A lire : Ingérence impérialiste en Syrie
-
- Entraîneur
- Messages : 17941
- Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
- Contact :
Re: A lire : Ingérence impérialiste en Syrie
Des espions allemands en activité au large des côtes syriennes 19/08/2012
Des espions allemands sont stationnés au large des côtes syriennes et transmettent des informations en vue d'aider les rebelles syriens dans leur combat contre le président Bachar el-Assad, a rapporté un journal allemand dimanche.
Des agents du Service fédéral de renseignement (BND) opèrent depuis des bateaux au large de la côte syrienne, grâce à une technologie permettant d'observer les mouvements des troupes jusqu'à 600 km au coeur du pays, a précisé l'hebdomadaire Bild am Sonntag.
Ils transmettent leurs renseignements à des officiers américains et britanniques qui fournissent ensuite l'information aux rebelles.
Selon un responsable américain s'exprimant sous couvert de l'anonymat "aucun service de renseignement occidental n'a d'aussi bonnes sources en Syrie" que le BND allemand, ajoute le journal.
Un porte-parole du ministère allemand de la Défense a indiqué à l'AFP qu'il était "correct (de dire) qu'un navire (allemand) effectuait actuellement une opération dans la région qui doit durer plusieurs mois" mais il a nié le fait qu'il s'agisse d'un "navire espion", contrairement aux informations de la presse allemande.
"Nous ne donnons pas de détails opérationnels sur la mission en cours", a ajouté le porte-parole.
Les agents allemands sont également actifs dans le conflit syrien depuis la base de l'Otan dans la ville turque d'Adana, selon le Bild.
"Nous pouvons être fiers de la contribution significative que nous apportons pour faire chuter le régime d'Assad", a dit un responsable du BND au Bild.
Berlin insiste sur le fait qu'une intervention militaire n'est pas la solution pour résoudre le conflit syrien, mais le ministre de la Défense Thomas de Maizière a indiqué récemment que l'Allemagne devait fournir de l'aide autrement, en offrant un soutien humanitaire et logistique.
http://www.lorientlejour.com/category/D ... se%29.html
Des espions allemands sont stationnés au large des côtes syriennes et transmettent des informations en vue d'aider les rebelles syriens dans leur combat contre le président Bachar el-Assad, a rapporté un journal allemand dimanche.
Des agents du Service fédéral de renseignement (BND) opèrent depuis des bateaux au large de la côte syrienne, grâce à une technologie permettant d'observer les mouvements des troupes jusqu'à 600 km au coeur du pays, a précisé l'hebdomadaire Bild am Sonntag.
Ils transmettent leurs renseignements à des officiers américains et britanniques qui fournissent ensuite l'information aux rebelles.
Selon un responsable américain s'exprimant sous couvert de l'anonymat "aucun service de renseignement occidental n'a d'aussi bonnes sources en Syrie" que le BND allemand, ajoute le journal.
Un porte-parole du ministère allemand de la Défense a indiqué à l'AFP qu'il était "correct (de dire) qu'un navire (allemand) effectuait actuellement une opération dans la région qui doit durer plusieurs mois" mais il a nié le fait qu'il s'agisse d'un "navire espion", contrairement aux informations de la presse allemande.
"Nous ne donnons pas de détails opérationnels sur la mission en cours", a ajouté le porte-parole.
Les agents allemands sont également actifs dans le conflit syrien depuis la base de l'Otan dans la ville turque d'Adana, selon le Bild.
"Nous pouvons être fiers de la contribution significative que nous apportons pour faire chuter le régime d'Assad", a dit un responsable du BND au Bild.
Berlin insiste sur le fait qu'une intervention militaire n'est pas la solution pour résoudre le conflit syrien, mais le ministre de la Défense Thomas de Maizière a indiqué récemment que l'Allemagne devait fournir de l'aide autrement, en offrant un soutien humanitaire et logistique.
http://www.lorientlejour.com/category/D ... se%29.html
-
- Entraîneur
- Messages : 17941
- Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
- Contact :
Re: A lire : Ingérence impérialiste en Syrie
L'accord russo-syrien sur le pétrole presque finalisé 21/08/2012
La Syrie est sur le point de finaliser un accord avec la Russie pour y exporter sa production de pétrole brut afin de faire tourner son économie et son armée, a déclaré mardi le chef d'une délégation syrienne en visite à Moscou.
Le Vice-Premier ministre syrien chargé des Affaires économiques, Kadri Djamil, avait déjà déclaré le 3 août à la presse avoir obtenu un accord avec la Russie pour exporter son brut en échange d'essence et de gazole. (Voir )
"C'est un accord de principe qui a été trouvé au cours de notre dernière visite", a déclaré Djamil au cours d'une conférence de presse, après s'être entretenu avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
"Nous devons trouver une voie alternative. Je pense que, dans un avenir proche, nous allons achever la phase préparatoire et passer à l'accord proprement dit pour les livraisons de pétrole et de produits pétroliers", a-t-il ajouté.
Il n'a pas caché que les sanctions adoptées par les Etats-Unis et l'Union européenne, qui a interdit tout investissement des entreprises européennes dans l'industrie pétrolifère et toute importation de pétrole syriens, touchaient l'économie syrienne.
Deux délégations syriennes différentes se sont rendues à Moscou ce mois-ci afin d'y négocier une aide économique cruciale, dont un prêt, mais Kadri Djamil a dit qu'il était trop tôt pour donner des détails sur un éventuel crédit. (OLJ)
Le gouvernement syrien prône une orientation vers l'Est, a déclaré mardi à Moscou Qadri Jamil, vice-premier ministre du pays et membre de l'opposition intérieure syrienne.
"Le gouvernement syrien mise sur l'orientation stratégique vers l'Est, ce qui veut dire veut coopérer avec (…) la Russie, la Chine, l'Inde et le Venezuela, l'Est étant un concept plus politique que géographique", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au siège de RIA Novosti.
Et d'ajouter que la coopération avec ces Etats profiterait à la Syrie non seulement du point de vue économique, mais aussi politique et social.
http://fr.rian.ru/world/20120821/195745127.html
http://www.lorientlejour.com/category/D ... alise.html
La Syrie est sur le point de finaliser un accord avec la Russie pour y exporter sa production de pétrole brut afin de faire tourner son économie et son armée, a déclaré mardi le chef d'une délégation syrienne en visite à Moscou.
Le Vice-Premier ministre syrien chargé des Affaires économiques, Kadri Djamil, avait déjà déclaré le 3 août à la presse avoir obtenu un accord avec la Russie pour exporter son brut en échange d'essence et de gazole. (Voir )
"C'est un accord de principe qui a été trouvé au cours de notre dernière visite", a déclaré Djamil au cours d'une conférence de presse, après s'être entretenu avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
"Nous devons trouver une voie alternative. Je pense que, dans un avenir proche, nous allons achever la phase préparatoire et passer à l'accord proprement dit pour les livraisons de pétrole et de produits pétroliers", a-t-il ajouté.
Il n'a pas caché que les sanctions adoptées par les Etats-Unis et l'Union européenne, qui a interdit tout investissement des entreprises européennes dans l'industrie pétrolifère et toute importation de pétrole syriens, touchaient l'économie syrienne.
Deux délégations syriennes différentes se sont rendues à Moscou ce mois-ci afin d'y négocier une aide économique cruciale, dont un prêt, mais Kadri Djamil a dit qu'il était trop tôt pour donner des détails sur un éventuel crédit. (OLJ)
Le gouvernement syrien prône une orientation vers l'Est, a déclaré mardi à Moscou Qadri Jamil, vice-premier ministre du pays et membre de l'opposition intérieure syrienne.
"Le gouvernement syrien mise sur l'orientation stratégique vers l'Est, ce qui veut dire veut coopérer avec (…) la Russie, la Chine, l'Inde et le Venezuela, l'Est étant un concept plus politique que géographique", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au siège de RIA Novosti.
Et d'ajouter que la coopération avec ces Etats profiterait à la Syrie non seulement du point de vue économique, mais aussi politique et social.
http://fr.rian.ru/world/20120821/195745127.html
http://www.lorientlejour.com/category/D ... alise.html
-
- Entraîneur
- Messages : 17941
- Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
- Contact :
Re: A lire : Ingérence impérialiste en Syrie
http://www.alert2neg.com/article-yara-s ... 09819.html
Mercredi 22 août 2012
YARA SALEH, LA JOURNALISTE SYRIENNE QUI DEVOILE LE CYNISME DE LA PRESSE OCCIDENTALE
La presse française n'est plus que le bras médiatique de l'occidentalo-salafisme, cette doctrine qui se sert des barbus intégristes d'Allah pour mettre Grand et Moyen Orient à feu et à sang, y compris l'Afrique après l'assassinat barbare du Colonel Mouammar Kadhafi. On en voit les effets au Mali depuis que les complices de l'OTAN ont fait main basse sur le nord du Mali. Bref, revenons à Yara Saleh, la journaliste syrienne qui permet de mieux confondre ses pairs occidentaux, en particulier français, qui ont manifesté un silence troublant et éloquent alors qu'elle était entre les mains des preneurs d'otages qualifiés rebelles par l'occident. La journaliste syrienne a été libérée après une intervention de l'armée syrienne, elle témoigne de ce qu'elle a vu et appris; Il en ressort, on le savait déjà, que l'occident est derrière la " révolution démocratique" en Syrie. La Journaliste de la télévision privée Al-Akhbariya a rencontré Thierry Meyssan, intellectuel français, président-fondateur du Réseau Voltaire, elle témoigne sur sa captivité.Honte à vous messieurs et mesdames les journalistes de la presse française. Lire interview ICI
A2N
Thierry Meyssan : Comment vous ont-ils enlevée avec votre équipe TV ?
Yara Saleh : Nous étions allés à Al-Tal pour y faire un reportage. Je savais que c’était dangereux, mais j’espérais faire quelque chose sur les civils, ce qui leur arrivait, ce qu’ils pensaient de ces combats, comment les gens armés les traitaient. J’ai déjà été dans de tels endroits de nombreuses fois, et je sais que c’est très important du point de vue journalistique tout ce qui concerne les civils. D’abord, j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de civils dans la ville. J’en ai juste vu 7 à l’entrée, seulement 7, tous les autres étaient des combattants.
Thierry Meyssan : Combien de combattants ?
Yara Saleh : Je ne sais pas. Lorsqu’ils nous ont enlevés, ils nous en emmenés dans un centre qui était censé être une école. La construction n’était pas finie. Ils l’occupaient. Ils étaient environ 700…, 500…, 700… J’ai appris qu’ils occupaient d’autres lieux.
Thierry Meyssan : Ils étaient de la ville ou venaient-ils d’ailleurs ?
Yara Saleh : Ils étaient de différentes villes et de différentes nationalités. Oui, j’en ai entendu parler libyen. J’ai entendu parler des gens qui nous entouraient, juste hurler, crier en nous frappant. L’un d’entre eux, quant ils nous ont laissés, parlait de Saoudiens parmi eux. Je ne parvenais pas à les distinguer parce qu’ils étaient tous pareils : avec une barbe sans moustache, comme les salafistes. L’un d’entre eux était même appelé Salafi, son nom et son groupe étaient « les Salafistes ». Ils portaient tous des armes à feu, des kalachnikovs, PKC. Je ne sais pas le nom des armes, mais ils m’en ont parlé. Ils ont arrêté la voiture lorsque nous sommes entrés dans la ville. Ils ont verrouillé les portes. 6 ou 7 civils criaient : « S’il vous plaît, laissez les, laissez les partir ». Ils ont posé une arme sur la tempe d’une femme : « Stop ! c’est notre business ». Ils nous ont emmenés avec eux. Ils étaient 10 ou 15 hommes armés. D’abord, ils nous on fait descendre de la voiture. Ils nous ont frappés. Ils m’ont giflée. J’étais au sol. Ils ont ligoté les mains de mes amis. Ils ne m’ont rien fait parce que j’étais une femme non voilée. Alors ils me trouvaient dégoûtante. Ils nous ont remis dans la voiture. Ils ont mis nos visages comme ça. Moi parce que mes amis étaient sur le plancher de la voiture, entre les sièges. Ils nous ont emmenés je ne sais où. Je ne sais pas quoi. J’ai vu un immeuble pas fini. Des murs, un toit, mais rien d’autre. Pas de portes, ni de fenêtres. Ils nous ont mis dans une pièce. Il y avait au moins 100 personnes avec nous dans la pièce. Peut-être 50…, 75…, je ne sais pas.
Thierry Meyssan : C’était tous des combattants ?
Yara Saleh : Oui des combattants. Au moins 75… ou 50, je ne sais pas. Je ne sais pas combien ils étaient. Ils tabassaient mes amis. Ils m’hurlaient au visage. Ils me crachaient dessus en proférant des jurons. « D’où êtes vous ? De quelle religion êtes-vous ? ». Les premières questions étaient à propos de nos origines, de notre religion. « Soutenez-vous Bachar ? Soutenez-vous le gouvernement ? ». Toutes les questions étaient comme ça.
Thierry Meyssan : Dans une vidéo qu’ils ont faite par la suite avec vous, ils disent que des civils ont été tués par les bombardements de l’armée. Ils disent aussi qu’un membre de votre équipe, auquel ils avaient demandé de filmer, a été tué par l’armée ?
Yara Saleh : Non. D’abord, ils nous ont arrêtés et enlevés. Ils ont pris nos téléphones portables et les ont fouillés. Ils y ont trouvé une vidéo montrant un entraînement de l’armée. Ils ont dit : « Vous soutenez l’armée ! l’armée syrienne ! ». Ils l’ont pris avec le chauffeur, l’assistant cadreur qui a été tué. Ils les ont pris tous les deux. J’ai entendu les coups de feu. Le chauffeur est revenu seul. Je lui ai demandé ce qui était arrivé à Hatem. Il a dit qu’ils l’ont tué. Quant ils l’ont pris, je hurlais : « Prenez-moi et laissez-le ! c’est avec moi que vous avez un problème, c’est moi qui faisais le reportage ». Ils ne l’ont pas fait. Ils ont dit qu’ils allaient me punir, à part. Ils l’ont pris et ils l’ont tué.
Thierry Meyssan : Comment vous ont-ils traités, vous et les membres de l’équipe ?
Yara Saleh : Si mal. Je suis désolé de dire ça. L’un d’entre eux a essayé de me violer.
Thierry Meyssan : Mais ce sont des salafistes, n’est-ce-pas ?
Yara Saleh : Quant ils sont entre eux, oui. Ils prient, lisent le Coran. L’un d’entre eux était juste un garde, pour nous empêcher de fuir. Il ne priait pas quant il était seul. Quant il a cru que l’armée approchait et qu’il allait mourir, là il a prié, pas le reste du temps. C’est celui qui a essayé de me violer. Mais je ne l’ai pas laissé faire.
Thierry Meyssan : Dans le texte qu’ils ont lu, ils exigent aussi que le gouvernement retire les barrages pour que les habitants de la ville puissent rentrer.
Yara Saleh : Je connais toutes les revendications.
Thierry Meyssan : Qu’est-ce que cela signifie ?
Yara Saleh : En fait, cela veut dire qu’ils attendaient pour avoir plus d’armes, parce qu’à un moment, ils manquaient d’armes. Ils attendaient des renforts.
Thierry Meyssan : Avaient-ils des contacts à l’extérieur ?
Yara Saleh : Ils avaient l’internet par satellite.
Thierry Meyssan : S’ils avaient l’internet par satellite, ils avaient aussi le téléphone par satellite.
Yara Saleh : Je pense aussi. Mais pas là où ils nous ont mis. Dans la plupart des endroits, nous étions dans de petites pièces.
Thierry Meyssan : Ils ont reçu des ordres de l’extérieur. Y compris le texte qu’ils ont lu. Savez-vous qui leur donnait des ordres ?
Yara Saleh : Ils ont parlé d’un Conseil. Je ne sais pas quel Conseil.
Thierry Meyssan : Un Conseil ?
Yara Saleh : Oui, mais à l’extérieur. Il a dit qu’il parlait à quelqu’un, mais il n’a pas donné de vrais noms. Ils ont dit des noms comme Abu Muawya, je ne sais pas qui c’est. Mais en saoudien, il a dit qu’il parlait avec ses amis au Qatar, et en Turquie. Ils ont dit beaucoup de choses. Nous les avons entendues au talkie-walkie. Nous avons entendu beaucoup de choses et de noms.
Thierry Meyssan : Pourquoi portiez-vous ce voile sur la vidéo ?
Yara Saleh : Ils ont dit que je devais le porter. Parce que selon l’islam, je devais le porter. Juste se couvrir.
Thierry Meyssan : Voulez-vous dire que leur programme politique, c’est juste de porter un voile sur la tête ?
Yara Saleh : La principale exigence, c’était de porter un voile. Je vous ai dit qu’il y avait un cheikh et le groupe salafiste. Je devais le porter, et même couvrir mes bras. Je devais le porter, ce que j’ai fait sur la vidéo.
Thierry Meyssan : Avez-vous discuté politique avec eux ?
Yara Saleh : J’ai parlé avec beaucoup d’entre eux, mais les gens normaux, pas les chefs. Juste les hommes armés.
Thierry Meyssan : Oui, les hommes à la base. Que savaient-ils exactement ?
Yara Saleh : Ils ne savaient rien. Ils pensaient qu’avec une arme ou une kalachnikov, ils pouvaient lutter contre le régime.
Thierry Meyssan : Mais pourquoi voulaient-ils lutter contre le régime ?
Yara Saleh : Ils voulaient mourir et aller au Ganna. Ils voulaient aller au ciel. Parce que s’ils mourraient, ils iraient au ciel.
Thierry Meyssan : Mais pourquoi renverser ce régime ?
Yara Saleh : Parce que le leader est alaouite, certains ont dit cela.
Thierry Meyssan : C’est-à-dire pour des motifs religieux ?
Yara Saleh : Seulement pour certains. D’autres disaient : « Je veux me battre parce que c’est le jihad, et je veux aller au ciel ».
Thierry Meyssan : Mais qui a décidé le jihad ?
Yara Saleh : Quoi ?
Thierry Meyssan : Qui a pris la décision que c’est le jihad ?
Yara Saleh : Un cheikh.
Thierry Meyssan : Lequel ?
Yara Saleh : Je ne connais pas les noms.
D’abord, ils ne nous ont pas apporté de nourriture avant 1 ou 2h du matin. Ils nous ont apporté de quoi manger. Ce n’était pas bon et je ne pouvais pas manger parce que mon ami venait de mourir. Alors je l’ai donné à ce petit chat. Il a dormi avec moi. Il avait soif. Je lui ai donné de l’eau dans ma main et je l’ai laissé boire.
Thierry Meyssan : A la fin de l’histoire, comment l’armée vous a t-elle délivrés ?
Yara Saleh : Je pense que l’armée avait coupé leurs connexions parce qu’elle savait que nous allions être déplacés d’une ville vers une autre. Nous devions passer cette montagne. Nous marchions au milieu de petits arbres, sans habitations. Nous marchions en file indienne. J’étais près de quelqu’un qui a dit : « Quant nous serons face à face avec l’armée, je poserai mon arme sur ta tempe et je les menacerait de te tuer s’ils ne nous laissent pas partir… bla, bla, bla… parce que tu es une femme, ils seront ennuyés ». Ils nous ont emmenés. Soudain une bombe éclairante. Juste de la lumière. Sans explosion, juste de la lumière. Et des armes sur tout le long du chemin, du sommet de la montagne jusqu’en bas. J’ai vu la lumière et je me suis jetée au sol. Je suis restée ainsi jusqu’à ce que les armes se taisent. Puis une autre lumière. Mais entre temps, je m’étais déplacée, parce que j’avais vu le feu descendre depuis le sommet. Je me suis déplacée vers un petit endroit, un monticule pour être à couvert. Jusqu’à ce que ce soit fini. Ils ont essayé de m’emmener. Je n’ai pas voulu. La lumière encore. Ils se sont cachés jusqu’à ce que ce soit fini et ils se sont enfuis. Juste comme ça.
Je ne savais pas ce qui était arrivé à mes amis. Parce que je ne pouvais pas les voir. J’ai été surprise. J’étais sur un côté sur le côté de la file. Je marchais en contrebas et ce n’était pas commode. Parce que je suis une femme, j’étais sur le côté. Les fusils tiraient vers la vallée, pas vers le sommet. Ils ont pu s’échapper et je suis restée sur place. Mon ami Abdallah a fait pareil. Mais il ne pouvait pas prendre le chauffeur Hussein. Je suis restée sur place une vingtaine de minutes. Tout s’est arrêté. Aucune voix. J’ai commencé à crier : « Je suis des Actualités syriennes !Al-IkbhariyaTV ! La chaîne syrienne ! ». Ils ont répondu : « Yara ! nous savons que vous êtes ici ! nous savions que c’était dangereux, mais nous devions vous libérer. Venez ! »
Ils m’ont pris avec eux et je me suis mise à pleurer. D’abord à propos de mes amis. Ils ont dit qu’Abdullah était avec eux. Nous avons juste fait ce qui est normal, Abdullah et moi, ce qui est normal et que nous devions faire. Et c’est ce que l’armée pensait. Ils nous ont vus. Et jusqu’à ce que nous soyons au milieu, ils ont tiré derrière nous, pas en face. Nous étions saufs. Nous ne sommes pas allés en arrière. Nous sommes restés jusqu’à ce que ce soit fini. Puis nous avons été vers l’armée.
Thierry Meyssan : Selon des sources militaires, environ 200 combattants ont été tués et les autres se sont échappés, c’est cela ?
Yara Saleh : Les combattants qui ont essayé de s’échapper étaient 250 ou 300. Chaque jour, ils venaient et disaient que beaucoup d’entre eux avaient été tués. Je les ai entendu parler de 300 ou 400. Je ne sais pas. Ces chiffres ne sont pas ceux des chefs. Ils ne nous parlaient pas. Ils nous menaçaient juste. Chaque 10 minutes quelqu’un venait et nous disait : « Nous allons vous tuer ». Comme ça. 5 minutes plus tard, un autre venait et disait : « Nous allons vous libérer ».
Thierry Meyssan : Ils jouaient avec vos nerfs.
Yara Saleh : D’une très mauvaise manière. L’un disait « Je vais vous couper en morceaux et je les jetterai à manger aux chiens ». J’ai demandé à l’un d’entre eux. Que se passera t-il si le gouvernement ou l’armée acceptent toutes vos exigences ? Ils ont répondu : « Nous te garderons avec nous, pour demander plus ». Ils ont dit ça, qu’ils demanderaient plus.
Thierry Meyssan : Avez-vous quelque chose à dire à tous ces gens qui ont essayé de vous aider depuis l’Europe ?
Yara Saleh : Je veux vous dire merci beaucoup. Je suis finalement libre. Bien sûr l’armée syrienne, ce sont mes héros, mais vous aussi. Merci beaucoup. Je sais que grâce à votre action et à vos prières, je suis libre. Je ne souhaite à personne au monde une telle expérience. C’était si mauvais. Le soleil m’a manqué. Mes parents m’ont manqué. Chacun m’a manqué. Finalement je suis libre. Dieu merci. Spécialement pour les jeunes femmes, j’espère que vous ne serez jamais dans une telle situation.
Thierry Meyssan : Merci Yara.
Mercredi 22 août 2012
YARA SALEH, LA JOURNALISTE SYRIENNE QUI DEVOILE LE CYNISME DE LA PRESSE OCCIDENTALE
La presse française n'est plus que le bras médiatique de l'occidentalo-salafisme, cette doctrine qui se sert des barbus intégristes d'Allah pour mettre Grand et Moyen Orient à feu et à sang, y compris l'Afrique après l'assassinat barbare du Colonel Mouammar Kadhafi. On en voit les effets au Mali depuis que les complices de l'OTAN ont fait main basse sur le nord du Mali. Bref, revenons à Yara Saleh, la journaliste syrienne qui permet de mieux confondre ses pairs occidentaux, en particulier français, qui ont manifesté un silence troublant et éloquent alors qu'elle était entre les mains des preneurs d'otages qualifiés rebelles par l'occident. La journaliste syrienne a été libérée après une intervention de l'armée syrienne, elle témoigne de ce qu'elle a vu et appris; Il en ressort, on le savait déjà, que l'occident est derrière la " révolution démocratique" en Syrie. La Journaliste de la télévision privée Al-Akhbariya a rencontré Thierry Meyssan, intellectuel français, président-fondateur du Réseau Voltaire, elle témoigne sur sa captivité.Honte à vous messieurs et mesdames les journalistes de la presse française. Lire interview ICI
A2N
Thierry Meyssan : Comment vous ont-ils enlevée avec votre équipe TV ?
Yara Saleh : Nous étions allés à Al-Tal pour y faire un reportage. Je savais que c’était dangereux, mais j’espérais faire quelque chose sur les civils, ce qui leur arrivait, ce qu’ils pensaient de ces combats, comment les gens armés les traitaient. J’ai déjà été dans de tels endroits de nombreuses fois, et je sais que c’est très important du point de vue journalistique tout ce qui concerne les civils. D’abord, j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de civils dans la ville. J’en ai juste vu 7 à l’entrée, seulement 7, tous les autres étaient des combattants.
Thierry Meyssan : Combien de combattants ?
Yara Saleh : Je ne sais pas. Lorsqu’ils nous ont enlevés, ils nous en emmenés dans un centre qui était censé être une école. La construction n’était pas finie. Ils l’occupaient. Ils étaient environ 700…, 500…, 700… J’ai appris qu’ils occupaient d’autres lieux.
Thierry Meyssan : Ils étaient de la ville ou venaient-ils d’ailleurs ?
Yara Saleh : Ils étaient de différentes villes et de différentes nationalités. Oui, j’en ai entendu parler libyen. J’ai entendu parler des gens qui nous entouraient, juste hurler, crier en nous frappant. L’un d’entre eux, quant ils nous ont laissés, parlait de Saoudiens parmi eux. Je ne parvenais pas à les distinguer parce qu’ils étaient tous pareils : avec une barbe sans moustache, comme les salafistes. L’un d’entre eux était même appelé Salafi, son nom et son groupe étaient « les Salafistes ». Ils portaient tous des armes à feu, des kalachnikovs, PKC. Je ne sais pas le nom des armes, mais ils m’en ont parlé. Ils ont arrêté la voiture lorsque nous sommes entrés dans la ville. Ils ont verrouillé les portes. 6 ou 7 civils criaient : « S’il vous plaît, laissez les, laissez les partir ». Ils ont posé une arme sur la tempe d’une femme : « Stop ! c’est notre business ». Ils nous ont emmenés avec eux. Ils étaient 10 ou 15 hommes armés. D’abord, ils nous on fait descendre de la voiture. Ils nous ont frappés. Ils m’ont giflée. J’étais au sol. Ils ont ligoté les mains de mes amis. Ils ne m’ont rien fait parce que j’étais une femme non voilée. Alors ils me trouvaient dégoûtante. Ils nous ont remis dans la voiture. Ils ont mis nos visages comme ça. Moi parce que mes amis étaient sur le plancher de la voiture, entre les sièges. Ils nous ont emmenés je ne sais où. Je ne sais pas quoi. J’ai vu un immeuble pas fini. Des murs, un toit, mais rien d’autre. Pas de portes, ni de fenêtres. Ils nous ont mis dans une pièce. Il y avait au moins 100 personnes avec nous dans la pièce. Peut-être 50…, 75…, je ne sais pas.
Thierry Meyssan : C’était tous des combattants ?
Yara Saleh : Oui des combattants. Au moins 75… ou 50, je ne sais pas. Je ne sais pas combien ils étaient. Ils tabassaient mes amis. Ils m’hurlaient au visage. Ils me crachaient dessus en proférant des jurons. « D’où êtes vous ? De quelle religion êtes-vous ? ». Les premières questions étaient à propos de nos origines, de notre religion. « Soutenez-vous Bachar ? Soutenez-vous le gouvernement ? ». Toutes les questions étaient comme ça.
Thierry Meyssan : Dans une vidéo qu’ils ont faite par la suite avec vous, ils disent que des civils ont été tués par les bombardements de l’armée. Ils disent aussi qu’un membre de votre équipe, auquel ils avaient demandé de filmer, a été tué par l’armée ?
Yara Saleh : Non. D’abord, ils nous ont arrêtés et enlevés. Ils ont pris nos téléphones portables et les ont fouillés. Ils y ont trouvé une vidéo montrant un entraînement de l’armée. Ils ont dit : « Vous soutenez l’armée ! l’armée syrienne ! ». Ils l’ont pris avec le chauffeur, l’assistant cadreur qui a été tué. Ils les ont pris tous les deux. J’ai entendu les coups de feu. Le chauffeur est revenu seul. Je lui ai demandé ce qui était arrivé à Hatem. Il a dit qu’ils l’ont tué. Quant ils l’ont pris, je hurlais : « Prenez-moi et laissez-le ! c’est avec moi que vous avez un problème, c’est moi qui faisais le reportage ». Ils ne l’ont pas fait. Ils ont dit qu’ils allaient me punir, à part. Ils l’ont pris et ils l’ont tué.
Thierry Meyssan : Comment vous ont-ils traités, vous et les membres de l’équipe ?
Yara Saleh : Si mal. Je suis désolé de dire ça. L’un d’entre eux a essayé de me violer.
Thierry Meyssan : Mais ce sont des salafistes, n’est-ce-pas ?
Yara Saleh : Quant ils sont entre eux, oui. Ils prient, lisent le Coran. L’un d’entre eux était juste un garde, pour nous empêcher de fuir. Il ne priait pas quant il était seul. Quant il a cru que l’armée approchait et qu’il allait mourir, là il a prié, pas le reste du temps. C’est celui qui a essayé de me violer. Mais je ne l’ai pas laissé faire.
Thierry Meyssan : Dans le texte qu’ils ont lu, ils exigent aussi que le gouvernement retire les barrages pour que les habitants de la ville puissent rentrer.
Yara Saleh : Je connais toutes les revendications.
Thierry Meyssan : Qu’est-ce que cela signifie ?
Yara Saleh : En fait, cela veut dire qu’ils attendaient pour avoir plus d’armes, parce qu’à un moment, ils manquaient d’armes. Ils attendaient des renforts.
Thierry Meyssan : Avaient-ils des contacts à l’extérieur ?
Yara Saleh : Ils avaient l’internet par satellite.
Thierry Meyssan : S’ils avaient l’internet par satellite, ils avaient aussi le téléphone par satellite.
Yara Saleh : Je pense aussi. Mais pas là où ils nous ont mis. Dans la plupart des endroits, nous étions dans de petites pièces.
Thierry Meyssan : Ils ont reçu des ordres de l’extérieur. Y compris le texte qu’ils ont lu. Savez-vous qui leur donnait des ordres ?
Yara Saleh : Ils ont parlé d’un Conseil. Je ne sais pas quel Conseil.
Thierry Meyssan : Un Conseil ?
Yara Saleh : Oui, mais à l’extérieur. Il a dit qu’il parlait à quelqu’un, mais il n’a pas donné de vrais noms. Ils ont dit des noms comme Abu Muawya, je ne sais pas qui c’est. Mais en saoudien, il a dit qu’il parlait avec ses amis au Qatar, et en Turquie. Ils ont dit beaucoup de choses. Nous les avons entendues au talkie-walkie. Nous avons entendu beaucoup de choses et de noms.
Thierry Meyssan : Pourquoi portiez-vous ce voile sur la vidéo ?
Yara Saleh : Ils ont dit que je devais le porter. Parce que selon l’islam, je devais le porter. Juste se couvrir.
Thierry Meyssan : Voulez-vous dire que leur programme politique, c’est juste de porter un voile sur la tête ?
Yara Saleh : La principale exigence, c’était de porter un voile. Je vous ai dit qu’il y avait un cheikh et le groupe salafiste. Je devais le porter, et même couvrir mes bras. Je devais le porter, ce que j’ai fait sur la vidéo.
Thierry Meyssan : Avez-vous discuté politique avec eux ?
Yara Saleh : J’ai parlé avec beaucoup d’entre eux, mais les gens normaux, pas les chefs. Juste les hommes armés.
Thierry Meyssan : Oui, les hommes à la base. Que savaient-ils exactement ?
Yara Saleh : Ils ne savaient rien. Ils pensaient qu’avec une arme ou une kalachnikov, ils pouvaient lutter contre le régime.
Thierry Meyssan : Mais pourquoi voulaient-ils lutter contre le régime ?
Yara Saleh : Ils voulaient mourir et aller au Ganna. Ils voulaient aller au ciel. Parce que s’ils mourraient, ils iraient au ciel.
Thierry Meyssan : Mais pourquoi renverser ce régime ?
Yara Saleh : Parce que le leader est alaouite, certains ont dit cela.
Thierry Meyssan : C’est-à-dire pour des motifs religieux ?
Yara Saleh : Seulement pour certains. D’autres disaient : « Je veux me battre parce que c’est le jihad, et je veux aller au ciel ».
Thierry Meyssan : Mais qui a décidé le jihad ?
Yara Saleh : Quoi ?
Thierry Meyssan : Qui a pris la décision que c’est le jihad ?
Yara Saleh : Un cheikh.
Thierry Meyssan : Lequel ?
Yara Saleh : Je ne connais pas les noms.
D’abord, ils ne nous ont pas apporté de nourriture avant 1 ou 2h du matin. Ils nous ont apporté de quoi manger. Ce n’était pas bon et je ne pouvais pas manger parce que mon ami venait de mourir. Alors je l’ai donné à ce petit chat. Il a dormi avec moi. Il avait soif. Je lui ai donné de l’eau dans ma main et je l’ai laissé boire.
Thierry Meyssan : A la fin de l’histoire, comment l’armée vous a t-elle délivrés ?
Yara Saleh : Je pense que l’armée avait coupé leurs connexions parce qu’elle savait que nous allions être déplacés d’une ville vers une autre. Nous devions passer cette montagne. Nous marchions au milieu de petits arbres, sans habitations. Nous marchions en file indienne. J’étais près de quelqu’un qui a dit : « Quant nous serons face à face avec l’armée, je poserai mon arme sur ta tempe et je les menacerait de te tuer s’ils ne nous laissent pas partir… bla, bla, bla… parce que tu es une femme, ils seront ennuyés ». Ils nous ont emmenés. Soudain une bombe éclairante. Juste de la lumière. Sans explosion, juste de la lumière. Et des armes sur tout le long du chemin, du sommet de la montagne jusqu’en bas. J’ai vu la lumière et je me suis jetée au sol. Je suis restée ainsi jusqu’à ce que les armes se taisent. Puis une autre lumière. Mais entre temps, je m’étais déplacée, parce que j’avais vu le feu descendre depuis le sommet. Je me suis déplacée vers un petit endroit, un monticule pour être à couvert. Jusqu’à ce que ce soit fini. Ils ont essayé de m’emmener. Je n’ai pas voulu. La lumière encore. Ils se sont cachés jusqu’à ce que ce soit fini et ils se sont enfuis. Juste comme ça.
Je ne savais pas ce qui était arrivé à mes amis. Parce que je ne pouvais pas les voir. J’ai été surprise. J’étais sur un côté sur le côté de la file. Je marchais en contrebas et ce n’était pas commode. Parce que je suis une femme, j’étais sur le côté. Les fusils tiraient vers la vallée, pas vers le sommet. Ils ont pu s’échapper et je suis restée sur place. Mon ami Abdallah a fait pareil. Mais il ne pouvait pas prendre le chauffeur Hussein. Je suis restée sur place une vingtaine de minutes. Tout s’est arrêté. Aucune voix. J’ai commencé à crier : « Je suis des Actualités syriennes !Al-IkbhariyaTV ! La chaîne syrienne ! ». Ils ont répondu : « Yara ! nous savons que vous êtes ici ! nous savions que c’était dangereux, mais nous devions vous libérer. Venez ! »
Ils m’ont pris avec eux et je me suis mise à pleurer. D’abord à propos de mes amis. Ils ont dit qu’Abdullah était avec eux. Nous avons juste fait ce qui est normal, Abdullah et moi, ce qui est normal et que nous devions faire. Et c’est ce que l’armée pensait. Ils nous ont vus. Et jusqu’à ce que nous soyons au milieu, ils ont tiré derrière nous, pas en face. Nous étions saufs. Nous ne sommes pas allés en arrière. Nous sommes restés jusqu’à ce que ce soit fini. Puis nous avons été vers l’armée.
Thierry Meyssan : Selon des sources militaires, environ 200 combattants ont été tués et les autres se sont échappés, c’est cela ?
Yara Saleh : Les combattants qui ont essayé de s’échapper étaient 250 ou 300. Chaque jour, ils venaient et disaient que beaucoup d’entre eux avaient été tués. Je les ai entendu parler de 300 ou 400. Je ne sais pas. Ces chiffres ne sont pas ceux des chefs. Ils ne nous parlaient pas. Ils nous menaçaient juste. Chaque 10 minutes quelqu’un venait et nous disait : « Nous allons vous tuer ». Comme ça. 5 minutes plus tard, un autre venait et disait : « Nous allons vous libérer ».
Thierry Meyssan : Ils jouaient avec vos nerfs.
Yara Saleh : D’une très mauvaise manière. L’un disait « Je vais vous couper en morceaux et je les jetterai à manger aux chiens ». J’ai demandé à l’un d’entre eux. Que se passera t-il si le gouvernement ou l’armée acceptent toutes vos exigences ? Ils ont répondu : « Nous te garderons avec nous, pour demander plus ». Ils ont dit ça, qu’ils demanderaient plus.
Thierry Meyssan : Avez-vous quelque chose à dire à tous ces gens qui ont essayé de vous aider depuis l’Europe ?
Yara Saleh : Je veux vous dire merci beaucoup. Je suis finalement libre. Bien sûr l’armée syrienne, ce sont mes héros, mais vous aussi. Merci beaucoup. Je sais que grâce à votre action et à vos prières, je suis libre. Je ne souhaite à personne au monde une telle expérience. C’était si mauvais. Le soleil m’a manqué. Mes parents m’ont manqué. Chacun m’a manqué. Finalement je suis libre. Dieu merci. Spécialement pour les jeunes femmes, j’espère que vous ne serez jamais dans une telle situation.
Thierry Meyssan : Merci Yara.
-
- Entraîneur
- Messages : 17941
- Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
- Contact :
Re: A lire : Ingérence impérialiste en Syrie
Les troupes syriennes mènent des combats à Alep 23/08/2012
Les troupes gouvernementales approchent de la libération de la deuxième ville du pays, Alep, qui sera bientôt nettoyée des éléments rebelles. Elles recourent de plus en plus souvent à l'aviation pour combattre les détachements de l'opposition armée se déplaçant au secours des rebelles entourés à Alep.
L'aviation devient l'unique moyen de réprimer les émeutes dans les provinces éloignées. C'est notamment le cas de la province orientale de Dei ez-Zor où sont concentrés les principaux gisements du pétrole et du gaz en Syrie. Là-bas le gouvernement contrôle moins de 50 % du territoire. Les militaires syriens continuent à mener des opérations de nettoyage dans le sud de la capitale, Damas.
french.ruvr.ru
Les troupes gouvernementales approchent de la libération de la deuxième ville du pays, Alep, qui sera bientôt nettoyée des éléments rebelles. Elles recourent de plus en plus souvent à l'aviation pour combattre les détachements de l'opposition armée se déplaçant au secours des rebelles entourés à Alep.
L'aviation devient l'unique moyen de réprimer les émeutes dans les provinces éloignées. C'est notamment le cas de la province orientale de Dei ez-Zor où sont concentrés les principaux gisements du pétrole et du gaz en Syrie. Là-bas le gouvernement contrôle moins de 50 % du territoire. Les militaires syriens continuent à mener des opérations de nettoyage dans le sud de la capitale, Damas.
french.ruvr.ru
-
- Entraîneur
- Messages : 17941
- Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
- Contact :
Re: A lire : Ingérence impérialiste en Syrie
Alep / la joie de la population d'Alep qui embrasse son armée la remerciant pour son travail.
http://www.youtube.com/watch?v=Q1RQ2pC2hMo
http://www.youtube.com/watch?v=Q1RQ2pC2hMo
-
- Entraîneur
- Messages : 17941
- Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
- Contact :
Re: A lire : Ingérence impérialiste en Syrie
http://www.reopen911.info/News/2012/08/ ... in-chouet/
Analyse de la situation en Syrie, par Alain Chouet
23 août, 2012 by GeantVert
Voici l’avis très à contre-courant d’un spécialiste français du Moyen-Orient, Alain Chouet, qui s’était déjà distingué début 2010 lors d’une audition au Sénat français, en démontant publiquement toute la propagande faite autour des risques terroristes représentés par al-Qaïda et l’exploitation qui en est faite par les uns et par les autres. M. Chouet nous dévoile ici l’histoire complexe des conflits internes en Syrie, souvent d’ordre religieux, qui ont secoué ce pays au XXe siècle et avant, et nous fait part de ses doutes quant à la stratégie occidentale atlantiste inspirée par les néo-conservateurs visant à privilégier l’islamisme radical préconisé par le Qatar et l’Arabie Saoudite en armant et en finançant des rebelles largement infiltrés par les cellules de ce qu’on appelle "al-Qaïda".
Une analyse remarquable mais qui, de notre point de vue, reste inachevée. En effet, comment un expert de cette trempe peut-il passer par dessus les attentats du 11-Septembre, en acceptant le fait que l’organisation al-Qaïda, qu’il semble bien connaître, et qui a de fait été créée et financée par les Etats-Unis dans les années 1990, soit redevenue notre alliée, hier en Libye, et aujourd’hui en Syrie alors qu’entretemps… elle serait la seule responsable des attentats du 11-Septembre, et donc du déluge de feu lancé en représailles sur l’Afghanistan, mais aussi sur l’Irak par l’administration Bush qui amalgama Saddam Hussein à cette organisation en principe criminelle… Une organisation dont Obama aurait – soi-disant – fait exécuter le chef suprême à la date anniversaire de la fin officielle de l’opération de Bush en Irak, violant l’espace aérien pakistanais. Une sorte de "Parenthèse enchantée" en somme. Convenez que les relations qu’entretiennent à la fois la ligue internationale des néo-conservateurs occidentaux et leurs obligés vénaux du Golfe avec l’organisation terroriste al-Qaïda ont de quoi susciter beaucoup plus de questions que celles que soulève M. Chouet.
Une vision plus large de la véritable nature d’al-Qaïda serait donc la bienvenue dans cette contribution d’expert, par ailleurs très documentée et qui éclaire d’un jour bien sombre cette crise syrienne, et surtout la pathétique propagande des autorités et des médias français.
Alain Chouet, ex-directeur du Service de renseignement de sécurité à la DGSE
Analyse de la situation en Syrie, par Alain Chouet paru sur Les-Crises.fr, le 14 août 2012
Invité de l’Association Régionale Nice Côte d’Azur de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) le 27 juin 2012, Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au delà de l’Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, livre ici une vision intéressante et décapante.
* * *
Alain Chouet a été Diplomate et agent de renseignement français, Secrétaire d’ambassade à Beyrouth (1974-76), puis à Damas (1976-79). Il a également été Directeur du Service de renseignement de sécurité à la Direction générale de la Sécurité extérieure de 2000 à 2002. Le "Service de renseignement de sécurité" est la branche antiterroriste de la DGSE.
Les pires conjectures formulées au premier semestre 2011 concernant les mouvements de révolte arabes deviennent aujourd’hui réalité. Je les avais largement exposées dans divers ouvrages et revues à contre courant d’une opinion occidentale généralement enthousiaste et surtout naïve. Car il fallait tout de même être naïf pour croire que, dans des pays soumis depuis un demi-siècle à des dictatures qui avaient éliminé toute forme d’opposition libérale et pluraliste, la démocratie et la liberté allaient jaillir comme le génie de la lampe par la seule vertu d’un Internet auquel n’a accès qu’une infime minorité de privilégiés de ces sociétés.
Une fois passé le bouillonnement libertaire et l’agitation des adeptes de Facebook, il a bien fallu se rendre à l’évidence. Le pouvoir est tombé dans les mains des seules forces politiques structurées qui avaient survécu aux dictatures nationalistes parce que soutenues financièrement par les pétromonarchies théocratiques dont elles partagent les valeurs et politiquement par les Occidentaux parce qu’elles constituaient un bouclier contre l’influence du bloc de l’Est : les forces religieuses fondamentalistes. Et le « printemps arabe » n’a mis que six mois à se transformer en « hiver islamiste ».
En Tunisie et en Égypte, les partis islamistes, Frères musulmans et extrémistes salafistes se partagent de confortables majorités dans les Parlements issus des révoltes populaires. Ils cogèrent la situation avec les commandements militaires dont ils sont bien contraints de respecter le rôle d’acteurs économiques dominants mais s’éloignent insidieusement des revendications populaires qui les ont amenés au pouvoir. Constants dans leur pratique du double langage, ils font exactement le contraire de ce qu’ils proclament. En, Égypte, après avoir affirmé sur la Place Tahrir au printemps 2011 qu’ils n’aspiraient nullement au pouvoir, ils revendiquent aujourd’hui la présidence de la République, la majorité parlementaire et l’intégralité du pouvoir politique.
En Tunisie, et après avoir officiellement renoncé à inclure la chari’a dans la constitution, ils organisent dans les provinces et les villes de moyenne importance, loin de l’attention des médias occidentaux, des comités de vigilance religieux pour faire appliquer des règlements inspirés de la chari’a. Ce mouvement gagne progressivement les villes de plus grande importance et même les capitales où se multiplient les mesures d’interdiction en tous genres, la censure des spectacles et de la presse, la mise sous le boisseau des libertés fondamentales et, bien sûr, des droits des femmes et des minorités non sunnites.
Et ces forces politiques réactionnaires n’ont rien à craindre des prochaines échéances électorales. Largement financées par l’Arabie et le Qatar pour lesquels elles constituent un gage de soumission dans le monde arabe, elles ont tous les moyens d’acheter les consciences et de se constituer la clientèle qui perpétuera leur domination face à un paysage politique démocratique morcelé, sans moyens, dont il sera facile de dénoncer l’inspiration étrangère et donc impie.
La Libye et le Yémen ont sombré dans la confusion. Après que les forces de l’OTAN, outrepassant largement le mandat qui leur avait été confié par l’ONU, ont détruit le régime du peu recommandable Colonel Kadhafi, le pays se retrouve livré aux appétits de bandes et tribus rivales bien décidées à défendre par les armes leur pré carré local et leur accès à la rente. L’éphémère « Conseil National de transition » porté aux nues par l’ineffable Bernard Henri Lévy est en train de se dissoudre sous les coups de boutoir de chefs de gangs islamistes, dont plusieurs anciens adeptes d’Al-Qaïda, soutenus et financés par le Qatar qui entend bien avoir son mot à dire dans tout règlement de la question et prendre sa part dans l’exploitation des ressources du pays en hydrocarbures.
Au Yémen, le départ sans gloire du Président Ali Abdallah Saleh rouvre la porte aux forces centrifuges qui n’ont pas cessé d’agiter ce pays dont l’unité proclamée en 1990 entre le nord et le sud n’a jamais été bien digérée, surtout par l’Arabie Séoudite qui s’inquiétait des foucades de ce turbulent voisin et n’a eu de cesse d’y alimenter la subversion fondamentaliste. Aujourd’hui, les chefs de tribus sunnites du sud et de l’est du pays, dont certains se réclament d’Al-Qaïda et tous du salafisme, entretiennent un désordre sans fin aux portes de la capitale, Sana’a, fief d’une classe politique traditionnelle zaydite – branche dissidente du chi’isme – insupportable pour la légitimité de la famille séoudienne.
Seul le régime syrien résiste à ce mouvement généralisé d’islamisation au prix d’une incompréhension généralisée et de l’opprobre internationale. Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.
Je me rends régulièrement en Syrie depuis 1966 et y ai résidé pendant plusieurs années. Je ne prétends pas connaître intimement ce pays mais je pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui en reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours. Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme…
Leur histoire explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être dans quatre siècle d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal, de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite, ils ont été créés sous la houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943, et, dès l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des années 50, et ensuite par des experts du KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez eux le sens de la douceur, de la tolérance et du respect humain.
Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c’est un régime autoritaire, brutal et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la région.
Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en 1966, le pays était encore politiquement dominé par sa majorité musulmane sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois sunnites achetaient encore – parfois par contrat notarié – des jeunes gens et de jeunes filles de la communauté alaouite dont ils faisaient de véritables esclaves à vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à tout faire pour les filles. Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Je vous en donne ici une description rapide et schématique qui ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque pour en faire un exposé exhaustif.
Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme, ils pratiquent une sorte de syncrétisme mystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le nom d’Alaouites – c’est à dire de partisans d’Ali, le gendre du prophète – quand ils veulent qu’on les prenne pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils sont aussi éloignés de l’Islam que peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.
Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes révélées, il n’y a pas pire crime que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leur tortionnaires.
Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres, c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.
Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées – Chrétiens et Druzes – qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Il s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces minorités – et en particulier à la sienne – le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la description détaillée dans un article paru il y maintenant près de vingt ans.
Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde arabe, son successeur se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie, Druzes, Chi’ites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs frères d’Irak et des Coptes d’Égypte. Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que « si l’on n’intervient pas en Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La guerre civile, le pays est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est introduit dans l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait le tri des élèves officiers sunnites et des alaouites et a massacré 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn Taymiyya. Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama – fief de la confrérie – que l’oncle de l’actuel président a méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20.000 morts. Mais les violences intercommunautaires n’ont jamais cessé depuis, même si le régime a tout fait pour les dissimuler.
Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afro-américains de revenir au statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre une telle perspective.
Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à l’opposition. Mais pas à n’importe quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui s’accommodent mal de l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture politique. Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en échange d’un renoncement à des revendications de réformes libérales parfaitement justifiées. Mais ceux-là, sont trop dispersés, sans moyens et sans soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les médias occidentaux car, en majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en Libye.
Si vous vous informez sur la Syrie par les médias écrits et audiovisuels, en particulier en France, vous n’aurez pas manqué de constater que toutes les informations concernant la situation sont sourcées « Observatoire syrien des droits de l’homme » (OSDH) ou plus laconiquement « ONG », ce qui revient au même, l’ONG en question étant toujours l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme, c’est une dénomination qui sonne bien aux oreilles occidentales dont il est devenu la source d’information privilégiée voire unique. Il n’a pourtant rien à voir avec la respectable Ligue internationale des droits de l’homme. C’est en fait une émanation de l’Association des Frères musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont été autrefois condamnés pour activisme violent, en particulier son fondateur et premier Président, Monsieur Ryadh el-Maleh. L’Osdh s’est installé à la fin des années 80 à Londres sous la houlette bienveillante des services anglo-saxons et fonctionne en quasi-totalité sur fonds séoudiens et maintenant qataris.
Je ne prétends nullement que les informations émanant de l’OSDH soient fausses, mais, compte tenu de la genèse et de l’orientation partisane de cet organisme, je suis tout de même surpris que les médias occidentaux et en particulier français l’utilisent comme source unique sans jamais chercher à recouper ce qui en émane. Second favori des médias et des politiques occidentaux, le Conseil National Syrien, créé en 2011 à Istanbul sur le modèle du CNT libyen et à l’initiative non de l’État turc mais du parti islamiste AKP. Censé fédérer toutes les forces d’opposition au régime, le CNS a rapidement annoncé la couleur. Au sens propre du terme…. Le drapeau national syrien est composé de trois bandes horizontales. L’une de couleur noire qui était la couleur de la dynastie des Abbassides qui a régné sur le monde arabe du 9è au 13è siècle. L’autre de couleur blanche pour rappeler la dynastie des Omeyyades qui a régné au 7è et 8è siècle. Enfin, la troisième, de couleur rouge, censée représenter les aspirations socialisantes du régime. Dès sa création, le CNS a remplacé la bande rouge par la bande verte de l’islamisme comme vous pouvez le constater lors des manifestations anti-régime où l’on entend plutôt hurler « Allahou akbar ! » que des slogans démocratiques.
Cela dit, la place prédominante faite aux Frères musulmans au sein du CNS par l’AKP turc et le Département d’État américain a fini par exaspérer à peu près tout le monde. La Syrie n’est pas la Libye et les minorités qui représentent un bon quart de la population entendent avoir leur mot à dire, même au sein de l’opposition. Lors d’une visite d’une délégation d’opposants kurdes syriens à Washington en avril dernier, les choses se sont très mal passées. Les Kurdes sont musulmans sunnites mais pas Arabes. Et en tant que non-arabes, ils sont voués à un statut d’infériorité par les Frères. Venus se plaindre auprès du Département d’État de leur marginalisation au sein du CNS, ils se sont entendus répondre qu’ils devaient se soumettre à l’autorité des Frères ou se débrouiller tout seuls. Rentrés à Istanbul très fâchés, ils se sont joints à d’autres opposants minoritaires pour démettre le président du CNS, Bourhan Ghalioun, totalement inféodé aux Frères, et le remplacer par un Kurde, Abdelbassett Saïda qui fera ce qu’il pourra – c’est à dire pas grand chose – pour ne perdre ni l’hospitalité des islamistes turcs, ni l’appui politique des néo-conservateurs Américains, ni, surtout, l’appui financier des Séoudiens et des Qataris.
Tout cela fait désordre, bien sûr, mais est surtout révélateur de l’orientation que les États islamistes appuyés par les néo-conservateurs américains entendent donner aux mouvements de contestation dans le monde arabe.
Ce ne sont évidemment pas ces constatations qui vont rassurer les minorités de Syrie et les inciter à la conciliation ou à la retenue. Les minorités de Syrie – en particulier, les Alaouites qui sont en possession des appareils de contrainte de l’État – sont des minorités inquiètes pour leur survie qu’elles défendront par la violence. Faire sortir le président syrien du jeu peut à la rigueur avoir une portée symbolique mais ne changera rien au problème. Ce n’est pas lui qui est visé, ce n’est pas lui qui est en cause, c’est l’ensemble de sa communauté qui se montrera encore plus violente et agressive si elle perd ses repères et ses chefs. Plus le temps passe, plus la communauté internationale entendra exercer des pressions sur les minorités menacées, plus les choses empireront sur le modèle de la guerre civile libanaise qui a ensanglanté ce pays de 1975 à 1990.
Il aurait peut être été possible à la communauté internationale de changer la donne il y a un an en exigeant du pouvoir syrien des réformes libérales en échange d’une protection internationale assurée aux minorités menacées. Et puisque l’Arabie et la Qatar – deux monarchies théocratiques se réclamant du wahhabisme – sont théoriquement nos amies et nos alliées, nous aurions pu leur demander de déclarer la fatwa d’Ibn Taymiyyah obsolète, nulle et non avenue afin de calmer le jeu. Il n’en a rien été. À ces minorités syriennes menacées, l’Occident, France en tête, n’a opposé que la condamnation sans appel et l’anathème parfois hystérique tout en provoquant partout – politiquement et parfois militairement – l’accession des intégristes islamistes au pouvoir et la suprématie des États théocratiques soutenant le salafisme politique.
Débarrassés des ténors sans doute peu vertueux du nationalisme arabe, de Saddam Hussein, de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi, à l’abri des critiques de l’Irak, de l’Algérie et de la Syrie englués dans leurs conflits internes, les théocraties pétrolières n’ont eu aucun mal à prendre avec leurs pétrodollars le contrôle de la Ligue Arabe et d’en faire un instrument de pression sur la communauté internationale et l’ONU en faveur des mouvements politiques fondamentalistes qui confortent leur légitimité et les mettent à l’abri de toute forme de contestation démocratique.
Que les monarchies réactionnaires défendent leurs intérêts et que les forces politiques fondamentalistes cherchent à s’emparer d’un pouvoir qu’elles guignent depuis près d’un siècle n’a rien de particulièrement surprenant. Plus étrange apparaît en revanche l’empressement des Occidentaux à favoriser partout les entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures auxquelles elles se substituent et à vouer aux gémonies ceux qui leur résistent.
Prompt à condamner l’islamisme chez lui, l’Occident se retrouve à en encourager les manœuvres dans le monde arabe et musulman. La France, qui n’a pas hésité à engager toute sa force militaire pour éliminer Kadhafi au profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en faire autant avec Bashar el-Assad, assiste, l’arme au pied, au dépeçage du Mali par des hordes criminelles qui se disent islamistes parce que leurs rivaux politiques ne le sont pas.
De même les médias et les politiques occidentaux ont assisté sans broncher à la répression sanglante par les chars séoudiens et émiratis des contestataires du Bahreïn, pays à majorité chiite gouverné par un autocrate réactionnaire sunnite. De même les massacres répétés de Chrétiens nigérians par les milices du Boko Haram ne suscitent guère l’intérêt des médias et encore moins la condamnation par nos politiques. Quant à l’enlèvement et la séquestration durable de quatre membres de la Cour Pénale Internationale par des « révolutionnaires » libyens, elle est traitée en mode mineur et passe à peu près inaperçue dans nos médias dont on imagine l’indignation explosive si cet enlèvement avait été le fait des autorités syriennes, algériennes ou de tel autre pays non encore « rentré dans le rang » des « démocratures », ces dictatures islamistes sorties des urnes.
À défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous interroger sur cette curieuse schizophrénie de nos politiques et nos médias. L’avenir dira si notre fascination infantile pour le néo-populisme véhiculé par Internet et si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d’une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri.
Alain Chouet
Analyse de la situation en Syrie, par Alain Chouet
23 août, 2012 by GeantVert
Voici l’avis très à contre-courant d’un spécialiste français du Moyen-Orient, Alain Chouet, qui s’était déjà distingué début 2010 lors d’une audition au Sénat français, en démontant publiquement toute la propagande faite autour des risques terroristes représentés par al-Qaïda et l’exploitation qui en est faite par les uns et par les autres. M. Chouet nous dévoile ici l’histoire complexe des conflits internes en Syrie, souvent d’ordre religieux, qui ont secoué ce pays au XXe siècle et avant, et nous fait part de ses doutes quant à la stratégie occidentale atlantiste inspirée par les néo-conservateurs visant à privilégier l’islamisme radical préconisé par le Qatar et l’Arabie Saoudite en armant et en finançant des rebelles largement infiltrés par les cellules de ce qu’on appelle "al-Qaïda".
Une analyse remarquable mais qui, de notre point de vue, reste inachevée. En effet, comment un expert de cette trempe peut-il passer par dessus les attentats du 11-Septembre, en acceptant le fait que l’organisation al-Qaïda, qu’il semble bien connaître, et qui a de fait été créée et financée par les Etats-Unis dans les années 1990, soit redevenue notre alliée, hier en Libye, et aujourd’hui en Syrie alors qu’entretemps… elle serait la seule responsable des attentats du 11-Septembre, et donc du déluge de feu lancé en représailles sur l’Afghanistan, mais aussi sur l’Irak par l’administration Bush qui amalgama Saddam Hussein à cette organisation en principe criminelle… Une organisation dont Obama aurait – soi-disant – fait exécuter le chef suprême à la date anniversaire de la fin officielle de l’opération de Bush en Irak, violant l’espace aérien pakistanais. Une sorte de "Parenthèse enchantée" en somme. Convenez que les relations qu’entretiennent à la fois la ligue internationale des néo-conservateurs occidentaux et leurs obligés vénaux du Golfe avec l’organisation terroriste al-Qaïda ont de quoi susciter beaucoup plus de questions que celles que soulève M. Chouet.
Une vision plus large de la véritable nature d’al-Qaïda serait donc la bienvenue dans cette contribution d’expert, par ailleurs très documentée et qui éclaire d’un jour bien sombre cette crise syrienne, et surtout la pathétique propagande des autorités et des médias français.
Alain Chouet, ex-directeur du Service de renseignement de sécurité à la DGSE
Analyse de la situation en Syrie, par Alain Chouet paru sur Les-Crises.fr, le 14 août 2012
Invité de l’Association Régionale Nice Côte d’Azur de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) le 27 juin 2012, Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au delà de l’Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, livre ici une vision intéressante et décapante.
* * *
Alain Chouet a été Diplomate et agent de renseignement français, Secrétaire d’ambassade à Beyrouth (1974-76), puis à Damas (1976-79). Il a également été Directeur du Service de renseignement de sécurité à la Direction générale de la Sécurité extérieure de 2000 à 2002. Le "Service de renseignement de sécurité" est la branche antiterroriste de la DGSE.
Les pires conjectures formulées au premier semestre 2011 concernant les mouvements de révolte arabes deviennent aujourd’hui réalité. Je les avais largement exposées dans divers ouvrages et revues à contre courant d’une opinion occidentale généralement enthousiaste et surtout naïve. Car il fallait tout de même être naïf pour croire que, dans des pays soumis depuis un demi-siècle à des dictatures qui avaient éliminé toute forme d’opposition libérale et pluraliste, la démocratie et la liberté allaient jaillir comme le génie de la lampe par la seule vertu d’un Internet auquel n’a accès qu’une infime minorité de privilégiés de ces sociétés.
Une fois passé le bouillonnement libertaire et l’agitation des adeptes de Facebook, il a bien fallu se rendre à l’évidence. Le pouvoir est tombé dans les mains des seules forces politiques structurées qui avaient survécu aux dictatures nationalistes parce que soutenues financièrement par les pétromonarchies théocratiques dont elles partagent les valeurs et politiquement par les Occidentaux parce qu’elles constituaient un bouclier contre l’influence du bloc de l’Est : les forces religieuses fondamentalistes. Et le « printemps arabe » n’a mis que six mois à se transformer en « hiver islamiste ».
En Tunisie et en Égypte, les partis islamistes, Frères musulmans et extrémistes salafistes se partagent de confortables majorités dans les Parlements issus des révoltes populaires. Ils cogèrent la situation avec les commandements militaires dont ils sont bien contraints de respecter le rôle d’acteurs économiques dominants mais s’éloignent insidieusement des revendications populaires qui les ont amenés au pouvoir. Constants dans leur pratique du double langage, ils font exactement le contraire de ce qu’ils proclament. En, Égypte, après avoir affirmé sur la Place Tahrir au printemps 2011 qu’ils n’aspiraient nullement au pouvoir, ils revendiquent aujourd’hui la présidence de la République, la majorité parlementaire et l’intégralité du pouvoir politique.
En Tunisie, et après avoir officiellement renoncé à inclure la chari’a dans la constitution, ils organisent dans les provinces et les villes de moyenne importance, loin de l’attention des médias occidentaux, des comités de vigilance religieux pour faire appliquer des règlements inspirés de la chari’a. Ce mouvement gagne progressivement les villes de plus grande importance et même les capitales où se multiplient les mesures d’interdiction en tous genres, la censure des spectacles et de la presse, la mise sous le boisseau des libertés fondamentales et, bien sûr, des droits des femmes et des minorités non sunnites.
Et ces forces politiques réactionnaires n’ont rien à craindre des prochaines échéances électorales. Largement financées par l’Arabie et le Qatar pour lesquels elles constituent un gage de soumission dans le monde arabe, elles ont tous les moyens d’acheter les consciences et de se constituer la clientèle qui perpétuera leur domination face à un paysage politique démocratique morcelé, sans moyens, dont il sera facile de dénoncer l’inspiration étrangère et donc impie.
La Libye et le Yémen ont sombré dans la confusion. Après que les forces de l’OTAN, outrepassant largement le mandat qui leur avait été confié par l’ONU, ont détruit le régime du peu recommandable Colonel Kadhafi, le pays se retrouve livré aux appétits de bandes et tribus rivales bien décidées à défendre par les armes leur pré carré local et leur accès à la rente. L’éphémère « Conseil National de transition » porté aux nues par l’ineffable Bernard Henri Lévy est en train de se dissoudre sous les coups de boutoir de chefs de gangs islamistes, dont plusieurs anciens adeptes d’Al-Qaïda, soutenus et financés par le Qatar qui entend bien avoir son mot à dire dans tout règlement de la question et prendre sa part dans l’exploitation des ressources du pays en hydrocarbures.
Au Yémen, le départ sans gloire du Président Ali Abdallah Saleh rouvre la porte aux forces centrifuges qui n’ont pas cessé d’agiter ce pays dont l’unité proclamée en 1990 entre le nord et le sud n’a jamais été bien digérée, surtout par l’Arabie Séoudite qui s’inquiétait des foucades de ce turbulent voisin et n’a eu de cesse d’y alimenter la subversion fondamentaliste. Aujourd’hui, les chefs de tribus sunnites du sud et de l’est du pays, dont certains se réclament d’Al-Qaïda et tous du salafisme, entretiennent un désordre sans fin aux portes de la capitale, Sana’a, fief d’une classe politique traditionnelle zaydite – branche dissidente du chi’isme – insupportable pour la légitimité de la famille séoudienne.
Seul le régime syrien résiste à ce mouvement généralisé d’islamisation au prix d’une incompréhension généralisée et de l’opprobre internationale. Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.
Je me rends régulièrement en Syrie depuis 1966 et y ai résidé pendant plusieurs années. Je ne prétends pas connaître intimement ce pays mais je pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui en reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours. Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme…
Leur histoire explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être dans quatre siècle d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal, de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite, ils ont été créés sous la houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943, et, dès l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des années 50, et ensuite par des experts du KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez eux le sens de la douceur, de la tolérance et du respect humain.
Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c’est un régime autoritaire, brutal et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la région.
Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en 1966, le pays était encore politiquement dominé par sa majorité musulmane sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois sunnites achetaient encore – parfois par contrat notarié – des jeunes gens et de jeunes filles de la communauté alaouite dont ils faisaient de véritables esclaves à vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à tout faire pour les filles. Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Je vous en donne ici une description rapide et schématique qui ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque pour en faire un exposé exhaustif.
Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme, ils pratiquent une sorte de syncrétisme mystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le nom d’Alaouites – c’est à dire de partisans d’Ali, le gendre du prophète – quand ils veulent qu’on les prenne pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils sont aussi éloignés de l’Islam que peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.
Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes révélées, il n’y a pas pire crime que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leur tortionnaires.
Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres, c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.
Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées – Chrétiens et Druzes – qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Il s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces minorités – et en particulier à la sienne – le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la description détaillée dans un article paru il y maintenant près de vingt ans.
Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde arabe, son successeur se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie, Druzes, Chi’ites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs frères d’Irak et des Coptes d’Égypte. Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que « si l’on n’intervient pas en Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La guerre civile, le pays est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est introduit dans l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait le tri des élèves officiers sunnites et des alaouites et a massacré 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn Taymiyya. Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama – fief de la confrérie – que l’oncle de l’actuel président a méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20.000 morts. Mais les violences intercommunautaires n’ont jamais cessé depuis, même si le régime a tout fait pour les dissimuler.
Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afro-américains de revenir au statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre une telle perspective.
Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à l’opposition. Mais pas à n’importe quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui s’accommodent mal de l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture politique. Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en échange d’un renoncement à des revendications de réformes libérales parfaitement justifiées. Mais ceux-là, sont trop dispersés, sans moyens et sans soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les médias occidentaux car, en majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en Libye.
Si vous vous informez sur la Syrie par les médias écrits et audiovisuels, en particulier en France, vous n’aurez pas manqué de constater que toutes les informations concernant la situation sont sourcées « Observatoire syrien des droits de l’homme » (OSDH) ou plus laconiquement « ONG », ce qui revient au même, l’ONG en question étant toujours l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme, c’est une dénomination qui sonne bien aux oreilles occidentales dont il est devenu la source d’information privilégiée voire unique. Il n’a pourtant rien à voir avec la respectable Ligue internationale des droits de l’homme. C’est en fait une émanation de l’Association des Frères musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont été autrefois condamnés pour activisme violent, en particulier son fondateur et premier Président, Monsieur Ryadh el-Maleh. L’Osdh s’est installé à la fin des années 80 à Londres sous la houlette bienveillante des services anglo-saxons et fonctionne en quasi-totalité sur fonds séoudiens et maintenant qataris.
Je ne prétends nullement que les informations émanant de l’OSDH soient fausses, mais, compte tenu de la genèse et de l’orientation partisane de cet organisme, je suis tout de même surpris que les médias occidentaux et en particulier français l’utilisent comme source unique sans jamais chercher à recouper ce qui en émane. Second favori des médias et des politiques occidentaux, le Conseil National Syrien, créé en 2011 à Istanbul sur le modèle du CNT libyen et à l’initiative non de l’État turc mais du parti islamiste AKP. Censé fédérer toutes les forces d’opposition au régime, le CNS a rapidement annoncé la couleur. Au sens propre du terme…. Le drapeau national syrien est composé de trois bandes horizontales. L’une de couleur noire qui était la couleur de la dynastie des Abbassides qui a régné sur le monde arabe du 9è au 13è siècle. L’autre de couleur blanche pour rappeler la dynastie des Omeyyades qui a régné au 7è et 8è siècle. Enfin, la troisième, de couleur rouge, censée représenter les aspirations socialisantes du régime. Dès sa création, le CNS a remplacé la bande rouge par la bande verte de l’islamisme comme vous pouvez le constater lors des manifestations anti-régime où l’on entend plutôt hurler « Allahou akbar ! » que des slogans démocratiques.
Cela dit, la place prédominante faite aux Frères musulmans au sein du CNS par l’AKP turc et le Département d’État américain a fini par exaspérer à peu près tout le monde. La Syrie n’est pas la Libye et les minorités qui représentent un bon quart de la population entendent avoir leur mot à dire, même au sein de l’opposition. Lors d’une visite d’une délégation d’opposants kurdes syriens à Washington en avril dernier, les choses se sont très mal passées. Les Kurdes sont musulmans sunnites mais pas Arabes. Et en tant que non-arabes, ils sont voués à un statut d’infériorité par les Frères. Venus se plaindre auprès du Département d’État de leur marginalisation au sein du CNS, ils se sont entendus répondre qu’ils devaient se soumettre à l’autorité des Frères ou se débrouiller tout seuls. Rentrés à Istanbul très fâchés, ils se sont joints à d’autres opposants minoritaires pour démettre le président du CNS, Bourhan Ghalioun, totalement inféodé aux Frères, et le remplacer par un Kurde, Abdelbassett Saïda qui fera ce qu’il pourra – c’est à dire pas grand chose – pour ne perdre ni l’hospitalité des islamistes turcs, ni l’appui politique des néo-conservateurs Américains, ni, surtout, l’appui financier des Séoudiens et des Qataris.
Tout cela fait désordre, bien sûr, mais est surtout révélateur de l’orientation que les États islamistes appuyés par les néo-conservateurs américains entendent donner aux mouvements de contestation dans le monde arabe.
Ce ne sont évidemment pas ces constatations qui vont rassurer les minorités de Syrie et les inciter à la conciliation ou à la retenue. Les minorités de Syrie – en particulier, les Alaouites qui sont en possession des appareils de contrainte de l’État – sont des minorités inquiètes pour leur survie qu’elles défendront par la violence. Faire sortir le président syrien du jeu peut à la rigueur avoir une portée symbolique mais ne changera rien au problème. Ce n’est pas lui qui est visé, ce n’est pas lui qui est en cause, c’est l’ensemble de sa communauté qui se montrera encore plus violente et agressive si elle perd ses repères et ses chefs. Plus le temps passe, plus la communauté internationale entendra exercer des pressions sur les minorités menacées, plus les choses empireront sur le modèle de la guerre civile libanaise qui a ensanglanté ce pays de 1975 à 1990.
Il aurait peut être été possible à la communauté internationale de changer la donne il y a un an en exigeant du pouvoir syrien des réformes libérales en échange d’une protection internationale assurée aux minorités menacées. Et puisque l’Arabie et la Qatar – deux monarchies théocratiques se réclamant du wahhabisme – sont théoriquement nos amies et nos alliées, nous aurions pu leur demander de déclarer la fatwa d’Ibn Taymiyyah obsolète, nulle et non avenue afin de calmer le jeu. Il n’en a rien été. À ces minorités syriennes menacées, l’Occident, France en tête, n’a opposé que la condamnation sans appel et l’anathème parfois hystérique tout en provoquant partout – politiquement et parfois militairement – l’accession des intégristes islamistes au pouvoir et la suprématie des États théocratiques soutenant le salafisme politique.
Débarrassés des ténors sans doute peu vertueux du nationalisme arabe, de Saddam Hussein, de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi, à l’abri des critiques de l’Irak, de l’Algérie et de la Syrie englués dans leurs conflits internes, les théocraties pétrolières n’ont eu aucun mal à prendre avec leurs pétrodollars le contrôle de la Ligue Arabe et d’en faire un instrument de pression sur la communauté internationale et l’ONU en faveur des mouvements politiques fondamentalistes qui confortent leur légitimité et les mettent à l’abri de toute forme de contestation démocratique.
Que les monarchies réactionnaires défendent leurs intérêts et que les forces politiques fondamentalistes cherchent à s’emparer d’un pouvoir qu’elles guignent depuis près d’un siècle n’a rien de particulièrement surprenant. Plus étrange apparaît en revanche l’empressement des Occidentaux à favoriser partout les entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures auxquelles elles se substituent et à vouer aux gémonies ceux qui leur résistent.
Prompt à condamner l’islamisme chez lui, l’Occident se retrouve à en encourager les manœuvres dans le monde arabe et musulman. La France, qui n’a pas hésité à engager toute sa force militaire pour éliminer Kadhafi au profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en faire autant avec Bashar el-Assad, assiste, l’arme au pied, au dépeçage du Mali par des hordes criminelles qui se disent islamistes parce que leurs rivaux politiques ne le sont pas.
De même les médias et les politiques occidentaux ont assisté sans broncher à la répression sanglante par les chars séoudiens et émiratis des contestataires du Bahreïn, pays à majorité chiite gouverné par un autocrate réactionnaire sunnite. De même les massacres répétés de Chrétiens nigérians par les milices du Boko Haram ne suscitent guère l’intérêt des médias et encore moins la condamnation par nos politiques. Quant à l’enlèvement et la séquestration durable de quatre membres de la Cour Pénale Internationale par des « révolutionnaires » libyens, elle est traitée en mode mineur et passe à peu près inaperçue dans nos médias dont on imagine l’indignation explosive si cet enlèvement avait été le fait des autorités syriennes, algériennes ou de tel autre pays non encore « rentré dans le rang » des « démocratures », ces dictatures islamistes sorties des urnes.
À défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous interroger sur cette curieuse schizophrénie de nos politiques et nos médias. L’avenir dira si notre fascination infantile pour le néo-populisme véhiculé par Internet et si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d’une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri.
Alain Chouet
-
- Entraîneur
- Messages : 17941
- Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
- Contact :
Re: A lire : Ingérence impérialiste en Syrie
http://www.alterinfo.net/notes/Le-bruit ... 44807.html
Le bruit de bottes américain s’amplifie vers la Syrie 26/08/2012
Les militaires américains planchent en urgence sur des plans d’intervention en Syrie le cas échéant pour sécuriser les armes chimiques du régime de Damas, ont indiqué responsables et experts à Washington.
Aucune action militaire ne paraît imminente selon ces responsables, mais le Pentagone imagine des scénarios tous plus dangereux les uns que les autres pour empêcher que, dans le chaos croissant de la «guerre civile» en Syrie, ces stocks ne tombent entre les mains d’extrémistes islamistes, ou d’ultras du régime prêts à tout. Le président Barack Obama avait averti lundi le régime de Bachar Al Assad: un recours aux armes chimiques ou même leur déplacement reviendrait à franchir une «ligne rouge» pour Washington, inquiet pour ses alliés dans la région, à commencer par Israël. «Jusqu’ici, je n’ai pas donné l’ordre d’intervenir militairement» en Syrie, mais «si nous commencions à voir des quantités d’armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul», avait souligné M.Obama. «C’est une hypothèse complètement nouvelle car on n’a encore jamais vu historiquement un pays doté d’armes de destruction massive (ADM) pris dans une guerre civile», note Charles Blair, de la Fédération des scientifiques américains (FAS). «En Irak, les armées de George W.Bush intervenues en 2003 pour saisir des ADM – qui en fait n’existaient plus – avaient échoué à capturer certaines armes conventionnelles sensibles» ajoute cet expert en prolifération d’armements et en terrorisme. D’après Charles Blair en effet, malgré les efforts de l’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA), plusieurs tonnes du puissant explosif HMX ont disparu dans la nature et des pillages ont eu lieu sur le site nucléaire de Tuwaitha (Irak). Que cela serve de leçon dans un pays très complexe comme la Syrie, où il est difficile d’avoir du renseignement fiable!, déclare Charles Blair, en prédisant «bien de mauvaises surprises» en cas d’intervention. Le régime syrien a reconnu pour la première fois fin juillet posséder de telles armes chimiques et a menacé de les utiliser en cas d’intervention militaire occidentale, mais jamais contre sa population. Les rebelles ont accusé le gouvernement syrien d’avoir déplacé certaines de ces armes aux frontières. D’après les experts, ces stocks datent des années 1970 et sont les plus importants du Proche-Orient avec des centaines de tonnes. Il s’agit notamment de gaz sarin et autres gaz innervant et d’autres agents comme le gaz moutarde, dispersés sur une cinquantaine d’endroits, selon ces sources «Nous n’avons pas de visibilité parfaite de tous les sites d’armes chimiques syriens mais nous avons des moyens très efficaces de surveiller leurs stocks», assure un haut responsable américain sous couvert de l’anonymat. D’après lui, Damas garde à ce stade «un bon contrôle» de ces sites. La surveillance est d’abord assurée par des satellites espions américains. Le recours au renseignement humain est plus délicat en raison des désordres dus à l’insurrection. Mais, en cas d’intervention, «le réseau de transfuges du régime» serait essentiel pour protéger ces arsenaux, estime Melissa Dalton, un ancienne fonctionnaire du Pentagone travaillant pour le groupe de recherches Center for a New American Security. A priori, les Forces spéciales américaines joueraient une rôle déterminant. Mais il faudrait probablement des unités conventionnelles plus importantes pour sécuriser les sites, relève le haut responsable américain. Une action militaire de ce genre serait sans doute menée conjointement avec des alliés des Etats-Unis, comme Israël, des pays de l’Otan et des pays arabes, estime Melissa Dalton. Une crainte d’Israël serait de voir des armes chimiques transférées au mouvement chiite Hezbollah au Liban, mais, déclare encore cette experte, le Hezbollah «sait très bien qu’il ne pourrait pas utiliser de telles armes sans risquer des représailles massives» d’Israël. Enfin, d’après Mme Dalton, Washington fera pression sur les Israéliens pour qu’ils évitent, dans une telle hypothèse, d’agir «unilatéralement afin d’empêcher que ces armes ne tombent en de mauvaises mains» à leurs frontières.
http://www.algerie360.com/international ... chimiques/
Le bruit de bottes américain s’amplifie vers la Syrie 26/08/2012
Les militaires américains planchent en urgence sur des plans d’intervention en Syrie le cas échéant pour sécuriser les armes chimiques du régime de Damas, ont indiqué responsables et experts à Washington.
Aucune action militaire ne paraît imminente selon ces responsables, mais le Pentagone imagine des scénarios tous plus dangereux les uns que les autres pour empêcher que, dans le chaos croissant de la «guerre civile» en Syrie, ces stocks ne tombent entre les mains d’extrémistes islamistes, ou d’ultras du régime prêts à tout. Le président Barack Obama avait averti lundi le régime de Bachar Al Assad: un recours aux armes chimiques ou même leur déplacement reviendrait à franchir une «ligne rouge» pour Washington, inquiet pour ses alliés dans la région, à commencer par Israël. «Jusqu’ici, je n’ai pas donné l’ordre d’intervenir militairement» en Syrie, mais «si nous commencions à voir des quantités d’armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul», avait souligné M.Obama. «C’est une hypothèse complètement nouvelle car on n’a encore jamais vu historiquement un pays doté d’armes de destruction massive (ADM) pris dans une guerre civile», note Charles Blair, de la Fédération des scientifiques américains (FAS). «En Irak, les armées de George W.Bush intervenues en 2003 pour saisir des ADM – qui en fait n’existaient plus – avaient échoué à capturer certaines armes conventionnelles sensibles» ajoute cet expert en prolifération d’armements et en terrorisme. D’après Charles Blair en effet, malgré les efforts de l’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA), plusieurs tonnes du puissant explosif HMX ont disparu dans la nature et des pillages ont eu lieu sur le site nucléaire de Tuwaitha (Irak). Que cela serve de leçon dans un pays très complexe comme la Syrie, où il est difficile d’avoir du renseignement fiable!, déclare Charles Blair, en prédisant «bien de mauvaises surprises» en cas d’intervention. Le régime syrien a reconnu pour la première fois fin juillet posséder de telles armes chimiques et a menacé de les utiliser en cas d’intervention militaire occidentale, mais jamais contre sa population. Les rebelles ont accusé le gouvernement syrien d’avoir déplacé certaines de ces armes aux frontières. D’après les experts, ces stocks datent des années 1970 et sont les plus importants du Proche-Orient avec des centaines de tonnes. Il s’agit notamment de gaz sarin et autres gaz innervant et d’autres agents comme le gaz moutarde, dispersés sur une cinquantaine d’endroits, selon ces sources «Nous n’avons pas de visibilité parfaite de tous les sites d’armes chimiques syriens mais nous avons des moyens très efficaces de surveiller leurs stocks», assure un haut responsable américain sous couvert de l’anonymat. D’après lui, Damas garde à ce stade «un bon contrôle» de ces sites. La surveillance est d’abord assurée par des satellites espions américains. Le recours au renseignement humain est plus délicat en raison des désordres dus à l’insurrection. Mais, en cas d’intervention, «le réseau de transfuges du régime» serait essentiel pour protéger ces arsenaux, estime Melissa Dalton, un ancienne fonctionnaire du Pentagone travaillant pour le groupe de recherches Center for a New American Security. A priori, les Forces spéciales américaines joueraient une rôle déterminant. Mais il faudrait probablement des unités conventionnelles plus importantes pour sécuriser les sites, relève le haut responsable américain. Une action militaire de ce genre serait sans doute menée conjointement avec des alliés des Etats-Unis, comme Israël, des pays de l’Otan et des pays arabes, estime Melissa Dalton. Une crainte d’Israël serait de voir des armes chimiques transférées au mouvement chiite Hezbollah au Liban, mais, déclare encore cette experte, le Hezbollah «sait très bien qu’il ne pourrait pas utiliser de telles armes sans risquer des représailles massives» d’Israël. Enfin, d’après Mme Dalton, Washington fera pression sur les Israéliens pour qu’ils évitent, dans une telle hypothèse, d’agir «unilatéralement afin d’empêcher que ces armes ne tombent en de mauvaises mains» à leurs frontières.
http://www.algerie360.com/international ... chimiques/
-
- Entraîneur
- Messages : 17941
- Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
- Contact :
Re: A lire : Ingérence impérialiste en Syrie
L'aveu du terroriste libyen, Ibrahim Rajab al-Farjani . "version en français"
http://www.youtube.com/watch?v=lRYKZipk ... r_embedded#!
http://www.youtube.com/watch?v=lRYKZipk ... r_embedded#!
-
- Entraîneur
- Messages : 17941
- Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
- Contact :
Re: A lire : Ingérence impérialiste en Syrie
L'aveu du terroriste libyen, Ibrahim Rajab al-Farjani . "version en français"
http://www.youtube.com/watch?v=lRYKZipk ... r_embedded#!
Publiée le 27 août 2012 par ILOVESYRIE
اعترافات الارهابي الليبي ابراهيم رجب الفرجاني 26 8 2012
Le terroriste libyen, Ibrahim Rajab al-Farjani, a démasqué la manière d'enrôler les terroristes en Libye avant de les envoyer en Syrie avec le financement du Golfe, et la manière avec laquelle les terroristes sont recrutés, enrôlés et entraînés pour être envoyer pour combattre en Syrie.
Selon lui, des organisations et des associations, affiliées à al-Qaëda et financées par les monarchies du Golfe préparent des terroristes à l'intérieur des territoires libyens et les envoyer en Syrie via la Turquie.
Il a dit qu'il est libyen de la ville de Benghazi, né en /1993/, il a le niveau d'instruction secondaire dans un lycée en Libye, il s'est rendu compte quelques semaines après les événements en Libye qu'il y avait des gens qui avaient des liens avec les USA, la Grande-Bretagne et la France et ce mêmes gens qui ont formé le Conseil transitoire en Libye.
"Après deux mois à la suite des événements en Libye, je me suis intégré à la Katiba (brigade) de 17 février, j'ai reçu une formation militaire en Libye avec le reste de la Katiba sur les armes russes pendant une semaine sous la supervision de spécialistes. Cette Katiba était chapeautée par un certain Mokhtar Bouzid", a-t-il dit.
Soutenez nous "I LOVE SYRIA" : https://www.facebook.com/YACHAME
Pour en savoir plus Sur le mensonge Des Médias Sur Ce Qui Se Passe En
http://www.youtube.com/watch?v=lRYKZipk ... r_embedded#!
Publiée le 27 août 2012 par ILOVESYRIE
اعترافات الارهابي الليبي ابراهيم رجب الفرجاني 26 8 2012
Le terroriste libyen, Ibrahim Rajab al-Farjani, a démasqué la manière d'enrôler les terroristes en Libye avant de les envoyer en Syrie avec le financement du Golfe, et la manière avec laquelle les terroristes sont recrutés, enrôlés et entraînés pour être envoyer pour combattre en Syrie.
Selon lui, des organisations et des associations, affiliées à al-Qaëda et financées par les monarchies du Golfe préparent des terroristes à l'intérieur des territoires libyens et les envoyer en Syrie via la Turquie.
Il a dit qu'il est libyen de la ville de Benghazi, né en /1993/, il a le niveau d'instruction secondaire dans un lycée en Libye, il s'est rendu compte quelques semaines après les événements en Libye qu'il y avait des gens qui avaient des liens avec les USA, la Grande-Bretagne et la France et ce mêmes gens qui ont formé le Conseil transitoire en Libye.
"Après deux mois à la suite des événements en Libye, je me suis intégré à la Katiba (brigade) de 17 février, j'ai reçu une formation militaire en Libye avec le reste de la Katiba sur les armes russes pendant une semaine sous la supervision de spécialistes. Cette Katiba était chapeautée par un certain Mokhtar Bouzid", a-t-il dit.
Soutenez nous "I LOVE SYRIA" : https://www.facebook.com/YACHAME
Pour en savoir plus Sur le mensonge Des Médias Sur Ce Qui Se Passe En
-
- Entraîneur
- Messages : 17941
- Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
- Contact :
Re: A lire : Ingérence impérialiste en Syrie
Journal en français de Syrie 26 Août 2012. Al-Assad a reçu M. Alaeddin Boroujerdi, traquent des terroristes
http://www.youtube.com/watch?v=58oTMa_q ... r_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=58oTMa_q ... r_embedded
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 3 invités