battu pendant tout le XXe siècle pour cela. Désormais, il nous faut encore mener un combat contre les stéréotypes dans la représentation sociale. Quand j’étais ministre, Joseph-Antoine Bell (ancien goal camerounais) disait qu’il ne pouvait pas y avoir de gardiens noirs en équipe de France. C’est arrivé depuis. Mais on voit encore très peu de dirigeants non-blancs dans les instances ou dans les clubs, ni même d’entraîneurs. Il faut lutter contre un effet de caste, dans l’ambiance actuelle post-identité nationale, où certains vont chercher dans les relents de l’âme humaine de quoi appuyer leurs prises de position.



Source : http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... and-danger
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Re: Soupçons de racisme dans le foot français

Message par TUPAC MOUDJAHIDINE »

Les sénégalais ont trop des joueurs :D :D Ils ne pourront titulariser que onze et il y aura forcement des mécontents. OTIS doit agir sans tarder et profiter de cette vague d'indignation pour recuperer les Mvuemba et consorts. Nous sommes desorganisés c'est vrai, l'amateurisme est total chez nous mais nous au moins on vous aime. ;) :rdc: Venez nous renforcer. :rdc: :rdc:
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wantanshi
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Message par wantanshi »

TUPAC MOUDJAHIDINE a écrit :Les sénégalais ont trop des joueurs :D :D Ils ne pourront titulariser que onze et il y aura forcement des mécontents. OTIS doit agir sans tarder et profiter de cette vague d'indignation pour recuperer les Mvuemba et consorts. Nous sommes desorganisés c'est vrai, l'amateurisme est total chez nous mais nous au moins on vous aime. ;) :rdc: Venez nous renforcer. :rdc: :rdc:
Justement, OTIS est en Europe depuis peu il à dit à un des représentant de Léopardsfoot que le staff travaillerait la bàs jusqu'au match de Dakar en Septembre. C à d préparer le match de Juin à Maurice, Préparer le match amical contre le Burkina au mois d'Août et enfin celui de Dakar au mois de Septembre. C'est clair qu'avec cette situation il aura de meilleurs résultats que prévu...
Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. [Albert Einstein]
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Message par Ilunga »

Michel Wieviorka : «Ce qui a changé, c'est la France»

CHARLES DE SAINT SAUVEURS | Publié le 06.05.2011, 07h00


Amateur de football, le sociologue Michel Wieviorka, spécialiste des questions de racisme ou de laïcité, est directeur d'études à la prestigieuse Ecole des hautes études en sciences sociales. A la demande du gouvernement, il avait rédigé un rapport sur la diversité en France, publié en 2008.

Que vous inspire la polémique dans le football français ?
MICHEL WIEVIORKA. Ce qui est choquant, c'est d'associer la couleur de la peau ou l'origine géographique –– l'Afrique noire en l'occurrence –- à des caractéristiques physique.


Le Noir devient « grand » et « puissant ». Ça rappelle l'anthropologie physique d'autrefois... Dire cela, comme Laurent Blanc l'a fait, c'est tenir des propos clairement racistes. Et pourtant, je ne pense pas qu'il le soit.

Lilian Thuram a-t-il eu raison de s'exprimer de la sorte ?
Lilian est un ami. En s'exprimant, il est dans son rôle de leader d'opinion. Christophe Dugarry a eu tort de s'enprendre à lui. Quant à ceux qui ne disent rien devant des propos aussi scandaleux, je trouve qu'ils manquent singulièrement d'esprit civique. Ils ne sont pas à la hauteur.

La France est-elle plus raciste qu'avant ?
Il y a toujours eu des réalités économiques, culturelles, sociales vécues sur le mode de la racialisation, de l'ethnicisation. Aujourd'hui, ce phénomène se focalise notamment sur la question noire.

Comment cela ?
J'ai réalisé une enquête de terrain en 1990 sur le racisme, où il n'étai jamais question des Noirs. Aujourd'hui, ce racisme existe, et cela n'est évidemment pas sans lieu avec le fait qu'ils soient plus nombreux dan l'Hexagone. C'est en 2005 qu'on a commencé à en parler : avec la création des Indigènes de la République, du Cran (Conseil représentatif des associations noires) et puis des émeutes en banlieue.

Selon vous, le racisme se serait déplacé ?
En quelque sorte oui. L'antisémitisme paraît régresser, même en banlieue. L'intégration des Arabes, fils ou petit-fils d'immigrés venus du Maghreb dans les années 1950-1960, est un problème moins aigu qu'il y a quinze ou vingt ans. En revanche, la question noire a pris de plus en plus de place, ainsi que les phobies liées à l'islam.

Alors, la France black-blanc-beur qui gagne, c'est bien fini ?
Black-blanc-beur, c'était juste une expression bon enfant, pas une construction idéologique. Ce qui a changé, c'est la France. Les questions d'immigration, de laïcité, de religion, d'identité, de discrimination n'étaient pas aussi prégnantes. La France va plutôt moins bien qu'à la fin des années 1990. C'est un pays qui doute de lui et de sa place. La mondialisation nous effraie plus que les autres. Et la crainte que nos enfants vivent moins bien est générale. Ce qui s'est dit à la Fédération de football est le reflet de ce qui se passe dans notre société, des peurs qui sont les siennes.

Le Parisien
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Message par Ilunga »

Quotas, le graphique de la honte

http://www.sport.fr/football/l-equipe-d ... 17262.shtm







Quotas, le graphique de la honte
Vendredi 6 mai 2011 - 8:32

Mediapart continue ses révélations. Le site a publié dans la soirée de jeudi un graphique qui prouve que la Direction technique nationale avait débuté un fichage des joueurs binationaux dans les équipes de France de jeunes. Une nouvelle accusation qui va faire encore couler beaucoup d'encre...

Mediapart l'avait annoncé. L'enregistrement de la réunion du 8 novembre n'était pas la seule preuve que le site avait concernant la volonté de certaines personnes du football français de créer des quotas ethniques. Dans la soirée de jeudi, une nouvelle accusation est tombée. Mediapart a publié un graphique prouvant que la DTN avait entamé les démarches pour prouver que l'instauration de ces quotas était une solution pour enrayer le nombre de joueurs binationaux dans les équipes de France de jeunes. Ainsi, la DTN avait débuté un fichage des jeunes joueurs pouvant par la suite choisir de défendre les couleurs d'un autre pays. "Pour étayer leur théorie sur le trop-plein de gamins dits 'binationaux' dans les centres de formation, des cadres de la direction technique nationale (DTN) avaient commencé à bricoler, dans leur coin, des statistiques sur l'origine étrangère présumée des principaux jeunes joueurs français ", explique ainsi le site.

On se rend ainsi compte que les équipes de France de jeunes sont à moitié composées de jours bi-nationaux. Ces derniers composeraient "39% de l'équipe de France U16, 48% des U17, 41% des U18, 49% des U19, 35% des U20 et, enfin, 46% des 21", continue Mediapart. Le media précise que ce graphique aurait été fait pour convaincre la Fédération de l'ampleur de ce "problème et de la nécessité de prévenir un futur 'exode' sportif en instaurant des quotas discriminatoires dès l'âge de 12 ans, à l'entrée des pôles Espoirs". En clair, la DTN souhaitait également "ficher" les jeunes joueurs dès l'âge de 12 ans, en instaurant des quotas pour éviter le trop plein de binationaux dans les équipes de France par la suite. Une information qui enfoncerait François Blaquart, le DTN, seule personne suspendue après les premières révélations. Et qui plongerait un peu plus le football français dans une grave crise...
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Message par Ilunga »

http://www.foot01.com/equipe-de-france/ ... ance,71167





Thuram : « Dugarry devrait prendre de la distance »

Photo Icon Sport

Vendredi 06 Mai 2011 à 11h00 Dans : Equipe de France.

Depuis quelques jours, la belle façade de France 98 a volé en éclats après l’affaire des quotas. Ça a flingué dans tous les coins au sein des Champions du monde, notamment sur le cas de Laurent Blanc. Vivement pris à partie par Christophe Dugarry, Lilian Thuram, qui est sans pitié avec le sélectionneur national, a remis les choses à plat dans l’Equipe.

« Je n'ai aucun problème avec "Duga". Mais encore une fois, il ne parle pas du fond du problème. Il dit que je suis agressif avec Laurent Blanc ? Mais j'ai parlé avec Blanc. Si j'avais été agressif, il me l'aurait dit. Il dit que Laurent Blanc n'est pas raciste ? Je dis exactement la même chose. Donc, je ne comprends pas sa réflexion. Dugarry devrait prendre de la distance et dire à Laurent Blanc : "Tu es mon copain. Je te connais assez. Cela ne te ressemble pas. Il faut absolument que tu le dises." (...) Effectivement, je suis en colère car le football représente énormément pour moi. Je voudrais que la société aille dans une direction du "vivre ensemble". En France comme en Europe, le racisme ne cesse d'augmenter. Il ne faudrait poser qu'une seule question à Christophe : "Peut-on discriminer des enfants de douze ans ?" », fait remarquer le héros de la demi-finale 98 gagnée contre la Croatie.
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Message par Ilunga »

Pape DIOUF, tjrs aussi pertinent...

http://www.laprovence.com/article/a-la- ... as-raciste












Affaire des quotas : pour Pape Diouf, "Laurent Blanc n'est pas raciste"


Publié le jeudi 05 mai 2011 à 09H29

Pape Diouf donne son sentiment sur l'affaire des quotas.

Photo Cyril Sollier

Un vrai micmac. Plus la désormais célèbre "affaire des quotas" est mise à jour, plus elle ressemble à un vrai sac de noeuds. Dernier rebondissement, la révélation de Mohammed Belkacemi, un cadre technique national chargé de défendre le football dans les quartiers, qui avoue avoir enregistré la fameuse réunion, point de départ de l'affaire. La FFF dans la tourmente, Laurent Blanc qui serait prêt à jeter l'éponge... Pape Diouf, ancien président de l'OM, analyse la situation tumultueuse qui bouleverse le football français.

- Que vous inspire le scandale des quotas qui secoue le football français ?
Pape Diouf : Si le site qui a sorti cette affaire-là a un seul mérite, c’est d’avoir propulsé sur le devant de la scène un problème sous-jacent dont on avait fait l’économie, soit par commodité, soit par lâcheté, soit par simple désintérêt. Le vrai problème n’est pas de savoir comment Mediapart s’est procuré l’information. De toute façon, le propre du scoop, c’est d’avoir une gorge profonde. La question que je me pose, c’est pourquoi ce genre de question n’a jamais été soulevé alors qu’elle existe véritablement. Quelque part, je me suis presque réjoui que ce genre de choses soit aujourd’hui débattu.

- Cette histoire ne vous surprend pas ?
P.D. : Pas du tout. Je suis un peu désolé. Dans la France actuelle, parler de ce genre de chose n’est ni agréable, ni honorable.

- Quelle est l’origine du mal ?
P.D. : Il faut distinguer les choses et ne pas tomber dans la confusion d’aujourd’hui. Quand j’entends Jacques Rousselot, le président de Nancy, parler du régime de Vichy à propos de cette affaire-là, je me demande où l’on vit. Il ne faut quand même pas faire dans la diversion pour échapper à la vraie problématique.

- C’est-à-dire ?
P.D. : Deux choses ont été évoquées. Premièrement, le problème de la bi-nationalité. D’après les techniciens de la Fédération, nous formons des joueurs qui s’en vont par la suite jouer pour d’autres sélections. Si la nationalité sportive instituée par la Fifa existe, c’est parce que des gens ont abusé de manière éhontée des jeunes joueurs. En règle générale, on ne parle que d’Africains et de Maghrébins, et pas d’Obraniak qui va jouer pour la Pologne. Avant, des entraîneurs faisaient jouer des jeunes d’origine africaine en équipes de France pour leur couper toute possibilité de répondre à la convocation de leur pays d’origine. "On le garde sous le coude, il ne partira pas." Je connais certains de ces joueurs qui n’ont jamais pu avoir une carrière internationale pour avoir évolué en minimes ou cadets. Quand la Fifa s’est aperçue que cela était anormal, elle a changé les choses. Regardons les choses froidement et évoquons-les de la même manière : il n’y a pas un seul joueur noir ou maghrébin qui, se sentant désirer par ’léquipe de France A, a choisi son pays d’origine. Tous les joueurs qui évoluent dans les sélections de leur pays d’origine ont choisi cette option vers 25 ans en s’apercevant qu’ils ne seront jamais sélectionnés en équipe de France A. Lequel des 24 joueurs algériens aurait été appelé en sélection française ? Aucun. Aujourd’hui, on parle de Sow qui défend les couleurs du Sénégal. On oublie qu’avant d’être considéré comme un très bon joueur, Sow s’était retrouvé libre et n’intéressait que Lille ! On ne peut pas dire que l’on comptait beaucoup sur lui...

- Se voile-t-on la face ?
P.D. : Évidemment que c’est de l’hypocrisie ! C’est une manière de noyer le poisson. Aujourd’hui, un autre problème est soulevé. Dans ces discussions, la direction technique a tout à fait le droit de profiler les garçons de manière à diriger le foot vers un jeu plus chatoyant, plus léché, plus intelligent. Cela sous-entend que ce n’est pas les gros, les puissants et les grands qui pouvaient être intelligents. C’est plus que réducteur ! C’est triste d’arriver à ce constat. On a vite fait de relier ce type de joueur dont on ne peut plus à la présence des joueurs noirs dans le football national, oublions littéralement que la France de 1998 a pu compter sur des joueurs de ce gabarit-là avec Thuram, Desailly, Karembeu, Henry. On oublie surtout que le Brésil de 1970 qui reste l’une des plus belles équipes avait, à côté de Pelé, des joueurs dans ce format d’engagement; et l’une des plus équipes européennes, l’Ajax des années 1970 avec dans les buts Stuy, une armoire à glace, en défense Blankenburg et Hulshoff; au milieu, Neeskens, Haan et Mühren d’autres bulldozers. Arrêtons un peu avec ce genre d’arguments misérables.

- Le football français est-il raciste d’après vous ?
P.D. : Je veux manier les mots avec prudence. Je dis simplement que, de la même manière que la société française, le football français discrimine, c’est indiscutable. Il n’y a pas à la tête d’une société du Cac 40, ni à la tête d’un corps important de l’armée une personne issue de la diversité, qu’elle soit noire ou arabe. Il n’y en a pas non plus à la tête d’un ministère régalien, sauf quand on veut saupoudrer un peu ! Dans le foot, une fois leur carrière terminée, on ne voit pas les joueurs issus de cette diversité dans les instances ; ni dans les staffs administratifs et techniques, encore moins dans le management. Il y a quand même quelque chose qui ne va pas. Parmi ces joueurs-là, certains ont démontré une vraie capacité de réflexion, être comme leurs homologues blancs dans le milieu du foot. S’il y avait une proportion respectée comme le foot le revendique, certains dérapages n’auraient pas eu lieu. Je suis l’un des premiers à dire que Laurent Blanc n’est pas raciste, j’en suis quasiment convaincu pour connaître le garçon et avoir discuté avec lui. Ce n’est pas du tout ça le problème. Le problème, il se trouve dans un milieu où l’on peut déraper, sortir des maladresses ou des sottises. Ce qui me tue aujourd’hui, c’est ceux qui décrètent qui est raciste ou ne l’est pas. Cela me fait sourire. Arrêtons ce cinéma, cette crispation collective qui saisit le milieu du foot.
Autre idée reçue dont il faut tordre totalement le cou, celle qui avance que le foot français est le seul milieu où il y a de la diversité. évidemment quand coexistent des joueurs blancs, des Arabes et des noirs, c’est normal. Sans eux, aujourd’hui, la compétition ne serait plus du tout ce qu’elle est ! De la même manière qu’à une époque, l’industrie française avait besoin de main-d’œuvre. Celle-ci a permis d’édifier des immeubles, de développer l’industrie immobilière... Quand on n’en a plus eu besoin, on a su les mettre dans la marge. De la même manière qu’on met à la marge ces joueurs à la fin de leur carrière.

- Agent puis dirigeant de l’OM, avez-vous été confronté au racisme ?
P.D. : Pfff... Je préfère dissocier mon cas. J’ai eu cette formidable opportunité d’être président de l’OM pendant cinq ans, ce qui est un bail. Je suis presque une exception car j’ai pu diriger ce club dans des circonstances exceptionnelles. J’étais simplement une personne normale comme je l’ai toujours été. En dirigeant l’OM, je me suis aperçu que j’avais des forces et des faiblesses, que je n’avais rien d’un ovni. J’ai su me faire apprécier... Ça montre que, au départ, ce n’est pas le public qui rejette mais des préjugés. Ceux-ci tombent à partir du moment où le public s’aperçoit que ces préjugés ne tiennent pas. Je ne me suis jamais dit, c’est le noir face au blanc. Les supporters de l’OM ne m’ont jamais fait sentir ça.

- Et les dirigeants du monde du foot ?
P.D. : À partir du moment où Marseille, la première ville du foot français, a élu quelqu’un, montré son attachement à cette personne-là, cela faisait tomber tous les préjugés. Ayant été journaliste, j’avais montré que j’étais, comme disait Coluche, un mec normal. Je n’ai pas subi les assauts d’une forme de racisme. J’ai probablement suscité parfois envie, jalousie ou mesquinerie. C’est évident. L’extérieur ne m’intéressait pas.

- Laurent Blanc peut-il se lasser ? Doit-il démissionner ?
P.D. : Ce n’est pas mon propos de dire que Laurent Blanc doit démissionner pour une raison simple. Ce qui est essentiel dans cette affaire, c’est qu’elle ait été portée sur la place et qu’elle fasse prendre conscience à chacun d’une situation existante. On ne doit pas faire le procès individuel d’untel ou d’untel. Cette affaire ne vaut que parce qu’elle permet de déballer. On s’est aperçu de la frilosité du milieu du foot.

- Comment sortir de cette crise ?
P.D. : Il faut que le climat se pacifie. Une chose me paraît énorme et importante. Ne faisons pas du football une activité exemplaire, il ne peut pas l’être, dans une société qui elle-même ne l’est pas. Quand je pense France, je pense générosité, leçon au monde. Quand j’étais tout jeune, en Afrique, la France était presque le paradis terrestre. C’est elle qui doit revenir. Le football ira avec. On est obligé d’absorber les diversités. Quand vous avez Desailly, Thuram ou Zidane, les critères de sélection sont objectifs. Ce sont eux les meilleurs, on ne peut pas les laisser sur le bord de la route. Le rival va les prendre. Quand il faut choisir un directeur sportif ou un dirigeant, les lignes deviennent très floues.

Recueilli par Fabrice LAMPERTI
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Message par Ilunga »

Didier DESCHAMPS en remplacement de Laurent BLANC à la tête des Bleus?

http://www.footmercato.net/equipe-de-fr ... vire_66363





Deschamps à nouveau cité pour prendre les rênes des Bleus

©Maxppp
EdF : Boghossian et Deschamps en pole si Blanc quitte le navire ?

06/05/2011 - 08 h 45 - 13

Avec un Laurent Blanc fragilisé, personne ne sait encore si le Cévenol restera à la tête des Bleus. En coulisse, les dirigeants du football français étudieraient tout type de scénario et auraient déjà pensé à plusieurs solutions de repli.



Revenu de Merano (Italie) où il était parti pour se ressourcer et fuir le battage médiatique lié au scandale des quotas, Laurent Blanc va devoir s’expliquer aujourd’hui. Touché par les accusations de racisme dont il fait l’objet, le Cévenol n’a pas donné d’indice quant à son avenir à la tête de l’équipe de France. Sera-t-il capable de poursuivre sa mission et de qualifier les Bleus pour l’Euro 2012 ? Cèdera-t-il à la pression en rendant son tablier ?

Si nous devrions en savoir davantage sur ses intentions dans les prochaines heures, L’Équipe continue d’affirmer qu’un départ de l’ancien coach bordelais reste plus que jamais possible. Du coup, que faire si Blanc claque la porte ? Alors que la majorité du monde du football français redoute un tel scénario, le quotidien sportif indique que des pistes auraient déjà été envisagées si le sélectionneur s’en va.

Parmi les possibles successeurs de Blanc, deux noms ont pour le moment été évoqués. Le premier est celui d’Alain Boghossian. Adjoint de Blanc, le champion du monde n’aurait cependant qu’une mission d’intérim. Autre solution : l’entraîneur de l’Olympique de Marseille Didier Deschamps. Malgré un contrat courant jusqu’en 2012, DD continue d’entretenir le mystère sur son futur. Officiellement, l’OM ne souhaite pas s’en séparer, mais en coulisse, l’incapacité du club phocéen à répondre ses exigences (notamment dans le recrutement de pointures) agacerait le Bayonnais. Candidat déclaré à la succession de Raymond Domenech en 2008, Deschamps ferait sans doute figure de grand favori si jamais Blanc tirait sa révérence.

Dans le même thème :

- EdF : Laurent Blanc peut-il claquer la porte des Bleus ?

->Matthieu Margueritte
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